Malgré les jours fériés pour le recensement: Des milliers de béninois écartés

(Le gouvernement a encore choisi une mauvaise option)
Les deux jours chômés par le gouvernement pour permettre par aux populations de se faire recenser n’ont pas donné les résultats escomptés. Alors qu’il croyait administrer la thérapie de choc en chômant deux jours,  le gouvernement se rend compte qu’il n’a fait que raviver les griefs des uns et des autres et confirmer les lacunes dénoncées depuis le début par les partisans d’une Lépi transparente. 

Image saisissante que celui d’hier aux environs de 20h au quartier Guinkomey, à quelques encablures du ciné Vog de Cotonou. Devant une table, certains agents recenseurs, sous les auspices du Chef de quartier continuent de procéder au recensement des populations qui n’ont pu le faire pendant la période de rattrapage des dix jours.  Pourtant les lois en la matière exigent que le recensement ne dépasse guère 18 heures. Le recensement porte à porte est devenu un recensement sur place où quelques « privilégiés » se sont recensés alors que la majorité s’est vue écartée, contre son gré parfois, du processus qui devait conduire à la mise en œuvre de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi).Comme à Guinkomey, des populations de maints quartiers de ville et villages ont connu la même situation. Pendant  les deux jours de congé forcé, les populations ont attendu en vain pour la plupart l’arrivée des agents recenseurs. En effet, les deux jours réservés pour un regain des activités de recensement porte à porte ont en même temps coïncidé avec la fronde des agents recenseurs. Augmentation de la rémunération pour faire face aux contraintes d’un travail très difficile, réclamation d’honoraires non payés et/ou de meilleures conditions de travail, telles sont les raisons avancées par ces agents pour bloquer les activités dans beaucoup de zones. Il y a également la mobilité des populations a encouragé le résultat insuffisant de l’opération. Hier après la clôture du recensement porte à porte, bon nombre de Béninois se plaignent de ne pas être recensés. Certains sont allés se plaindre à leurs Chefs de quartiers qui déplorent aussi de ne pas être très vite associés à cette opération. Tout ceci semble donner raison aux partisans d’une pause pour préparer au mieux la poursuite du processus de réalisation de la Lépi, mais n’ont jamais été écoutés par le gouvernement, décidé à foncer la tête baisée.

Publicité

La Cps prend des mesures de rattrapage

Ayant pris conscience de l’échec de l’opération porte à porte dans plusieurs communes, la Commission politique de supervision (Cps) a décidé de prolonger de nouveau cette phase de trois jours dans certaines communes où les flottements ont été criards.

Il s’agit des communes d’Abomey-Calavi, Cotonou, Sèmè Kpodji et Porto Novo dont les taux de réalisation sont très faibles. Autre mesure corrective, la Cps a décidé de l’ouverture auprès des Chefs de quartier et de village, de registres pour prendre en compte les personnes qui n’ont pu être recensées depuis le début de l’opération porte à porte. Mais le coordonnateur de la Cps-Lepi, Nassirou Arifari-Bako, prévient : « cette nouvelle possibilité ne doit pas être un tremplin pour les doubles enregistrements, car la loi est draconienne en ce qui concerne les sanctions à l’endroit des faussaires ».

Marcel Zoumènou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité