Affaire Icc: Quenum plante Azannaï et de Souza sur Canal 3

(L’Un proteste contre le bâillonnement des médias)
Le débat tant annoncé sur Canal 3 entre la mouvance et l’opposition sur l’affaire Icc n’a pas tenu la promesse des fleurs. Epiphane Quenum qui représentait l’Union fait la Nation s’insurgeant contre la censure de Canal 3 sur la déclaration Me Adrien Houngbédji sur le scandale, il a laissé ses deux contradicteurs du jour poursuivre le débat avec les animateurs.

Les téléspectateurs de Canal 3 ont assisté hier à une scène inédite. En effet depuis dimanche, la chaîne invitait un représentant de l’Union fait la Nation, un de la coalition Abt et deux de Fcbe à participer à un débat sur les sujets de l’actualité, à savoir affaire Icc, Lépi, refondation. Mais hier sur le plateau, outre les deux animateurs, il y avait Candide Azannaï  et Marcel de Souza pour le compte  des Fcbe et Epiphane Quenum pour le compte de l’Union fait la Nation. Du représentant de la coalition Abt, point de présence. Marcel de Souza qui récolte la première interrogation, affirme, comme il le fait depuis des jours, qu’en août dernier la Bceao a alerté l’Etat béninois qui a instruit le ministre des finances qui a saisi en janvier 2010 le procureur général. Pendant que c’est en février de la même année que le président de la République a reçu en audience. Le coup de théâtre viendra de Epiphane Quenum. L’homme a tenu a fait quatre observations. La première concerne l’absence du représentant de la coalition Abt sur le plateau. Selon le représentant de l’Un, c’est à la dernière minute que les journalistes de Canal 3 ont joint ce dernier pour l’informer de ce qu’il ne pouvait plus participer au débat. Epiphane Quenum en conclut que l’ordre leur est venu de quelque part. Il fait remarquer dans un deuxième point que Canal 3 n’a ni couvert la déclaration du candidat de l’Un sur l’affaire Icc, ni ne l’a diffusée.

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Il constate simplement que c’est une censure de leur part. son troisième grief fait ressortir qu’à chaque fois que le parlement ou l’opposition doit réagir sur un sujet, il y a un acharnement de la part du pouvoir en place qui fait croire que l’opposition ne doit pas intervenir dans les affaires du pays. Il observe pour finir que Canal 3 participe à l’instauration d’une démocratie déséquilibrée et au bâillonnement de l’opposition. Sur ces faits, il se retire tout en affirmant la disponibilité de l’Un à débattre si les règles démocratiques sont respectées par la chaîne de télévision.

La digression se poursuit dans le camp Yayi

Le tout nouveau porte-parole du gouvernement, Candide Azannaï  estime pour sa part que le chef de l’Etat est totalement innocent dans cette affaire. Il affirme que le seul souci de ce dernier est de tout mettre en œuvre pour que les victimes aient leurs sous.  A l’instar de Amos Elègbè qui a établi un drôle de parallèle hier sur une autre chaîne de télévision de la place, il avance aussi que l’affaire étant née à Adjarra, village natal de Houngbédji, on ne saurait dire que ce dernier n’était pas informé. A ce niveau, on découvre avec effarement que le pouvoir en place, au lieu d’avoir l’humilité et le courage nécessaire pour reconnaître son tort, veut plutôt trouver en Me Houngbédji le bouc émissaire à défaut de partager la responsabilité de ce scandale avec l’opposition. Si non comment comprendre que parce que quelqu’un vient d’une région où a éclaté un scandale, on en conclut à son implication. Encore que c’est connu que l’intéressé ne réside pas dans la localité. Ce qui frappe le plus dans cette affaire, c’est cette tendance des sbires du pouvoir en place à ne pas reconnaître leur responsabilité. Or, tous les arguments qu’ils développent, les plongent davantage et révèlent leur responsabilité. Pour exemple, lorsque le conseiller aux affaires monétaires du chef de l’Etat, Marcel de Souza rappelle que ce sont les mêmes acteurs qui ont opéré en Côte d’Ivoire de 2003 à 2006 avec le même résultat scandaleux qu’on connaît actuellement au Bénin, on se demande comment on a pu laisser un tel drame se passer. Si ce n’est le fait d’une complicité, c’est tout simplement une démission du pouvoir à jouer son rôle vis-à-vis des populations. Surtout que depuis des mois, le gouvernement qui regorge d’économistes bon teint et est dirigé par un Docteur en la matière, a été alerté par la Bceao. Ils sont donc sensés maîtriser les textes qui régissent le domaine du placement d’argent mieux que quiconque. Quand on sert aux populations que le ministre des finances a invité les responsables d’Icc qui n’ont pas daigné répondre, on tombe des nues. L’Exécutif a tous les pouvoirs pour contraindre ces derniers à cesser leur activité si tant est qu’il est convaincu de son illégalité. En son temps, rien apparemment n’a été fait. Le même gouvernement avait usé de cette force pour dans un passé encore récent pour imposer des situations de non droit.

Aux dires de M. Marcel de Souza, en janvier dernier, le ministre des finances a saisi la justice. Il explique d’ailleurs que le procureur général a confié l’affaire au procureur de la République d’Abomey-Calavi qui a écouté les responsables de Icc. Ce qui amène à se demander ce qui est réellement reproché au procureur général Georges Constant Amoussou. Autant de contradictions qui renforcent le doute sur le blanc-seing que tentent de se décerner le gouvernement et la mouvance présidentielle dans cette affaire.

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Benoît Mètonou

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