Mêmes fiefs, mêmes militants et mêmes leaders partout
A la majorité présidentielle, on est soucieux de l’élargissement des bases. On y travaille déjà depuis plus d’un an. Seulement, pour y parvenir, on n’a trouvé que la stratégie saugrenue de l’ « ubiquité politique ».Les mêmes personnes se retrouvent dans plusieurs partis à la fois et sont toujours sollicités pour appartenir à d’autres par une cooptation à la limite ridicule.
Une panne de stratégie étouffe la majorité présidentielle. Pour accroître ses bases et affronter 2011 sans difficulté, elle a décidé de se renforcer dans les zones où elle n’a pas assez d’influence. C’est en tout cas, une préoccupation du président de la république qui est soucieux de faire des FCBE un parti enraciné dans toutes les contrées du pays. Seulement voilà, ce souci du président de la république deviendra difficilement une réalité au regard des agissements de ses alliés politiques qui, pour limiter leurs efforts ont décidé de faire recours à une stratégie insolite : c’est l’ubiquité politique. Elle est vraiment nouvelle et a dû être imaginée pour montrer à Boni Yayi la force de ceux qui ont décidé de faire tout pour sa réélection. Et comme ils n’ont pas les moyens pour tenir leurs promesses, ils décident d’embrouiller le président de la république et lui montrer que le quadrillage du terrain se passe très bien. En quoi consiste la stratégie ? On prend les mêmes et on recommence. Pour former un nouveau parti, on sollicite un autre membre de la mouvance présidentielle qui est déjà dans un autre parti. La conséquence, c’est que le nombre de partis qui soutiennent le président Boni Yayi s’accroît presque tous les week-ends sans que le nombre des militants de la mouvance n’augmente. On se rend compte que ce sont les mêmes militants qui sont sollicités pour tous les partis. Le même militant qui est dans une structure de base des Fcbe se retrouve comme un militant de Convergence 2011. C’est d’ailleurs pourquoi Edgar Soukpon a eu tout le mal du monde à faire la différence entre sa formation politique et les Fcbe surtout en ce qui concerne la délimitation de leurs bases. Quoi de plus normal. Si au sommet, des leaders politiques sont dans toutes les formations, il n’y a pas de raison que les choses ne se passent comme ça à la base. En créant récemment Udbn, Claudine Prudencio a été obligée de « recruter » dans son bureau politique des faucons de la majorité présidentielle qui sont déjà membres d’autres partis comme les Fcbe, Convergence 2011 et bien d’autres. Idem pour le nouveau né de la famille mouvancière le Pdp de Benjamin Ahounou – hélas né avec de nombreux problèmes – qui compte dans son bureau des gens comme Mathias Gbèdan, chef d’un autre parti et de beaucoup d’autres comme personnalités dont on connaît le militantisme politique bien ailleurs. Pour ces mouvanciers, la qualité importe peu. Et pourtant, c’est de cela que Yayi a besoin en 2011 pour se faire élire. Evidemment, on parle de la manne financière importante qu’il aurait réservée pour le financement des élections et qui justifient toute cette ruée vers la création tous azimuts de pacotilles de partis politiques.
De véritables coquilles vides pour tromper et dérouter Yayi. L’autre but recherché est d’embrouiller les populations, de montrer que la mouvance grandit chaque jour et qu’elle ne peut pas perdre les élections en 2011.En fait, c’est de la préparation psychologique pour contester les élections au cas où les résultats ne leur seront pas favorables. A cette allure, Yayi doit se préparer à perdre les élections en 2011. Sauf hypocrisie de sa part.
Marcel Zoumènou