Intronisation d’un roi unique à Abomey

Le plan politique d’Ahanhanzo-Glèlè en marche

Lundi 08 mars, 2010 alors que la communauté internationale fêtait la journée internationale de la femme, le maire Blaise Ahanhanzo Glèlè ose s’attaquer à un sujet jugé « trop sensible ». Un arrêté courageux pour consacrer sa majesté Agoli-Agbo comme roi unique d’Abomey. L’acte est salutaire et politiquement raffiné. Mais sous cette désignation, c’est un plan qui est en marche. Celui d’un maire décidé à lorgner du côté du pouvoir.

Il fait désormais tout pour plaire au pouvoir. Depuis quelques mois, le maire d’Abomey n’est plus compté parmi les caciques de la Rb (Renaissance du Bénin). Dès le jour où il a prononcé urbi et orbi, dans un élan solitaire et précoce sa «  fatwa » politique de s’opposer à la candidature de Me Adrien Houngbédji au cas où celui-ci serait désigné comme le candidat unique de l’Union fait la Nation(Un), Blaise Ahanhanzo-Glèlè est dans une logique séparatiste, s’offrant ainsi une nouvelle opportunité politique avec la mouvance présidentielle. Chose paradoxale, c’est la logique de l’unicité qu’il tente de compromettre qui fonde encore sa démarche du lundi dernier. Parti d’une polémique lancée par Daah Adoukonou, le processus de désignation d’un roi unique a abouti à la mise en place d’une commission qui a procédé par vote au choix de l’unique roi de la ville historique d’Abomey. Sans attendre de régler les petits mais sensibles détails, le maire prend un arrêté pour ordonner l’intronisation du nouveau unique roi. Mais en vérité, c’est un acte de bravoure et d’assainissement cultuel qui cache mal l’exécution d’un plan politique dont voici la raison. Le roi Agoli-Agbo est connu comme un renaissant discret et impénitent, réfractaire depuis plus d’une décennie à toute collaboration avec le pouvoir. Les nombreuses tentatives du Chef de l’Etat pour l’intéresser aux  délices du pouvoir ont été vaines. Camouflet après camouflet, Yayi a fini par abandonner le projet, espérant qu’un jour ce souverain puisse revenir sur sa position. Et tout semble dire que l’astuce pour le tenir est trouvée. Le choisir comme roi unique d’Abomey, c’est bien une raison sérieuse pour le faire pencher du côté du pouvoir. Yayi aurait donc saisi cette opportunité rare et a instruit le maire de plier l’affaire.

Les jérémiades du roi Houédogni Béhanzin n’y pourront rien. En disant non à la candidature de Houngbédji et en amenant le roi de son côté, Ahanhanzo-Glèlè est en train de faire tout pour gagner la sympathie des gens de pouvoir. Et d’ailleurs ceux-ci n’ont pas tardé avant de lui rendre la monnaie. Il est confirmé et installé comme président d’honneur du bureau consensuel de l’Association Nationale des Communes du Bénin (Ancb) après la réconciliation qui a eu lieu le mardi 9 mars dernier. Des sources proches du pouvoir l’annoncent au gouvernement et à l’allure où vont les choses, il est évident qu’il accepte le maroquin. Reste à savoir si effectivement le souverain de Danxomè le suivra ou si la Rb sera ébranlé dans le Zou.

M. Z.

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