Affaire Amoussou-Guénou: Le tribunal déboute la gendarmerie nationale

Le procès qui oppose la gendarmerie nationale à l’un de ses anciens agents, Bristol Amoussou-Guénou, a donné son verdict hier. Le tribunal  de Porto-Novo, deux semaines après la dernière audience publique, a purement et simplement donné raison à l’accusé, M. Amoussou-Guénou, dans l’affaire dite d’usurpation de titre montée de toutes pièces pour lui rendre la vie difficile, après sa radiation de la gendarmerie nationale.
Depuis le début du procès, la victoire de Brice Amoussou-Guénou se pointait à l’horizon à la grande surprise de la hiérarchie militaire. En effet, à la dernière audience publique, le ministère public avait déjà plaidé pour une relaxe pure et simple de l’accusé. Ce que le juge a suivi hier. Le tribunal affirme que le terme usurpation de titre n’est pas constitué, il  balaie donc du revers de la main cette thèse et celle de trafic d’influence formulées par la gendarmerie nationale. Le tribunal constate que l’adjudant chef  Lucien Soglo et certains hauts gradés de la gendarmerie ont fait de la manigance dans le vil dessein de créer des problèmes à Bristol Amoussou-Guénou. En plus, il a été révélé que l’ancienne carte de fonction de Brice Amoussou-Guénou n’a jamais été retrouvée ni dans sa voiture, ni dans ses poches, encore moins sur les lieux de l’accident dont il a été victime. Donc, une pure manigance pour le salir. Pour finir, le tribunal a même conseillé au vainqueur du procès, s’il le désire, de porter plainte contre X dans l’accident dont il a été victime. C’est dire que le sort des plaignants se trouve aujourd’hui entre ses mains.
Pour rappel, le 28 mars dernier, M. Amoussou-Guénou revenait d’Accra où il donne des cours. Arrivé au carrefour Godomey, il a constaté qu’un véhicule Bmw le suivait. Malgré cela, il a continué sa route. A hauteur de Sèkandji dans la commune de Sèmè-Podji, son poursuivant est venu le cogner par derrière. C’est ainsi que l’ex-gendarme a eu un choc et son véhicule a été endommagé. Automatiquement, une foule s’est attroupée autour de lui. Ceux qui le connaissaient quand il était dans l’armée criaient: « C’est un gendarme qui a fait l’accident ». Les militaires, en poste au carrefour ‘’Le Bélier’’, ont accouru sur les lieux. Au moment où les populations pleuraient le drame, la Bmw qui a créé l’incident est revenue. Le conducteur à bord demandait aux témoins si la victime est encore vivante. Quelques instants après, M. Amoussou-Guénou qui se cherchait, a noté que c’était l’adjudant-chef, Lucien Soglo Tohanou, qui était à bord de la Bmw. Sans chercher à constater les dégâts du drame qu’il a causé, il déclare que la victime se présente aux populations comme un gendarme à la grande surprise des uns et des autres. Subitement, il a ordonné l’arrestation de M. Amoussou-Guénou. En raison de la vive protestation de l’autre, l’adjudant-chef s’est mis en conversation au téléphone avec un haut gradé de la gendarmerie. Après ces échanges, il a demandé de libérer la victime. Cette dernière s’y est opposée parce qu’elle voulait réparer une injustice. Contre toute attente, M. Tohanou quitte les lieux pour aller chercher une vieille carte d’identité militaire de M. Amoussou-Guénou, sous prétexte qu’il l’a trouvée sur les lieux du drame.
Devant le procureur de la République, le montage a été découvert. L’accusé a été libéré. Mais, l’affaire a suivi son cours. Les 29 et 30 mars, le juge a noté que la hiérarchie militaire a brillé par deux fois par son absence.

La juridiction de Cotonou, après s’être déclarée incompétente pour connaître du dossier, l’a renvoyé au tribunal de Porto-Novo. Le 08 avril dernier, les plaignants ont encore pratiqué la politique de la chaise vide. Finalement, ils se sont présentés devant le juge.  Ainsi, deux semaines après la dernière audience, le dossier a été débattu en audience publique avec une victoire sans faille de l’accusé sur les plaignants. Il faut rappeler que M. Amoussou-Guénou est l’un des deux gendarmes radiés de l’armée, il y a quelques années pour une supposée affaire de trafic de drogue et de faux billets de banque.

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Jules Yaovi Maoussi

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