Après avoir cherché désespérément des hommes politiques capables de l’aider à discréditer le candidat désigné de l’Union fait la Nation, le gouvernement a enfin trouvé quelqu’un. Il a dû faire recours malheureusement aux services d’un guignol politique nommé Nazaire Dossa.
La semaine dernière, il a encore fait une de ces parodies de conférence de presse relayée quelques jours après par la seule et unique chaîne de télévision à laquelle il a dû certainement s’abonner pour ses diatribes contre l’opposition. Le caractère ubuesque de la déclaration tient aussi bien aux arguments qu’à la nature du personnage qui les avance. Qui ne connaît pas Nazaire Dossa ? C’est un éternel recalé du suffrage universel qui n’a jamais eu la chance d’être élu même un simple conseiller de village. Il a échoué plusieurs fois avant de raccrocher enfin. Président d’un micro parti dénommé Ucp Farba dont le fief n’est identifiable nulle part, il entretient l’existence de ce parti par les médias et ne s’embarrasse pas d’insanités prédatrices pour nos ouïes. Personnage assez singulier, plus passionné que raisonnable, il a toujours le délire du verbe. On l’a vu très actif aux heures chaudes de la révision de la constitution qu’il a défendue de toutes ses forces afin de maintenir au pouvoir le président Mathieu Kérékou son idole du temps. Il a même créé « le noyau dur pour la révision de la constitution ».Mais après l’échec de ce projet sordide, on croyait qu’il allait se ranger un peu, regretter avoir conspiré contre l’ordre constitutionnel et la marche de l’histoire. On croyait qu’il allait marcher désormais la tête baisée dans les rues mais erreur. On n’a pas appréhendé son manque de scrupule. Quand Yayi arrive au pouvoir c’est sans réfléchir qu’il se range de son côté. Son oisiveté aidant, il reprend avec les mêmes basses besognes. Il surfe sur les déclarations de Nicéphore Soglo d’il y a une douzaine d’années. On comprend que Nazaire Dossa n’a pas vu le temps passé.
Il ne sait pas que ces deux personnalités se sont pardonnés, qu’ils construisent ensemble actuellement une des plus grandes formations politiques de l’Afrique et déclarent souvent « ce qui nous unit aujourd’hui est plus fort que ce qui nous divise ». Le choix d’un tel personnage pour attaquer une formation politique de la carrure de l’Un et d’une personnalité de la trempe de Houngbédji montre que le pouvoir n’a pas encore cerné l’enjeu politique qui l’attend à l’horizon 2011.
M. Z.
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