La conspiration, la bagne, la traversée du désert et …enfin la liberté. Tel est l’itinéraire atypique de la chute racontée par Alain François Adihou dans « Au nom de mon pays, je pardonne ».
Lancé vendredi dernier au Codiam de Cotonou, ce livre, une auto biographie, parle des circonstances de sa mise en prison, de ses jours passés à l’ombre dans les conditions difficiles et la libération sur le fil du rasoir. Il n’eut son salut que grâce à son état de santé très défectueux qui le contraint à garder le lit d’hôpital pendant plusieurs semaines. En effet, nommé par Mathieu Kérékou ministre chargé des relations avec les institutions, Alain Adihou se vit confier un dossier sensible, celui de la reforme du système électoral. Chrétien fervent, attaché aux valeurs cardinales de l’église, il a un sens poussé du devoir. C’est alors que sans tambour ni trompette, il engage la reforme, sûr de ce que tout ce qui est bon devait intéresser tout le monde. Il se rend compte que le projet qu’il conduisait dérange, surtout les hommes politiques. Comme il avançait toujours, ceux-ci trouvent le moyen de lui coller quelque chose pour l’arrêter définitivement. On l’accuse d’avoir voler des milliards, des véhicules de l’Etat. La classe politique qui ne voulait pas de cette Lepi décide de le livrer à la justice. Mis en examen, il est écouté par le procureur de la république puis jeté en prison le 25 Octobre 2006.Il y passera 1011 jours. C’est à peu près le résumé de cet ouvrage. Au lancement de l’ouvrage vendredi dernier, le présentateur Expédit Ologou affirme au nom de l’auteur que celui-ci a commis les péchés de se montrer seulement technocrate et de n’avoir pas associé les politiciens. Ce que reconnaît l’auteur lui-même mais en bon chrétien, il prend cela comme l’accomplissement de son destin qu’il compare à celui du Christ.
Revenant sur le dossier de la Lepi qui l’a conduit en prison, Alain Adihou dit n’avoir jamais apposé sa signature sur une quelconque facture et que tout a été fait par le régisseur du ministère. « J’aurais pu, j’aurais dû mais j’ai fait confiance, tant pis pour moi », a-t-il regretté. Il a aussi interpellé les défenseurs de droits de l’homme car aujourd’hui près de 80% des détenus dans nos prisons sont des innocents. Enfin, il invite les hommes de bien à investir le monde politique et s’y investir afin de le débarrasser de la racaille.
M. Z.
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