La mémoire du roi Dè Tofa honorée

(Boni Yayi découvre les objets du roi au musée Ethnographique)
Les festivités du centenaire de la mort du roi Dè Tofa se poursuivent et ont atteint leur point le plus culminant le vendredi dernier à travers la cérémonie officielle d’ouverture de ce centenaire dans l’enceinte du stade Charles de Gaulle de Porto-Novo qui a enregistré la présence effective de milliers de personnes dont le chef de l’Etat Boni Yayi et plusieurs membres de son gouvernement ainsi que les présidents d’institutions et l’ensemble de la représentation diplomatique.

En effet, le stade Charles de Gaulle était devenu pour la circonstance archi comble comme s’il s’agissait d’une importante compétition de football qui s’y déroulait. La preuve que la mémoire du roi Dè Tofa a été véritablement honorée à travers les actes d’amour, de paix et de développement qu’il a lui-même longtemps prônés au trône et aussi compte tenu de l’engouement et du dynamisme des membres du comité d’organisation et aussi avec la détermination dont ont fait preuve les Aïnonvis eux-mêmes autour de cet évènement. A en croire le mot d’ouverture du maire Océni Moukaram, l’hommage qui est rendu à ce digne roi avisé et d’une culture moderne est l’expression solidaire de la bonne volonté et de la responsabilité citoyenne de tous. Selon lui, ce roi surgit des temps très difficiles des visées impérialistes sur le continent africain et il nous a laissé un patrimoine et un projet d’ouverture à consolider et à valider sans cesse. Prenant la parole au cours de la cérémonie, le président du comité préparatoire du centenaire de la mort de Dè Tofa Me Edgar-Yves Monnou dira que ce grand rendez-vous est celui de la réhabilitation d’une ville dans le combat identitaire qui est le premier défi de ce siècle. Car il nous faut savoir d’où nous venons pour mieux éclairer l’avenir.

Publicité

« Soyons fier de l’héritage que nous a laissé ce roi Dè Tofa car encore et ici il sera dit aujourd’hui et toujours que Dè Tofa n’était pas un traitre» a-t-il martelé à l’assistance. Ce monarque appelé « Dassi » a vécu à Abomey, l’apprentissage du pouvoir et devenu roi, Dè Tofa pétrit d’orgueil et de dignité a appris chez Dada Glèlè et avait besoin d’être plus fort pour protéger son peuple et l’intégrité territoriale de son royaume. Beaucoup d’autres bienfaits impulsés au royaume par le roi Dè Tofa ont été largement aussi évoqués par Me Edgar-Yves Monnou. Il sera appuyé dans ses propos par Irené Koupaki qui a pris la parole au nom du chef de l’Etat présent, pour témoigner à travers la présence effective de Boni Yayi, d’un attachement profond à notre pays et à notre peuple. Il a parlé de la rénovation des palais royaux dans la cité, un axe fondamental de cette politique car dira t-il qu’un pays se construit sur les fondations de sa culture. A en croire les propos du ministre Pascal Irené Koupaki, après les festivités du centenaire de la mort du roi Béhanzin à Abomey, nous sommes en train de saluer aujourd’hui la bravoure, la clairvoyance et l’esprit de patriotisme qui ont caractérisé l’organisation politique, économique et social du sens de nos illustres rois. Il poursuit en disant que nous devons être fiers de notre héritage et continuer l’œuvre de construction nationale dans la paix, la concorde et l’unité nationale car le Bénin notre pays est une nation unie et indivisée. Il déclare enfin que le Bénin a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles qui doivent le construire génération après génération avec tout l’amour et toute la détermination qu’il faut.

Les objets personnels du roi Dè Tofa présentés à Boni Yayi

Le chef de l’Etat et la délégation qui l’accompagne n’ont pas pris congé de la ville de Porto-Novo sans faire une visite au musée Ethnographique Sènou Adandé de Porto-Novo qui se trouvait à quelques cent mètres du stade Charles de Gaulle. Au lieu de monter dans son véhicule personnel, le président Boni Yayi comme à son habitude a préféré marcher pour se rendre sur les lieux où il bénéficié de quelques acclamations de curieux dressés sur le long de la voie. A son arrivée au musée Ethnographique Sènou Adandé, le chef de l’Etat, accompagné du président du comité préparatoire Me Edgar-Yves Monnou, du maire, du préfet et d’autres personnalités, a pu s’enquérir davantage sur la vie, l’œuvre et quelques vestiges du roi Dè Tofa. A en croire les explications du conservateur du musée, Dè Tofa a régné pendant 34 ans sur le royaume de Xogbonou.  A en croire ses propos, ce musée relate en réalité l’histoire de Porto-Novo et les vestiges de Tofa dont le règne a pris fin en 1908. Le chef de l’Etat, au cours de cette visite, a pu découvrir les objets personnels de ce roi Dè Tofa doué d’un remarquable esprit d’organisation. Le caractère de ce monarque a été longuement expliqué au chef de l’Etat par le conservateur. Sa canne, sa couronne, sa pipe, son trône et autres objets ont été présentés au chef de l’Etat. Des explications ont été fournies sur la tortue qui représente le symbole du royaume avec sa carapace, un symbole représenté par des pieds et des mains qui selon le conservateur signifie que « celui qui a son pieds et ses mains ne peut pas mourir de faim », aussi le symbole d’un escargot qui représente pour le roi Dè Tofa le symbole de la patience car « qui va lentement va surement ».

Le chef de l’Etat a pris connaissance aussi de la géographie de son pays, la mentalité des sujets du roi Dè Tofa, la police et la justice qui étaient très bien organisées. C’est le même roi Dè Tofa qui a initié dès le 1er décembre 1889, l’étoile noire conçue pour récompenser les services de ceux qui ont contribué au développement du royaume et les services des expatriés qui de par leur implication ont donné au roi un certain dévouement. Pour finir, le conservateur dira que le roi Dè Tofa a tenté tout ce que ses prédécesseurs n’osent tenter.

Ismail Kèko

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité