L’affaire Icc continue de faire des vagues. Alors que le gouvernement peine à trouver la thérapie appropriée pour juguler la crise, la coalition a décidé d’éclairer la lanterne de ses militants, sympathisants et surtout des victimes par une conférence publique.
Samedi dernier au Palais des congrès de Cotonou, elle a montré la complicité du gouvernement dans cette affaire. En un mot, c’est un procès virulent du gouvernement avec en toile de fond une invite à la démission pour Yayi.
« Pour l’honneur de notre pays et pour restaurer le caractère sacré de la fonction présidentielle, monsieur le président, démissionnez ! », tel est la conclusion de déclaration de clôture de cette conférence publique au cours de laquelle les barons de la coalition comme Wallis Zoumarou, Grégoire Mougnin, Guy Ossitô Midiohouan, Andoche Amègnisso…ont joué les premiers rôles. Après écouté les témoignages lugubres de quelques victimes, Grégoire Mougnin a expliqué que l’avènement de cette crise est l’expression même de l’échec du gouvernement. Sinon, comment comprendre qu’un secteur aussi névralgique, encadré par la loi bancaire de 1990 sur la collecte et l’épargne publique puisse tomber dans ses travers. Preuve à l’appui, il cite les articles 3, 4 et 7 qui régissent les conditions d’octroi des agréments et montre que si on en est arrivé là c’est bien la faute du gouvernement. Dans ces conditions, qui va payer les épargnants ? S’est-il demandé. Il invite le gouvernement à prendre ses responsabilités. « Notre pays vient d’être frappé en plein cœur, c’est une obligation constitutionnelle pour le Chef de l’Etat de protéger ses concitoyens et de sécuriser leurs intérêts », a-t-il déclaré. Mais en attendant la manifestation de cette solidarité du gouvernement et surtout de son chef, la coalition Abt a décidé d’apporter un soutien moral aux victimes qui ont été spoliés par ces escrocs qui ont bénéficié tout le temps de la protection et du soutien du gouvernement. C’est pourquoi, elle invite le président à reconnaître son incapacité à gérer le pays.
Un chapelet de scandales
En dehors de l’affaire Icc, la coalition a encore réveillé tous les autres scandales que le gouvernement tente actuellement d’enterrer. La coalition Abt en a fait le bilan depuis 2008 au moins. Cette année là, on a enregistré les comptes non certifiés de la Sonapra pour un montant de 50 milliards environ. Il y la nébuleuse autour de la gestion des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion. L’année qui a suivi, il y a l’affaire Cen Sad pour 70 milliards sans oublier que le même gouvernement a englouti environ 4 milliards dans un avion présidentiel qui est loin d’être un avion présidentiel.
Il y a ensuite le sulfureux dossier des machines agricoles où surfacturation, délit d’initié, népotisme et gabegie se révèle au grand jour avec Yahouédéhou. Tout ceci se passe malgré la présence autour du Chef de l’Etat de cadres des finances chevronnés comme lui d’ailleurs. « S’il vous reste un tantinet de fierté, une once de dignité et d’amour pour vos chers compatriotes que vous adorez, alors partez. Le peuple meurtri retiendra de vous que vous essayez et que vous avez lamentablement échoué », a-t-elle affirmé.
Marcel Zoumènou
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