Les députés rejettent deux accords de prêts pour la micro finance

Deux projets de loi portant autorisation de ratification d’accord de prêts, l’un signé le 24 avril 2010 entre la République du Bénin et la BID (Banque islamique de développement) dans le cadre du financement partiel du projet intégré d’appui à la micro finance en République du Bénin d’un montant global de 8,65 milliards de francs CFA hors taxe et l’autre signé le 23 novembre 2009 entre la République du Bénin et la Banque Arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) dans le cadre du financement de la ligne de crédit pour le Fonds national de la micro finance d’un coût global estimé à 56 milliards de francs CFA, ont été rejetés hier à l’hémicycle de la part des députés.

Par rapport au premier dossier, 51 députés ont voté contre, 30 députés pour et 0 abstention. Tandis que par rapport au second dossier, le résultat du vote a donné 49 députés contre, 32 pour et 0 abstentions. Au cours des débats, contrairement aux députés de l’opposition, ceux de la mouvance ont défendu ces deux dossiers et ont montré leur intérêt pour le peuple et surtout la couche défavorisée constituée des plus pauvres dans notre pays. Pour le député Fcbe Adam Boni Tessi, il a demandé de voter pour autoriser cette ratification car dit-il, quand on a cette ambition d’Etat, on ne peut pas empêcher de réduire la pauvreté. Selon lui, à travers ce vote, il est possible et certain de réduire la pauvreté au niveau des populations cibles. Pour finir, il a demandé au gouvernement de procéder à la correction des dysfonctionnements liés à l’indélicatesse des structures d’octroi de micro crédits. Il sera appuyé par le député N’Da Eric qui précisera qu’il n’a pas encore entendu dire depuis le début que quelqu’un soit contre le programme de micro finance puisque des effets induits sont constatés sur le terrain. Pour un autre député de la mouvance, le programme de micro crédit est l’un des meilleurs programmes du gouvernement pour lutter contre la pauvreté. Il n’a pas manqué de féliciter le gouvernement pour avoir initié ce programme. Selon ses propos, le gouvernement fait déjà l’effort pour corriger les erreurs relevées par l’Assemblée nationale.

D’avis contraire, le député de l’Union fait la nation, Rosine Soglo n’a pas retenu sa langue. Les contacts pris par l’entourage du gouvernement ont été mis à nu par cette dernière qui a plutôt félicité le ministre de la micro finance pour avoir magistralement défendu ce dossier qui selon elle, ne l’a pas suffisamment convaincu. « Je suis d’un groupe, maman ou papa, je dois obéir. J’ai essayé, toute la nation me connaît, quand je fais une promesse je la tiens… », a-t-elle déclaré au terme de son intervention. Quant à Epiphane Quenum, il dit que la sentence est entendue. Il se demande si le pouvoir politique doit organiser ce programme dans l’intérêt général de la nation. Pour finir, il a proposé que des mécanismes soient trouvés pour réorganiser ce programme.

Ismail Kèko

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