Dénouement de la crise à Abomey: Dada Kpannan honoré par sa descendance

Les descendants de la lignée Adoukonou Agonglo ont célébré avec faste l’exploit de Dada Kpannan, président du  collège des cardinaux qui a mis fin à la crise de bicéphalisme que connaît la royauté de Danhomey depuis plusieurs années. C’était le week-end dernier à Abomey.

Abomey, dimanche 23 mai 2010. Fin de matinée ensoleillée. Devant le palais de Dada Kpannan Adoukonou, se dressaient des bâches qui n’y sont pas habituellement. En-dessous, des rangées de chaises aux multiples couleurs occupées par des invités chichement endimanchés et, pour la plupart de blanc vêtu. Dans les quatre coins de la cour, résonnaient des baffles distillant de la musique traditionnelle Zinli ou Akonhoun. Pendant que certains se tortillaient au son de cette musique, d’autres par contre s’affairaient. Ils allaient ça et là pour que la fête soit belle. En effet, c’est ce jour que les descendants de la lignée Adoukonou Agonglo  ont choisi pour rendre hommage à leur chef de lignée, Dada Kpannan pour son rôle combien déterminant et capital dans la résolution de la crise de royauté qui régnait à Abomey depuis des années. Alors que l’animation battait son plein, la voix de stentor du maître de cérémonie résonne et annonce l’arrivée du bienheureux. Drapé dans un grand pagne digne de son rang, le cou et les doigts ornés de perles et bijoux, il était au devant des dignitaires de sa cour accompagné par les autres cardinaux. Démarche royale cadencée par les panégyriques du clan Adoukonou Agonglo, Dada Akpannan a traversé les quelques mètres qui séparent le portail du palais de son siège sous les ovations de l’assistance. A peine est-il installé que les fils, petits-fils et autres descendants de sa lignée, en une longue procession, sont allés se prosterner, faces contre terre devant lui. Par cet acte, ces derniers lui témoignent reconnaissance et soumission à son autorité. La cadence n’a pas cessé de battre. Les fameuses « Nan » d’Abomey, le pagne noué à hauteur de poitrine, le cou orné de perles et de bijoux, ont offert un spectacle magnifique aux invités. Au son du Zinli, le corps en transe, elles se levaient, s’élevaient, se courbaient, remontaient, les pieds touchant à peine le sol, mettant spectaculairement en exergue leurs postérieurs généreux.  L’autre attraction de cette fête aura été ce prodigieux chanteur, qui, faisant preuve d’une mémoire d’éléphant, a fait l’historique de la lignée Kpannan Adoukonou Agonglo. Le clou de cette cérémonie de reconnaissance et de distinction est le « Zindo » ou une sorte de vente aux enchères à l’aboméenne.

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La différence ici, c’est qu’il n’y a pas d’article en jeu. Mais plutôt une collecte de fonds pour soutenir Dada Kpannan qui a fait œuvre utile sur ses propres ressources. Au vu du succès qui a couronné son combat, il fallait lui témoigner gratitude. Ainsi, généreusement et de bon cœur, les descendants de la lignée Adouknou, ont vidé leurs bourses. Selon l’heureux du jour, le rôle qu’il a joué n’est que celui que ses ancêtres avaient toujours joué dans le royaume de Danhomey. Et ceci est effectivement le prix de plusieurs années de lutte. Il souhaite que la paix retrouvée au sein de la royauté d’Ahomey soit pour toujours. Il a exhorte pour finir, le chef de l’Etat à introduire une loi à l’Assemblée nationale pour régir les successions dans les anciennes chefferies et royautés du Bénin.

Benoît Mètonou

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