Lorsque le Président semble fatigué, dépassé et presque renonçant, que fait encore Simon Pierre ADOVELANDE en détention provisoire ? Tous les symboles du pouvoir d’Etat se sont effondrés et les enseignants, parents d’élèves, ces pauvres petits apprenants, le personnel des hôpitaux et des impôts ne doivent plus trop savoir à quels saints se vouer.
Le pouvoir est carrément par terre, c'est ce que me confiait un jeune ami, à peine instruit, qui a suivi ce jeudi 11 mars, le compte rendu de la séance rapportant les propos relatifs à l'emportement d'un homme d'Etat, du garant de l'ordre, de la justice, de la sécurité et de la paix sociale d’une nation, face au corps des enseignants qui exerçait un droit prévu et protégé par la Constitution.
Simon PIERRE ADOVELANDE, aujourd’hui dans une situation de « quasi non droit » est assurément de tous ceux qui sont régulièrement inquiétés dans leur quotidien et, parfois, privés de liberté, sans jugement, pour leur témérité et les options politiques qu’ils peuvent être amenés à faire, sous le règne de YAYI BONI.
Le cas de Gnimagnon est là pour nous le rappeler.
C’est le serment même du Président qui a été trahi, "urbi et orbi", car il n’y a de revendications ni trop excessives, ni trop exagérées pour un souverain, venant d’une des composantes de ce peuple qui a trop souffert, économiquement, et qui a toujours observé, presque résigné, le bal des politiciens et des affairistes du pouvoir qui abusent des lois et des milliards de nos maigres ressources, sans se préoccuper de lui assurer, en retour, un minimum social et des institutions qui fonctionnent.
C’est dans ce véritable embrouillamini, où l’on tente encore désespérément et vainement de vendre l’invendable de ce qui reste d’une gestion soporifique du pouvoir actuel, pour que 2011 ne soit pas une véritable désillusion, que les masques commencent par tomber, avant même que le peuple souverain qui sait utiliser son suffrage et qui l'a fait de manière admirable en 2006, n'ait à arbitrer.
Avouons que la charge s’avère finalement bien trop lourde et complexe pour les épaules et les capacités du chef, et c’est toute l’idée de la mise en coupe réglée des populations, dans l’objectif de faire croire à la consolidation du camp FCBE avant l’échéance fatidique de 2011, qui fout le camp, irrémédiablement.
Face à ce qui pourrait n’être que l’expression visible d’une démission collective de l’exécutif, qu’est-ce qui justifie que le coordonnateur du MCA, qui avait été mis en détention "sur ordre", ne puisse pas jouir de sa liberté, pour répondre des faits qui lui sont reprochés, dont plus personne ne se préoccupe véritablement aujourd’hui ?
Un Président de Conseil d'Administration risque t-il toujours la prison, au regard de la grille des sanctions que la loi a prévues, en dehors des cas avérés d'enrichissement personnel ou de détournements?
Pendant qu’on se pose toutes ces questions, ce monsieur croupit toujours en détention, alors que d'autres intérêts économiques majeurs du pays continuent d'être sacrifiés, sans que le premier d'entre nous s'en émeuve.
– Ce sont les mis en cause dans l'affaire CEN SAD qui continuent de vaquer sereinement à leurs affaires,
– C’est l'affaire de l’achat des tracteurs, par une autorité qui n'a pas respecté les procédures, qui n’a donné lieu à aucune enquête, depuis lors,
– Ce sont les rumeurs persistantes sur le bradage de l'OCBN qui n’ont pas réussi à ébranler véritablement le pouvoir; c’est bien le cas de dire que ce pouvoir protège les biens du pays et veille à une grande transparence dans la gestion de nos richesses nationales.
– C’est la cession supposée de la société de cimenterie d'ONIGBOLO avec, à la clé, des commissions mirobolantes qui pourraient être versées "off shore" à certaines personnes, qui n’a toujours pas livré ses secrets ; réalité ou intox?
Pendant ce temps, c'est un Président de la république qui abdique et, au regard des forces civiles de notre pays, il ne pourrait s’agir d’un épiphénomène, dans un contexte où la justice, complètement aux ordres, avait déjà cessé de protéger les droits élémentaires des citoyens.
