L’émission «Zone Franche » d’hier a reçu Pierre Osho, ancien ministre d’Etat chargé de la défense sous le président Kérékou. Sans ambages, il a répondu à toutes les questions. Après avoir fait le bilan de tous les régimes, il en conclut que celui du changement présente le bilan le plus médiocre de tous les régimes qui se sont succédé au Bénin depuis 1990.
Discours posé et convaincant, arguments pertinents, mots bien placés…le ministre Pierre Osho a encore fait montre de son talent de grand orateur hier sur l’émission dominicale «Zone Franche » de la chaine de télévision Canal3. Les 50 ans de l’indépendance ont été le plat de résistance de cette émission. Parlant des luttes qui ont abouti à l’indépendance, Pierre Osho précise qu’il y a un travail immense effectué par des hommes politiques mais aussi des intellectuels béninois et que pour avoir plus de détails sur cette période, il suffit de se référer au travail remarquable effectué par l’historien Pierre Goudjinou Mètinhoué et Félix Iroko. Sur les festivités du cinquantenaire, il déclare que les images qui sont passées à la télévision ces derniers jours sur les chantiers montrent bien que cet événement n’a pas été préparé par le gouvernement et que ces images donnent plus d’inquiétudes que les propos d’Edouard Ouin Ouro du comité d’organisation. Pour lui, le Bénin a connu trois grandes périodes qui équivalent à trois républiques depuis 1960. La 1ère république qui va de 1960 à 1972. On a noté l’instabilité politique puisqu’en 1963 il y a déjà une émeute qui chasse le président Maga du pouvoir. Parlant de l’époque révolutionnaire qui constitue pour lui la 2è république, il annonce que la révolution a été une période de grandes reformes : reforme territoriale, reforme administrative, reforme économique avec la nationalisation des grandes sociétés, réforme du système éducatif avec l’école nouvelle. La révolution qui consacre le monolithisme a aussi connu ses faiblesses comme tout système politique. Mais, son procès a été déjà fait et le verdict est fait et accepté à la conférence nationale et il n’est pas bienséant selon lui de revenir encore sur cela. La période démocratique ouverte depuis 1990 a connu déjà trois présidents pour 4 quinquennats. Mais c’est le gouvernement actuel qui semble être le plus médiocre de tous à ses yeux. Avec beaucoup de culot, il affirme que le gouvernement du changement a montré des limites dans la gouvernance politique, économique et sociale du pays. La preuve c’est que ce gouvernement n’a pas un programme depuis 4 ans qu’il dirige. Ce qui est un recul grave au regard des deux régimes précédents qu’on a connus sous la démocratie.
Et pour camoufler cette lacune, le gouvernement brandit les Orientations stratégiques de développement(Osd) qui diffèrent bien du programme d’action d’un gouvernement. En matière de bilan, le régime du changement n’égale aucun de ceux qui l’ont précédé en matière d’infrastructures routières. Il dénonce un régime corrompu, submergé par les scandales, qui cultive le régionalisme, le népotisme. « Tout ceci c’est la rançon de l’imposture politique qui a commencé depuis 2006 », a-t-il ajouté. Enfin, il a donné le sens à sa tournée qui est sa façon de contribuer au développement de son pays en apportant la lumière et la vérité à ses compatriotes.
Marcel Zoumènou
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