L’ambiance à l’Assemblée nationale hier
Les députés se sont retrouvés hier au palais des gouverneurs à Porto-Novo pour étudier la loi portant abrogation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Sur les lieux, on a noté une ambiance chaleureuse entre eux. Beaucoup de Béninois prédisaient de chaudes discussions jeudi, entre l’opposition et la mouvance à l’Assemblée nationale. Mais, sur le terrain, c’était le contraire, à voir les apparences qu’ont affiché les députés. Avant 11 heures, temps indiqué pour le démarrage des travaux, certains d’entre eux, étaient déjà au palais des gouverneurs. Ils étaient pour la plupart de l’Union fait la Nation et du G13. Raphaël Akotègnon, Cakpo Kifouli, Wallis Zoumarou, Sacca Fikara et consorts attendaient impatiemment le démarrage des travaux. Un peu après 11 heures, les caciques de l’opposition ont débarqué au Parlement, Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Kolawolé Idji et Rosine Soglo, en cortège à l’Assemblée nationale. Aux environs de 12 heures, le nombre de députés présents s’était accru. Préoccupés par la question à l’ordre du jour, personne ne voulait perdre son temps ; ils ne voulaient même pas répondre aux questions de la presse. Près de deux heures après, la session est ouverte et automatiquement suspendue pour poursuivre les négociations. Dans les visages, on lisait la gaieté. Dans les coulisses, on parle d’une probable entente entre les différents protagonistes.
Les options et les risques que court l’opposition
Quels seront les effets de la destitution du député Epiphane Quenum de la tête de la Commission politique de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cps/Lépi) sur l’attitude de l’opposition à l’Assemblée nationale ? Le bouleversement des données à la Cps/Lépi peut amener l’opposition à réviser sa position. Soit, elle prend la décision de retirer sa loi, en espérant contrôler l’institution en charge de l’établissement de la Lépi. Ce faisant, elle prend un risque, puisque le chef de l’Etat fera de son mieux pour la mettre en déroute, si elle ne prend pas garde. Et c’est là où il faut voir si la destitution de M. Quenum n’est pas un piège pour l’Union fait la Nation. Ou bien, les opposants poursuivent la lutte au Parlement jusqu’à l’abrogation de la Lépi. Là, la Cps/Lépi serait dissoute. En conséquence, les investissements faits jusque-là seront nuls et de nul effet. C’est donc à l’opposition de savoir jouer.
Jules Yaovi Maoussi
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