(Une bouffée d’oxygène pour le maire Océni Moukaram)
C’est par 54 voix pour, 0 contre et 0 abstention que les députés ont autorisé à l’unanimité la ratification de l’accord de prêt de 4 milliards de francs CFA octroyés par la Boad et prévu dans la cadre du projet de pavage de rues et d’assainissement dans la ville de Porto-Novo.
Ce dossier, on se rappelle, a fait couler beaucoup d'encre en cette veille des préparatifs du cinquantenaire de la fête de l’indépendance dans la ville de Porto-Novo. A partir de cet instant, même si ces fonds ne peuvent plus servir dans ce cadre, ils participeront d’une manière ou d’une au développement de la ville. Dans le rapport de la commission, ce projet vise à contribuer à l’amélioration du cadre de vie et des conditions de circulation dans la ville. Il vise à terme à la réduction du coût d’exploitation des véhicules, la réduction du coût d’entretien des routes, l’accroissement du trafic, l’amélioration du drainage dans la ville, la création d’emplois temporaires et la diminution des risques d’accidents. Le projet s’articule autour de 7 composantes et son coût total est estimé à 5,552 milliards de francs CFA hors taxes répartis comme suit, 4 milliards pour la Boad soit 72,05%, 1,527 milliards de francs CFA pour le gouvernement du Bénin et 25 millions de francs CFA pour la mairie de Porto-Novo soit 0,45%. Au cours des débats à l’hémicycle, les députés ont exprimé leur amertume par rapport au retard accusé par ce dossier. Il s’agit des députés Yibatou Sani Glèlè, Timothée Gbèdiga, Kakpo Kifouli et d’autres. D’autres ont soulevé plusieurs irrégularités dans le dossier. C’est le cas de Epiphane Quenum qui a demandé si un plan d’urbanisation est prévu dans ce cadre. Pour Edayé Jean-Baptiste pourquoi les coûts des différentes composantes ne sont pas donnés. Quant au député Augustin Ahouanvoébla, pourquoi dans tout le document c’est au ministre délégué au transport que revient à la charge de gérer ce dossier, alors que selon lui, tout projet de pavage et d’assainissement relève du domaine de l’urbanisme. A en croire ses propos, il n’a jamais vu un maire lui-même allé négocier des fonds alors que c’est toujours le gouvernement qui va négocier ces genres de crédits. La présidente Rosine Vieyra Soglo quant à elle s’est inquiétée du fait que c’est comme si certaines zones du pays sont privilégiées. D’autres députés ont plutôt cherché à s’assurer qu’une fois les travaux démarrés vont s’achever dans les délais prévus. Pour les députés Amadou Taiyo, Bio Kansi et autres, Porto-Novo c’est la capitale du Bénin et c’est une ville qui a besoin d’infrastructures routières. Toutefois, ils ont félicité le gouvernement qui s’investit déjà pour améliorer des voies dans cette ville. Le gouvernement représenté par le ministre de l’urbanisme François Noudégbessi a répondu aux préoccupations des députés en affirmant par exemple que les rues ont été ciblées avec la participation des autorités municipales de Porto-Novo et sur la base d’un plan directeur et d’un plan d’assainissement de la ville. Face aux retards observés dans les préparatifs de la fête de l’indépendance tournante, le ministre de l’urbanisme a rassuré que tirant leçon du passé, les autorités communales de Natitingou, qui va abriter la prochaine fête, ont été saisis plus tôt afin d’éviter encore des ratés.
Le bitumage de la route N’Dali-Nikki-Chicandou-Frontière du Nigéria bientôt une réalité
Outre ce dossier qui a accroché les députés, ils ont examiné aussi un second dossier relatif au projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signé le 22 avril 2010 entre la République du Bénin et le Fonds Africain de Développement (Fad) dans le cadre du projet de bitumage de la route N’Dali-Nikki-Chicandou-Frontière du Nigéria. C’est à l’unanimité aussi que ce dossier a adopté par les honorables députés.
La contribution du Fad au financement de ce projet s’élève à 23.900.000.000 francs CFA soit 91,40% du coût total dont un don de 15.740.000.000 de francs CFA et un prêt d’un montant de 8.160.000.000 francs CFA. Il faut rappeler que ce projet vise à assurer le désenclavement et le développement économique et social du Borgou, région de grande production agricole ainsi qu’à améliorer le réseau des infrastructures routières du Bénin. Il faut dire qu’au terme de cette plénière, les députés ont autorisé la ratification d’environ 12 milliards de francs CFA pour les deux dossiers.
Ismail Kèko
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