Malaise au sommet de l’Etat

Boni Yayi boudé par ses ministres

Désinvolture, boycott du conseil des ministres et de certaines convocations du Chef de l’Etat, refus délibéré de travailler, désenchantement….C’est une véritable pagaille qui règne au sommet de l’Etat. Depuis que Yayi a annoncé officiellement le remaniement ministériel, certains ministres n’ont plus le cœur à l’œuvre. Et attendent inlassablement leur départ du gouvernement pour « aller se reposer ». A l’instar des travailleurs en grève, les ministres du gouvernement ont trouvé un autre moyen pour montrer leur mécontentement envers le président Boni Yayi. L’alibi trouvé est l’hypothétique remaniement ministériel qui hélas, ne vient jamais. En effet, il y a plusieurs semaines déjà que le Chef de l’Etat a remercié officiellement ses ministres en conseil des ministres pour l’avoir servi et pour avoir rendu des loyaux services à la nation. Il leur a annoncé que le nouveau gouvernement ne tardera pas à sortir et souhaite bonne chance pour leurs nouvelles aventures professionnelles. Ajoutant aussi que « ce n’est pas une fatalité de quitter un gouvernement et qu’il a fallu que d’autres quittent pour qu’eux viennent ».  La préparation psychologique ainsi faite a eu malheureusement l’effet contraire de ce qu’il espérait. Au lieu d’accepter sportivement le départ, les ministres ont commencé à bouder le président. Le conseil des ministres est de temps en temps boycotté. Idem pour certains appels urgents  du président au palais. Le travail dans les cabinets ministériels patine et la démotivation se lit de plus en plus sur les visages. Ce qui aggrave le malaise, c’est le suspense entretenu par la non publication de la liste du nouveau gouvernement. Les ministres souffrent moralement et se disent intérieurement qu’il ne sert à rien de continuer à donner le maximum d’eux-mêmes alors qu’ils ne sont pas sûrs de leur maintien.

Plus d’une dizaine de ministres sont dans le cas et jouent simplement à la figuration autour de Yayi. Ceux là sont sûrs qu’ils ne feront plus partie du prochain gouvernement. La fonction ministérielle perd ainsi de son prestige. Les activités du gouvernement tourne au ralenti. Malgré cela, Yayi ferme les yeux sur ce malaise qui prend chaque jour de l’ampleur et qui risque de bloquer complètement l’appareil d’Etat si rien n’est fait..

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Marcel Zoumènou

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