Crise énergétique: l'enfer du délestage à Cotonou

Le délestage fait rage à nouveau au Bénin, principalement dans ses plus grandes agglomérations urbaines comme  Cotonou.  Les  Béninois  ne  croyaient pourtant  plus au retour d’un tel enfer. Erreur.

Le cauchemar a refait surface depuis peu. Et peine à quitter  le quotidien des Béninois. Le délestage est revenu de plus bel à Cotonou, Porto-Novo et ailleurs dans le pays. Quelle souffrance pour tous ceux qui se servent du courant électrique   A Cotonou,  le mécontentement se généralise au fil des jours. Les coupures intempestives du jus électrique assaillent  les installations des uns et des autres à un rythme si incontrôlé qu’elles désorganisent entièrement  toutes les activités.  Dans les bars, restaurants, services , divers ateliers et locaux administratifs,   tout le monde se plaint.  « Ce qui se passe est  dramatique. La Sbee nous  fait  subir les pires moments de notre vie depuis quelques jours » râle, Didier Doubogan,  gérant d’une buvette  à Kouhounou. Il ne sert désormais à ses clients  que des boissons très peu fraîches.  Il a dû  s’acheter un groupe électrogène en début de semaine pour soulager ses peines. Mais il garde, la dent dure contre la Sbee, car la dernière facture qu’il vient de payer lui a paru plus élevée que toutes les autres. « C’est cela le paradoxe. Nous n’avons plus le courant à plein temps, mais nous continuons de payer des factures en hausse permanent »    se plaint-il avec désarroi.

Ce directeur général d’une imprimerie de la place  a les mêmes ennuis. Le délestage lui crée d’énormes difficultés en ces temps-ci. Les différents clients  qui se bousculaient  jadis à ses portes se font rares aujourd’hui. La commande  n’est plus prête en temps voulu. Solution express : acquérir rapidement un groupe électrogène de forte capacité pour faire tourner les grosses machines de cette imprimerie. Question de sous.  Il  déclare ne pas en disposer autant pour le moment. « J’ai besoin d’au moins 8 millions  pour payer  ce groupe » se soucie-t-il sans cesse. Depuis hier.

 Dans les ménages, les visages sont également hargneux. Si dans la journée, la lumière naturelle fait son travail,  la nuit  apporte son lot de désagréments. Bougies, lampes torches,  et   mini-groupes électrogènes  se substituent au réseau de la Sbee pour  illuminer les bâtiments. Les grincements de dents qui accompagnent  ces solutions alternatives témoignent de l’indignation grandissante que suscite ce nouveau délestage dans le pays. « Il faut que le gouvernement trouve définitivement une solution à ce problème, car on en  a marre » boude dame Edith  Zangbodé, sage  femme à la retraire, résidant à Gbodjè, route de Ouidah.

Certaines coupures durent plusieurs heures.  Presqu’une journée parfois. A Akpakpa, Ste-Rita, Godomey et consorts,  l’ambiance qui règne est des plus lamentables. Quand le délestage survient souvent à la tombée de la nuit, la circulation dans  ces zones devient un véritable calvaire. Le désordre qui s’observe sur  les voies est indescriptible, causant parfois des accidents graves. Si graves que des usagers y laissent  souvent leur vie. Dans cet imbroglio, les forces de sécurité déployées sur  les lieux n’ont souvent pas  la tâche facile. Certains  n’hésitent même plus à repartir, laissant tout.

La situation est bien triste et préoccupante. Les  raisons souvent évoquées par les autorités gouvernantes se résument aux  nombreuses dettes contractées par la Sbee auprès de ses fournisseurs étrangers. En augmentant récemment   le Kilowatt de 10 F,  les responsables de cette société estiment avoir trouvé l’une des portes de sortie  pouvant les aider à rembourser dans un bref délai lesdites dettes. Mais en attendant,  ce sont des Béninois qui en souffrent atrocement. Non sans  avoir été les auteurs   du drame financier dans lequel, cette société s’est plongée depuis des années.

C.T.

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