Un dirigeant d’extrême droite assassiné en Afrique du Sud

Eugene Terre'Blanche, leader de l'extrême droite sud-africaine, a été tué samedi dans sa ferme. Son mouvement politique appelle dimanche à la vengeance. Le dirigeant d'extrême-droite sud-africain Eugene Terre'Blanche a été battu à mort par deux de ses employés agricoles samedi dans sa ferme située dans les environs de Ventersdorp à 100km à l'ouest de Johannesburg, apparemment pour un différend concernant des salaires impayés.

A 69 ans, Terre'Blanche était le chef du parti Afrikaner Weerstandsbeweging, partisan de l'apartheid, connu également sous son acronyme d'AWB. Il a été attaqué samedi soir à coups de machette par deux de ses employés, un jeune homme de 21 ans et un adolescent de 15 ans. Arrêtés et inculpés de meurtre, les deux suspects ont expliqué aux enquêteurs qu'ils n'avaient pas été payés pour un travail qu'ils avaient effectué sur la ferme.

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Dimanche, son mouvement a déclaré qu'il le vengerait mais a demandé à ses membres de rester calmes et de ne pas réagir immédiatement. «Contrairement à ce que veulent nos membres, nous leur demandons de rester calmes pour le moment», a déclaré André Visagie, le secrétaire général de l'AWB. Le mouvement se réunira le 1er mai pour décider de son action future.

 

Uniformes kaki et croix nazie

L'AWB estime que ce meurtre a des motivations politiques et est à mettre en relation avec la chanson qui appelle à «tuer les Boers» (fermiers), adoptée récemment par le dirigeant de la ligue de la jeunesse du parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC (Congrès National Africain). Deux tribunaux sud-africains ont interdit récemment l'usage de cette chanson, qui a suscité la colère des partis d'opposition et d'ONG (organisations non gouvernementales), qui assurent qu'elle incite à la violence contre les blancs.

Les sympathisants de Terre'Blanche, qui portent des uniformes kaki et dont le sigle ressemble à la swastika nazie, sont violemment opposés à la démocratie multiraciale sud-africaine et font campagne pour un Etat «boer» autonome. Ils ont notamment mené une campagne meurtrière d'atentats à la bombe avant l'élection de 1994, qui a officiellement mis un terme au régime d'apartheid.

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Les membres de l'AWB ont pris contact avec le mouvement durant la nuit de samedi à dimanche après le meurtre de M. Terr'Blanche, pour notamment demander une «action violente immédiate», selon André Visagie, le Secrétaire général du mouvement. «Nous prenons note des réactions de tous nos membres et sympathisants qui veulent agir immédiatement. Nous leur demandons de rester calmes pour le moment», a-t-il dit.

En réponse à cette agitation, le président Jacob Zuma, chef de l'ANC, a appelé au calme après cette assassinat, en soulignant qu'il ne devait pas être utilisé pour inciter à la haine raciale.

Jadis policier, Eugène Terre'Blanche avait été emprisonné en 2001 pour avoir tenté d'assassiner un garde de sécurité noir. Il avait été libéré en 2004.
(le figaro)

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