La Bceao fait le point des investissements directs étrangers au Bénin

Comme pour la première fois en 2007, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a procédé hier à son siège à la diffusion des comptes extérieurs au Bénin de 2008.On y note une consolidation de la croissance – qui plafonne à 5%- malgré le contexte inflationniste de cette année-là. La présente cérémonie de diffusion a été suivie d’une riche et fructueuse discussion sous la houlette du directeur national de la Bceao Roger Agbozognigbé avec les acteurs de l’activité économique du Bénin

Les comptes extérieurs sont produits annuellement par la Banque centrale et validés par un comité national ad hoc avec un délai maximum d’un an après la fin de l’année de référence. Ce n’est donc pas surprenant que ce soit celui de 2008. Ils réunissent les informations sur la balance des paiements et la position extérieure globale. La balance de paiement est un état statistique qui retrace, pour une année, l’ensemble des transactions économiques monétaires et financières entre une nation et le reste du monde. Quant à la position extérieure globale, elle est le relevé du stock d’avoirs et d’engagements financiers extérieurs d’une économie. En tant que tels, les comptes extérieurs fournissent de précieuses informations sur la compétitivité de l’économie, l’orientation géographique et la composition des échanges extérieurs, les besoins de financement de l’économie ainsi que les sources de financement éventuelles. La balance des paiements et la position extérieure globale revêtent par conséquent une importance toute particulière, notamment pour l’identification des déséquilibres macroéconomiques, leur analyse et l’orientation des mesures de politiques économiques.

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  le Bénin améliore ses comptes

« Une amélioration des comptes extérieurs ces résultats reflètent la bonne tenue de l’économie nationale en 2008.  Malgré les effets de la crise économique, notre économie reste fragile, vulnérable et relativement dépendante de financements extérieurs ». C’est à cette conclusion qu’a abouti Mr Rafiou Bello au terme de sa riche et pertinente communication au cours de laquelle il a abordé tous les aspects et les grands axes des comptes extérieurs du Bénin. Présentant le contexte économique international de 2008, Rafiou Bello a fait remarquer que l’activité économique mondiale s’est déroulée dans un contexte marqué par l’exacerbation des tensions inflationnistes liées au renchérissement des produits alimentaires et des produits pétroliers sur les marchés internationaux, ainsi que par l’aggravation et l’internationalisation de la crise financière qui a éclaté aux Etats-Unis. En 2008, le solde déficitaire des transactions courantes qui regroupe celui des biens, des services, des revenus et des transferts courants, s’est dégradé de 3,068 millions pour s’établir à 240.023,0 millions contre 236.955,0 millions en 2007, essentiellement en liaison avec la balance commerciale. Le déficit de la balance commerciale s’est accru de 5. 998,0 millions par rapport à 2007. Cette évolution est imputable principalement à une progression de 10,2% des importations. La hausse des importations a été atténuée par celle des exportations qui se sont accrues de 14,4%  en liaison avec la relance du commerce de réexportation induite par le rétablissement progressif des relations commerciales avec le Nigeria. Le solde des services qui demeure structurellement déficitaire s’est amélioré de 23,9%. L’excédent des transferts courants a également limité le déficit des transactions courantes hors dons officiels qui s’établit à 9,3% du Pib en 2008, contre 11,1%  en 2007.A la suite du ralentissement des mobilisations de ressources extérieures, l’excédent du compte de capital et d’opérations financières est passé de 363.630,0 millions en 2007 à 271.719,0 millions en 2008, soit une baisse de 25,2%. Au total, les comptes extérieurs du Bénin ont enregistré un excédent pour la quatrième année consécutive. Cet excédent s’élève à 36.923,0 millions contre 141.422,0 millions en 2007. Il s’est aussi focalisé sur l’évolution des Investissements directs étrangers (Ide) qui recouvrent les achats de titres d’entreprises dans une économie par des agents non-résidents, afin d’obtenir un intérêt durable et la capacité d’exercer une influence dans la gestion. Vecteur essentiel de développement, les Ide permettent d’accroître les capitaux disponibles, les créations d’emplois, l’amélioration de la productivité et le transfert de compétences et de technologies.

Avant lui, le directeur national de la Bceao a précisé l’importance de l’édition de cette année. « La présente édition coïncide avec l’entrée en vigueur le 1er Avril 2010, de la reforme institutionnelle de l’Umoa et de la Bceao qui renforce l’indépendance de la Banque centrale et assigne un objectif explicite de maintien de la stabilité des prix à la politique monétaire », a-t-il clarifié avant de remercier les chefs d’entreprises et les banquiers pour leur précieuse collaboration avec la Banque. « Leur contribution sera de plus en plus sollicitée dans le contexte de l’entrée en vigueur de la reforme institutionnelle qui implique la disponibilité à bonne date de statistiques fiables sur nos économies », a-t-il conclu.

Marcel Zoumènou

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