Hier, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a condamné l’Office de radiodiffusion et de télévision du Bénin (Ortb) à réduire ses éditions du journal télévisé à 10 minutes les jeudi et vendredi prochains.
Ceci, dans le cadre de l’application de sa décision interdisant la couverture des activités de pré campagne observées depuis quelques temps dans le pays. A l’audition, les responsables de l’organe incriminé ont plaidé coupable. Autrement, le délit est constitué. Il faut donc que la sanction conséquente tombe. Mais la Haac requiert seulement la réduction de la durée du journal télévisé à 10 minutes pendant deux jours. Dès lors, on se demande ce à quoi rime une telle sanction. On ne voit pas en effet, l’impact d’une pareille décision sur ce qui se passe à l’Ortb. On a l’impression à travers ce verdict que la Haac n’est pas convaincue elle-même de la justesse de sa décision interdisant la couverture des manifestations pré électorales. Car, la réduction à dix minutes du journal télévisé ne constitue aucunement une sanction qui pénalise l’Office ou ses responsables. Au contraire, ce sont les Béninois qui se voient ainsi pénalisés. En réduisant la durée du journal, la Haac a sevré les populations béninoises d’informations.
Or, le droit à l’information figure en bonne place dans les droits inaliénables de l’Homme. La seule issue qui reste à Théophile Nata et ses collègues est d’annuler cette décision à la limite liberticide. Car, on ne peut comprendre qu’à huit mois de plusieurs élections où les ambitions doivent s’exprimer, où les populations doivent savoir ce que comptent leur vendre les potentiels candidats, l’instance de régulation interdise toute couverture des activités entrant dans ce cadre.
Georges AKPO