Le feuilleton Icc-Services continue d’écrire ses épisodes. Un autre à haute intensité, a été écrit hier. Quelques jours après leurs limogeages inattendus, Armand Zinzindohoué, précédemment ministre de l’intérieur et de la sécurité publique et l’ancien procureur général, Georges Constant Amoussou ont été mis aux arrêts. A voir le statut des intéressés, on se demande si ces arrestations respectent la loi.
C’est à 11 heures hier que le calvaire de l’ancien homme de mains du président Boni Yayi a commencé. A cette heure précise, une équipe de forces de l’ordre composée de quatre (04) colonels de gendarmerie et d’un commissaire, celui de Dantokpa, débarquent au domicile de Armand Zinzindohoué. Un interrogatoire intense et interminable s’en suit. Quelques heures plus tard, deux huissiers de justice, sont allés, l’un après l’autre, rejoindre l’équipe de Colonels. Après leur arrivée, il sera procédé à une perquisition minutieuse du domicile du mis en cause. Aux environs de 18 heures, l’ancien ministre descend en compagnie des officiers. Ils s’engouffrent dans les véhicules de la police. Direction le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique. Sans les sirènes et le gyrophare. Le cortège arrive à l’ancien lieu de travail de l’homme qui était considéré comme le zélateur n°1 de Boni Yayi. Ici, la « délégation » monte directement au somptueux bureau que « la haute autorité » occupait il y a encore très peu de temps. Nouvelles perquisitions. De là, Armand Zinzindohoué ne retournera plus à son domicile. Le nom de son lieu de détention est jalousement gardé secret. Néanmoins, nos investigations indiquent qu’il serait gardé à la Brigade territoriale de Cotonou. Déjà dans la nuit d’hier, l’équipe de forces de l’ordre qui assurait la sécurité du ministre Zinzindohou a plié bagages. Matelas, armes, véhicules et autres objets appartenant aux agents de police, ont été ramassés.
Quant à l’ancien procureur général, qui a pourtant montré lui aussi tout son dévouement au régime Yayi, c’est sur son lieu de travail, c’est-à-dire au parquet général qu’il a été arrêté. Selon les informations recueillies à son sujet. C’est une équipe de trois personnes dont deux en uniforme et un en tenue civile qui est allée le chercher. Depuis lors, il ne serait pas non plus retourné chez lui. Apparemment, les victimes de Icc Services ne sont pas que ceux-là qui y ont épargné.
Benoît Mètonou
La procédure viciée ?
La rapidité qui a caractérisé l’arrestation du ministre Armand Zinzindohoué et du procureur général Georges Constant Amoussou continue d’étonner. On s’interroge encore sur ces procédures. Sont –elles judiciaires ? Ou sont-elles l’émanation de la volonté du prince? En tout cas, au regard de la constitution et des lois qui régissent la république, plusieurs spécialistes n’hésitent pas à fustiger cette démarche du gouvernement qu’on trouve un peu extrajudiciaire. Selon la loi, le ministre Armand Zinzindohoué ne devait pas être poursuivi comme un citoyen lambda dans la mesure où il a commis l’acte incriminé en sa qualité de ministre. Or, à ce niveau la loi précise qu’il faut une procédure appropriée qui passe par un vote de l’Assemblée Nationale après la demande de mise en examen du Chef de l’Etat. Ce fut le cas du ministre Alain Adihou. A-t-on vraiment suivi cette procédure ? Le gouvernement a-t-il saisi l’Assemblée à ce sujet ?
La seule possibilité qui permettait cela est le flagrant délit constaté sur l’acte incriminé. Dans le cas d’espèce, il sera très difficile de prouver ce flagrant délit. Concernant le cas du procureur général Georges Constant Amoussou, la loi exige que seule la chambre judiciaire de la Cour suprême soit habilitée à conduire une procédure judiciaire pouvant aboutir à cette arrestation. Le peuple a besoin de savoir si toutes ces arrestations sont faites dans les règles de l’art. Seul gage pour le rassurer.
Marcel Zoumènou
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