La rencontre de Paris autour du projet de desserte de Cotonou par BRUXELLES AIRLINES était destinée à un simple effet d’annonce.
Ce 12 mars 2010, la salle était un peu trop grande pour que la trentaine de curieux qui se bousculaient pour répondre à la question très astucieuse des représentants commerciaux et marketing de BRUXELLES AIRLINES, devant permettre de se saisir du fameux billet de la tombola, se marchent sur les pieds. C'est dire que l'espace était assez majestueux, et le parterre de personnalités scrupuleusement choisi, assez maigre pour répondre au désir de notre président de récupérer l'évènement pour en faire encore une réalisation de son quinquennat bien moribond, au plan des vraies réformes de société dont notre peuple a pourtant bien besoin. Pendant qu'il avouait sa lassitude, 24 heures plus tôt, face à l'une des exigences majeures de la gestion d’un pays, à croire qu'il s'est trompé sur le rôle et la force des syndicats dans un pays démocratique, le discours de l'ambassadeur ne pouvait sonner que comme un véritable leurre, devant cet échantillon peu représentatif des motivations d'une communauté très avisée et plutôt neutre politiquement, dont la plupart des membres, que personne ne s’y trompe, votent en leurs seules âme et conscience. On ne peut pas abdiquer crânement dans l’exercice d’une des charges cardinales de la république, à savoir le dialogue nécessaire que le chef doit pouvoir engager avec tous les corps socio professionnels de la nation pour élever leur niveau de vie, et vouloir s’illustrer, là où les gens vivent mieux, dans un une œuvre de charité aussi empruntée. Notre Docteur ès gestion avait promis, nous rappelait-on ce jour là, d’ouvrir les frontières pour que toutes les entreprises puissent venir s’installer au Bénin et d'œuvrer pour que les Béninois de la diaspora puissent avoir de meilleures conditions pour rentrer chez eux, mais pour quel projet économique ? En tout cas, ce serait chose faite avec BRUXELLES AIRLINES qui ouvre ses grandes ailes pour accueillir gracieusement tous les Béninois et offre, sans contrepartie aucune, à l’évidence, des tarifs incroyablement très avantageux, du 12 mars au 23 mars, et des fréquences assez régulières sur la destination BENIN. Nul doute qu’il y aurait des conditions tarifaires et de luxe moins intéressantes pour les Camerounais, les Burkinabè, les Maliens, les Togolais, etc. Allez y comprendre quelque chose ! On pourrait faire croire à d’autres que YAYI Boni se préoccupe du sort économique, des Béninois qui vivent en Europe pendant que la charge de travail que lui impose la fonction de Président de la République l’écrase et que son peuple se meurt.
Vous y aurez cru, vous ? Il y a bien anguille sous roche et le peuple devrait se préoccuper un jour de tous ces marchés qui se font impunément sur son dos, à la faveur des positions dominantes, et qui ne donnent plus jamais lieu à la moindre prise de conscience quant à son droit de relever tous ces faits et de les poursuivre. Pour l’instant on nous vend de l’AIR, ce qui ne remplit pas les caisses de l’Etat pour autant.
Christian désiré HOUSSOU