Csa-Bénin: Dieudonné Lokossou étale les injustices du régime Yayi

La Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) a tenu, hier à la salle de conférence de la Sonacop, son 26ème conseil  confédéral. C’était l’occasion pour son secrétaire général, Dieudonné Lokossou, de faire le bilan de ses activités au 31 Décembre 2009 et annoncer la tenue du 5è congrès ordinaire de son organisation syndicale qui aura lieu en novembre 2010. Il en a profité pour dresser un bilan mitigé du régime en place depuis 2006 et exige des dirigeants politiques, la bonne gouvernance des affaires de l’Etat, l’alternance au pouvoir.

Les militants de la Confédération des syndicats autonomes se sont retrouvés ce lundi à Cotonou conformément à l’article 25 des statuts qui régissent leur structure. Selon les propos de son secrétaire, Dieudonné Lokossou, la Csa-Bénin est une Confédération démocratique, respectueuse de ses textes fondamentaux sans occulter ceux de la République et demeure sur l’échiquier syndical national, l’unique confédération du pays à organiser régulièrement et sans pression son congrès à chaque échéance avec l’alternance à la tête de la Confédération. « Il n’est point un secret pour personne que, l’année 2009 qui s’est achevée a été encore pour les travailleurs en activité, les retraités et les populations de nos villes et campagnes, une année de véritable calvaire, de misère profonde et de recul des libertés démocratiques dans notre pays » a-t-il souligné. Il a aussi jeté un regard rétrospectif sur les plans politique, social et économique du pays. Brice Dossou-Gouin

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Extrait de sa déclaration

«Ainsi sur le terrain politique, c’est  le tiraillement entre divers groupes politiques antagonistes avec la clé, l’exacerbation du micro-régionaliste et la remise en cause de l’unité nationale à travers l’exhortation à la guerre civile par certains responsables politique de notre pays. Les élections communales inachevées depuis 2008 et la non installation des élus suscitent encore des frustrations. Il résulte de tout cela que le consensus qui a prévalu à l’avènement du régime du changement se trouve rompu. Nonobstant toutes ces contradictions apparentes entre les acteurs politiques, chaque fin  de semaine, l’on enregistre la création tous azimuts des partis politiques où l’argent coule dans un océan au mépris de l’éthique et de la morale.

Sur le plan social, l’année 2009 a été féconde en mouvements de protestations des travailleurs contre la vie chère, l’injustice sociale,  la violation des libertés syndicales, la discrimination dans l’octroi de diverses primes, la gestion catastrophique des négociations sociales, la lenteur observée dans le traitement des dossiers de reversement des agents contractuels de l’Etat toutes catégories confondues, le non respect des promesses, l’opacité qui entoure certaines privatisations auxquelles les travailleurs ne sont jamais associés, cas de l’Onab, de la Sonapra, etc.. Nous profitons de la présente tribune pour interpeller les responsables en charge du travail qui ne cessent de prôner le travail décent alors que se développe dans notre pays depuis un certains temps le phénomène de la sous-traitance qui rend l’emploi précaire et déresponsabilise les employeurs qui ont choisi délibérément de contourner les textes de loi sur l’embauche pour décharger leurs responsabilités sociales vis-à-vis des travailleurs sur des cabinets de recrutements qui signent des contrats  bidons avec des citoyens en quête d’emploi. Le gouvernement garant de la protection sociale doit avoir un droit de regard sur ce phénomène pernicieux qui prend de l’ampleur et y mettre de l’ordre.

S’agissant de notre système économique, il est dans un état de délabrement avancé. S’il est vrai que le Bénin ne vit pas en autarcie, les crises financières, économiques, énergétiques et autres sur le plan mondial ne sauraient seules justifier le niveau de l’effondrement drastique atteint par  notre économie. Les cause endogènes que sont la mal gouvernance, les détournements de deniers publics (affaire Cen-sad où plusieurs milliards se sont évaporés), la concussion, l’enrichissement illicite, la corruption galopante et généralisée, l’impunité, le train de vie exorbitant de l’Etat et la mauvaise gestion des sociétés d’Etat, toutes choses qui mettent à mal notre fragile économie avec des répercussions fâcheuses sur le faible pouvoir d’achat des travailleurs sont également les causes réelles de cet effondrement de notre économie, etc.. »

Compte tenu de ce qui précède, la Csa-Bénin ne saurait adhérer à une trêve sociale décrétée de façon cavalière par le gouvernement du changement sans aucune concertation préalable avec les confédérations, seules  structures chargées de défendre les intérêts matériels, moraux et professionnels des travailleurs. On n’impose pas une trêve sociale aux travailleurs, elle se négocie ….

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