«Comme chez nous» est une réaction à l’absence de série béninoise sur nos télévisions»
Vous êtes le scénariste, le producteur et le réalisateur de la série télévisée «Comme chez nous». Est-ce un téléfilm réalisé pour combler un vide ou c’est juste pour en ajouter à ce qui existe déjà ?
La série «Comme chez nous» est venue en réaction. Elle est venue en réaction après un constat. Le constat est que, aujourd’hui au Bénin, nous avons cinq chaînes de télévision envahies par des images qui viennent d’ailleurs. Et plus précisément en matière de séries télévisées, le constat est encore plus fragrant. Aujourd’hui, sur l’ensemble des chaînes de télévision au Bénin, on diffuse une vingtaine de séries télévisées sans aucune trace de série béninoise. C’est en réaction à ce constat que nous avons décidé au niveau de la maison «Belimage Studio», de produire une série télévisée typiquement béninoise avec des acteurs béninois dans un contexte béninois, dans des décors béninois et avec des histoires béninoises. Voilà un peu l’origine même de cette série télévisée parce qu’il faut rappeler que depuis le feuilleton «Aziza» produit et réalisé par le béninois Romain Assongba, avec des acteurs béninois, nous n’avons plus jamais eu malheureusement sur nos écrans de télévision une série béninoise.
Pourquoi le choix de la chaîne Canal 3 pour la diffusion ?
J’ai choisi Canal 3 pour des raisons affectives. Je me sens très proche de cette chaîne de télévision. J’ai bénéficié de facilités avec cette chaîne. Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer avec les autres. Toutefois, il n’est pas exclu que la série soit rediffusée sur les autres chaînes.
Les acteurs sont des professionnels de différents niveaux dans le septième d’art. Il y en a qui sont des vedettes, d’autres qui sont des émergeants. Vous a-t-il été facile de faire jouer tout ce beau monde ensemble ?
Les acteurs eux-mêmes ont compris l’intérêt et les enjeux du tournage. C’est d’abord cela la base. Ils savent qu’on n’a pas de séries télévisées au Bénin. Ils savent que lorsque l’industrie cinématographique va prendre de l’essor, ils seront les premiers bénéficiaires. A partir de là, ça a été plus facile de travailler avec eux. Je crois que l’intérêt aussi d’une série télévisée, c’est de pouvoir faire découvrir de nouveaux talents, en d’autre terme, de pouvoir permettre à de jeunes artistes d’exposer leurs talents, d’éclore et de se montrer au public. Et c’est pour ça que nous avons pu faire ce dosage là entre les anciens, ceux qui ont du métier et les nouveaux artistes qui arrivent sur le marché.
Que vous a coûté financièrement la réalisation de cette série en terme de finance ?
Le budget est estimé à cent millions (100.000.000) de francs, soit quatre million (4.000.000) de francs par épisode. Mais la mobilisation des fonds n’a pas été du tout facile. Nous avons pris l’initiative et nous l’avons assumé d’abord à partir de nos fonds propres ensuite avec la participation de parents et de quelques amis. Nous avons approchés aussi plusieurs institutions et entreprises, mais en vain. Nous avons été soutenus essentiellement par la Fedas, une société d’assurance. Les gens n’ont pas encore compris ce que peut représenter une série télévisée pour la culture béninoise, pour les programmes. C’est quand même un espace de communication privilégié.
Propos recueillis par Fortuné Sossa