Caravane de l’intégration: quand l’Afrique va à la rencontre de l’Afrique

Dakar-Abidjan. Trois heures trente minutes par avion. Certainement moins d’une semaine par la route. Mais il faut quatre vingt-dix (90) jours à la caravane de l’intégration pour joindre Dakar à Abidjan. Le tronçon n’est pas celui du raccourci qui, parti de Dakar, permettrait de traverser la Guinée Conakry sur sa longueur pour aboutir à la capitale économique ivoirienne.

Le tronçon du Dakar-Abidjan de l’intégration est bien plus complexe. Partis de la capitale sénégalaise le 10 mai 2010, les caravaniers ont à parcourir successivement Banjul (Gambie), Bissau (Guinée-Bissau), Conakry (Guinée-Conakry), Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso), Niamey (Niger), Cotonou (Bénin), Lomé (Togo), Accra (Ghana) pour finir le 31 juillet à Abidjan. Ce ralliement des différentes capitales est intercalé par de nombreuses villes intermédiaires au niveau de chaque pays.

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Ainsi, depuis le décollage de la caravane de Dakar, elle tourne toujours à l’intérieur du Sénégal. La première pause marquée l’a été à Thiès. C’est dans cette ville que les caravaniers ont passé leur première nuit hors du lieu de départ. Ensuite, ils ont été à Saint Louis, à Podor, Matam, à Bakel, à plus de 1.000 km au nord du pays, région frontalière à la Mauritanie puis à Tamba, zone frontalière au sud du Mali. En dehors de Podor qu’ils ont atteint après 23 heures, à chaque escale, un podium est installé pour une belle animation télévisuelle.
En effet, la caravane est organisée par la chaîne de télévision Africable en partenariat avec l’Union économique et monétaire ouest africaine. L’objectif de cette caravane est de montrer les vraies facettes de l’Afrique en prenant pour repère la sous région. Il s’agit notamment d’aller au contact des populations installées dans les profondeurs des différents pays, de donner la preuve qu’en Afrique, il y a la fraternité, la convivialité, une permanente solidarité entre les ethnies et les peuples. Il s’agit par ailleurs de faire découvrir les richesses culturelles dans les hameaux et confréries. Et c’est ce qui se remarque sur le terrain dans les diverses localités déjà parcourues à l’intérieur du Sénégal.

De Dakar à Saint Louis, le froid est intense, insoutenable. On dirait l’Europe avec ses températures hivernales descendant parfois jusqu’en dessous de zéro degré. Mais, contraste! de Podor à Tamba, c’est la canicule: cinquante (50) degrés à l’ombre. Pourtant, les populations s’y plaisent. Nourrissons, enfants, jeunes et adultes y vont et viennent comme si la chaleur ne brûlait pas la peau sans ménagement. Le pire, la traversée du désert le long du parcours. Les vagues de sable tourbillonnent comme un ouragan sur le point de tout détruire sur son passage. Mais cela ne dérange point les populations. Dans des tentes ou des maisons de fortune, elles sont à l’aise. C’est leur milieu naturel de vie. Tous les âges sans exception vivent allègrement dans ce paysage qui, révoltant à première vue.

C’est le début de la caravane. Il y a 25.000 kilomètres à parcourir en tout. Mais les caravaniers en sont encore en dessous de mille. Ils sont pour la plupart des journalistes de diverses nationalités, des reporters d’images, des techniciens audiovisuels. Mais, au groupe de professionnels des médias, s’ajoutent des officiers de l’armée, des médecins, des routiers, des mécaniciens, des restaurateurs, des partenaires sociaux comme l’Onu Sida et Helen Keller International. Cette dernière, à travers son programme régional dénommé «Fortifier l’Afrique de l’Ouest», prend part à la caravane pour informer la population et les principaux acteurs sur les avantages des aliments riches en micronutriments y compris les aliments enrichis afin d’augmenter leur consommation.    
Fortuné Sossa (Tamba/Sénégal)

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