Les déterminants de l’émigration des Béninois au Ghana, au Gabon et en Côte d’Ivoire

Les Béninois de la disapora : cas du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Gabon. C’est le titre de l’ouvrage lancé hier au ministère des Affaires étrangères sous l’égide du Fonds des nations unies pour la population (Fnuap). Cette étude a été réalisée sous la direction du professeur John Igué.

Selon le représentant résident du Fnuap, Mamadou Dicko, l’ouvrage cherche à apporter des éclairages sur l’état de la migration et son enjeu au Bénin, les dimensions historiques de l’installation des Béninois dans les trois pays étudiés, l’impact de cette migration sur les pays d’accueil et les zones de départ, les perspectives de retour et les problèmes soulevés. Parlant de cette migration, Mamadou Dicko a indiqué que beaucoup de migrants africains sont souvent des populations très peu scolarisées. En d’autres termes, il a fait savoir que ce sont les Béninois les moins instruits qui émigrent. « La migration de Béninois vers les pays de la sous-région est un phénomène ancien. Il s’est ainsi constitué une vieille communauté béninoise dans les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Guinée, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Nigéria et la France… », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que cette étude pourrait servir de base à l’approfondissement de la réflexion sur la migration béninoise dans le monde et doter le Bénin d’une stratégie nationale en matière de migration. M. Dicko a souligné, à cet effet, que cet intérêt pour les questions relatives à la migration trouve son explication dans le mandat confié au Fonds des nations unies pour la population par l’assemblée générale des Nations Unies pour aider les Etats membres à disposer de données socio-démographiques fiables pour élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à la réduction de la pauvreté et promouvoir l’équité et l’égalité des sexes.

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Le soin a été laissé au professeur John Igué de donner plus de précisions à l’assistance. Au Ghana, il a montré que la plupart des Béninois résidents dans ce pays sont originaires de la Donga, en raison des travaux champêtres. Selon ses déclarations, beaucoup d’entre eux, vivant sur cette terre depuis des décennies, sont confondus aux Ghanéens et ne s’identifient plus à leurs compatriotes béninois. Toujours dans ses démonstrations, M. Igué a fait savoir que les populations de l’Ouémé/Plateau représentent la grande majorité des Béninois vivant au Gabon, au moment où les Béninois originaires des Collines dictent leur loi en Côte d’Ivoire. Selon ses propos, la recherche de l’emploi et surtout les problèmes d’intégration familiale sont à la base de ces migrations. Se fondant sur ces données, il a indiqué qu’il est difficile voire impossible de dire avec précision le nombre de Béninois vivant à l’extérieur. Il a été soutenu dans ses démonstrations par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou. Le Gouvernement est appelé à se servir de ces études pour réorganiser la diaspora béninoise.

Jules Yaovi Maoussi

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