Quoi de plus normal que l’ambassadeur de France au Bénin aille s’inquiéter, lui aussi à son tour, auprès du celui qui incarne ce pouvoir déliquescent, du sort d’un citoyen français, incarcéré au BENIN depuis deux mois sans jugement, alors que cela fait quatre (4) mois qu’un autre pensionnaire, mais béninois celui là et bien connu de tous, s’interroge sur son sort et ne trouve personne pour l’aider à crier à la plus grande injustice de la décennie.
Pendant ce temps où Simon Pierre ADOVELANDE ronge tranquillement son frein derrière les barreaux, ce sont les avocats des deux parties qui s’en donnaient à cœur joie, dans des joutes qui font tout juste sourire, notamment lors de l’audience du 19 février qui devait examiner la question de tentative d’extorsion de fonds par la partie plaignante.
Une tempête d'injures publiques autour des 100.000.000fr qui, au demeurant, ne pourraient constituer un moindre argument justifiant encore le maintien en détention de ce monsieur, mais dont la nébuleuse et l’irritation qu’elle a fait naître dans le camp de Bethsaleel, ne font qu’en rajouter aux soupçons d’un détournement de procédure qui ne peut mettre à l’aise aucun béninois instruit.
Pendant ce temps, la seule opposition qui devrait s'illustrer efficacement dans la dénonciation de ces faits graves et dans la re formulation des actes de la mauvaise gouvernance actuelle, contraires à la constitution et aux intérêts de notre pays, s’occupe de son destin politique personnel qui n’est certainement pas de bonne augure pour une alternance éclairée et de qualité.
En dehors des situations évoquées précédemment, dont elle aurait pu bien faire son cheval de bataille, je citerais également :
– Le fameux découpage territorial qui n'a été qu'une démarche politique intéressée dont on n'a ni mesuré les conséquences financières, ni prévu les mesures nécessaires avant leur mise en œuvre qui pourraient entraîner des troubles, par le seul fait de cette annonce totalement incongrue, maladroite et bien prématurée
– Le renoncement à l'installation des élus communaux depuis avril 2008, en violation flagrante des dispositions de l’article 16 alinéa 1 de la Loi n° 2007-28 fixant les règles particulières applicables à ces élections ; installations exigées dans un délai qui ne doit excéder (15) jours, dès la proclamation des résultats définitifs, qu'ils aient été sujets à contestation ou non.
– Le décret taillant des avantages démesurés au médiateur de la république ; décret sur lequel un futur gouvernement qui tient compte des limites des ressources d’un pays, devrait pouvoir revenir, afin de mieux accomplir, à son tour, son propre service de la distribution et sa générosité, de manière plus contenue et, surtout, plus adaptée à la taille de notre économie.
Le désordre ambiant, signe d’une démission annoncée, dont les prémices étaient déjà bien perceptibles dans la manière dont les choix d'action sont faits dans notre pays, est bien la source de tous les torts faits à toutes les autres institutions de la république qui ne sont pas moins suspects lorsqu’ils ne font qu’amplifier la confusion en ne se détachant pas suffisamment des erreurs des politiciens.
Après tout, c'est un pouvoir responsable et clairvoyant que le peuple revendique.
C’est une opposition politique qui évoque quotidiennement tous les sujets de société, avec les arguments juridiques et scientifiques appropriés, et qui redonnerait aux jeunes générations des raisons d’espérer, qui pourrait changer la donne à l’échéance de 2011.
Enfin, c’est seule une société civile moins ronronnante, plus inventive et financièrement indépendante qui aiderait à mieux alimenter une contestation crédible et durable face aux dérives et "mises en détention provisoires" qui ne reposent sur aucune loi, et qui pourrait incarner un vraie alternative de contre analyse, crainte et respectée.
PERSONNE NE SAIT, EN DEFINITIVE, SI M. SIMON PIERRE ADOVELANDE EST REELEMENT COUPABLE;
DEVRAIT- ON IGNORER DANS UNE DEMOCRATIE CE QU’IL FAIT ENCORE EN DETENTION OU BIEN A QUEL MOMENT IL SERA JUGE ?
LE POUVOIR QUI AGIT DANS L’OMBRE DANS CETTE AFFAIRE VIENT DE PERDRE TOUTE CREDIBILITE POUR CONTINUER A EXERCER UNE INFLUENCE AUSSI NEFASTE SUR LA JUSTICE.
LE SOLDAT ADOVELANDE MERITE DÊTRE SAUVE!
Christian Désiré HOUSSOU
Laisser un commentaire