« L’heure est grave, à la limite cruciale »
(Dixit Pascal Todjinou)
La Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) a tenu hier son conseil confédéral extraordinaire au Centre d’éducation ouvrière. « La Cgtb face aux mutations socio-économique : quelles perspectives ? ». C’est autour de ce thème que Pascal Todjinou, secrétaire général de cette confédération a échangé avec ses collègues en estimant que l’heure est grave.
« Le Conseil confédéral de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) se tient à une période particulièrement difficile pour notre pays, le Bénin, pour les organisations syndicales crédibles et pour l’économie nationale » a déclaré hier le secrétaire général, Pascal Todjinou qui estime que « l’heure est grave, à la limite cruciale ». Il en donne les raisons en commençant par le volet économique où il affirme que la descente aux enfers a commencé de façon vertigineuse. « La caisse de L’Etat devient de plus en plus vide du fait de l’indiscipline budgétaire actuellement observée, laissant les travailleurs dans une psychose générale qui rappelle une période qu’on croyait révolue ». Le Fmi et la Banque mondiale, poursuit-il, ont refait surface avec leurs exigences qui ne crucifient que les travailleurs et jamais les politiciens.
Pascal Todjinou exprime également son amertume face au taux de croissance qui serait en chute libre, passant de 5% en 2008 à 2% en 2009, soit une baisse considérable de plus de 4,6%. La situation parait donc, à ses yeux, apocalyptique. « La nouvelle classe politique souillée qui nous dirige continue de s’engluer dans les magouilles, le tripatouillage et les crimes économiques et financiers. » dénonce-t-il de plus. Pire, cette nouvelle classe politique créerait les conditions objectives d’asphyxie de l’économie nationale en ne réagissant pas convenablement et promptement à la désaffection des opérateurs économiques qui crient leur ras-le-bol.
« Au plan social, c’est l’émergence de la catastrophe également » s’affole le secrétaire général de la Cgtb. Il pense ici que le mécontentement est général, la colère s’installe partout, s’intensifie et l’explosion sociale est en train d’atteindre un niveau regrettable. Selon lui, les tensions qui secouent les ministères auraient pu inspirer réflexion aux dirigeants actuels en vue de la réorientation de leur politique sociale.
A en croire Pascal Todjinou, les moyens existent actuellement pour satisfaire les doléances des travailleurs, dont les plus urgentes, cite-t-il, sont : Revalorisation du point d’indice, reversement de tous les enseignants en situation de précarité d’emploi, paiement de tous les avantages dus, recrutements massifs dans la fonction publique et arrêt des licenciements abusifs et reprise de ceux qui sont licenciés sans motif valable.
Brice Dossou-Gouin
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