3 mai: Les acteurs des médias célèbrent la liberté

3 mai. Date choisie depuis 1991 pour commémorer la liberté de la presse dans le monde. A l’instar de tous les pays, le Bénin n’est pas resté en marge de la célébration. Les professionnels des médias se sont retrouvés hier dans les locaux de la Haute autorité de l’audio-visuel pour échanger autour d’un repas.

«La liberté d’information : le droit de savoir». C’est autour de cette thématique que les hommes et femmes de médias se sont retrouvés un peu partout dans le monde pour commémorer l’édition 2010 de la journée internationale de la liberté de presse. Au Bénin les locaux de l’autorité de régulation ont servi de cadre à la fête.  Directeurs de publication, journalistes, associations de professionnels de médias. Tous ont répondu à l’invitation du président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) hier lundi 3 mai. Deux communications ont précédé le cocktail. En premier celui du porte-parole des associations des professionnels, Malick Gomina, dans son adresse a insisté sur les types de journalistes qui sont aujourd’hui en vogue : ceux qui intègrent le corps par nécessité et ceux qui y entrent par vocation. Toutefois il sollicite le soutien des responsables de la Haac afin qu’aboutissent les différentes démarches entreprises pour l’assainissement et le progrès du milieu médiatique béninois.

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 Quant au président de la Haac Théophile Nata, il évoque des obstacles qui freinent la liberté d’expression entre autres l’environnement juridique répressif, l’absence d’une loi sur l’accès aux sources publiques d’informations et la dépendance économique de la presse vis-à-vis des pouvoirs politiques et financiers. Il exhorte de ce pas les journalistes béninois à  se ressaisir afin de redorer leur  blason.
Nicoleta Akpiti

Trois professionnels se prononcent

Reine Azifan, Directrice de publication du journal «la Nation».

«La presse est relativement libre au Bénin parce qu’il n’y a pas de liberté absolue. Vous ne verrez pas une presse totalement libre, qui n’est pas sous l’influence d’un quelconque pouvoir. Cette liberté est toujours relative. Les conditions de travail peu reluisant, constituent une menace pour cette liberté. C’est une liberté précaire que nous devons rechercher en améliorant les conditions de travail du journaliste et en mettant en place un certain nombre de dispositions. Dans le cadre juridique les lois sont répressives et constituent un handicap. Les femmes des médias ne sont pas différentes des autres femmes travailleuses du Bénin. Dans n’importe quel secteur les femmes sont minoritaires. Cela est du à la base, au taux d’instruction des femmes. De plus en plus les femmes viennent dans le métier, j’ai conscience que ça va se poursuivre. D’ici dix ans on ne parlera plus de la place des femmes, ce sera un phénomène normal».

Marie-richard Magnidet, président de l’Observatoire de la  déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem)

«La presse béninoise est réellement libre, dans la mesure où les journalistes sont libres d’écrire ce qu’ils veulent, personne ne les empêche d’exprimer ce qu’ils veulent, ils en inventent même, ce qui est contraire à la déontologie. Il y en a qui s’érigent même en donneur de leçon. Ils oublient que toute information doit être vérifiée avant d’être portée sur la place publique. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Que les confrères commencent par prendre leur responsabilité dans la société. Notre mission est de donner la bonne information. C’est un contrat que nous devons respecter.  Je nous exhorte à prendre conscience du rôle que nous jouons dans la société et de savoir qu’il n’y  a pas de métier sans règle. L’Odem ne fait que conscientiser, sensibiliser, et est en mesure de dire qui mérite ou ne mérite pas la carte de presse».

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Jérôme Carlos, journaliste, directeur général de la radio Capp Fm

« La liberté n’est jamais donnée, c’est une conquête. De ce point de vue il n’y a pas à priori une liberté en soi. Il y a une liberté qui est le résultat d’une conquête. Et qui a plus intérêt à défendre la liberté que les journalistes même ? Parce que la bonne presse pousse sur le terreau de la liberté. Par conséquent s’il y a une grande ou une petite liberté, cela dépend des journalistes. Les journalistes doivent faire montre d’un certain nombre de qualités à savoir le professionnalisme. Il faut apprendre le métier et savoir défendre les valeurs qui sous-tendent la mission du journal. Il faudrait se dire que nous travaillons non pas pour nous même, mais pour un public qui est le terreau de la démocratie. Il faut s’intéresser à l’environnement du journal, les conditions de travail des journalistes, le respect du  à un doyen. Ce sont autant de problèmes auxquels il faut trouver des solutions.  Je crois que nous commençons à le faire. Entre la presse sous la révolution il y a vingt ans et la presse aujourd’hui il y a une différence. La profession ne doit pas être une escale technique. Il y a une vocation de journalisme à développer. Nous avons la convention collective qui est maintenant une réalité même si elle n’est pas encore appliquée. Il y a des mécanismes à mettre en place pour qu’elle s’applique».

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