La diversité biologique mal exploitée par les femmes

L’environnement se perçoit comme l’ensemble des éléments constitutifs du milieu d’un être  vivant. Ce qui se confond  au milieu de vie ou au cadre de vie. Les contraintes font que les femmes ignorent leur rôle primordial. Il est donc nécessaire qu’elles prennent conscience de l’enjeu et  changent de comportement.

Les femmes occupent une place de choix  dans l’utilisation des ressources naturelles  dont la dégradation cause  des préjudices à toute la société. En tant qu’actrices de développement, elles subissent à l’instar des hommes, le poids des contraintes liées à la dégradation de l’environnement physique, politique, économique, social et culturel. Du fait de l’organisation  patriarcale et du statut particulier des femmes béninoises, les contraintes environnementales  ont des conséquences différentes sur les hommes et ont un important rôle à jouer dans la gestion de l’environnement aux côtés  des hommes. Le rôle de la mère et d’éducatrice de la société, les femmes doivent aussi jouer un rôle de premier plan dans les différents systèmes d’information   mis en place pour renverser la situation. La désertification, la production du bois et du charbon de bois et la diminution de la couche d’ozone constituent la dégradation des forets béninoises.  Tout ceci à pour conséquence le changement climatique qui peut être influencé par la restauration de la place et du rôle de la femme dans l’environnement notamment à travers les pratiques endogènes de conservation de la diversité biologique dont elles sont en grande partie les détentrices.

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 Dans une étude réalisée en 2009 par  le ministère de la famille, il ressort que la participation des femmes à la gestion de l’environnement, la formulation, la planification et l’exécution des politiques environnementales continue  d’être faible, malgré le rôle prépondérant des femmes dans le développement durable. Les femmes ont donc un rôle important à jouer dans la préservation de l’environnement et des ressources naturelles et  dans la promotion  du développement durable. Par exemple, note la même étude,  la responsabilité principale de subvenir aux besoins du foyer  pèse  sur les femmes et celles-ci déterminent en grande partie les tendances de consommation. En milieu rural, elles représentent 52% de la population  et effectue 75 à 80% des tâches agricoles.  Ceci montre le niveau d’exposition à l’environnement et dans l’utilisation  des ressources naturelles.

Surexploitation  des terres

Par ailleurs, l’étude souligne que  le désir de subvenir aux besoins croissants de la famille amène les femmes à l’exploitation des ressources naturelles.  Les cas les plus courants sont la surexploitation  des terres, les nouvelles défriches réduisant ainsi le volume des forêts, l’utilisation non contrôlée des plans d’eau et des réserves  de faune, l’appauvrissement  des cours d’eau en ressources halieutiques. Ces constats montrent le lien étroit  entre la femme et l’environnement. En milieu urbain par contre, la gestion des ordures ménagères reste un important problème pour les autorités ayant à charge la gestion des villes. Les méthodes traditionnelles de gestion  des ordures par les femmes conduisent à une détérioration du cadre de vie, une pollution du paysage et des nappes. Face à cette situation, l’implication effective des femmes dans le processus de gestion de l’environnement  conduirait à son utilisation plus raisonnée et durable tant en milieu rural qu’urbain.
Cependant, font remarquer par ailleurs les experts qui ont réalisé cette étude,  les politiques visant à impliquer les femmes dans la gestion participative de l’environnement reste à l’étape embryonnaire au Bénin. Outre le rôle de suivi et de prise en compte du genre dans les politiques environnementales, soulignent-ils,  les points focaux prennent part également aux formations organisées par les structures  de coordination nationale.  Des formations et sensibilisations des femmes  aussi bien en milieu rural qu’urbain sur les bénéfices, avantages d’un environnement sain sur la santé conduiraient à son utilisation durable. 

En effet, les femmes parcourent de grandes distances à la recherche de l’eau pour les activités domestiques, cependant de gros efforts sont faits pour rapprocher les points d’eau  des bénéficiaires. De même, la faible participation de la femme à la gestion des ressources naturelles, contribue à la durabilité de  l’environnement. Le problème principal  est celui de l’insuffisance  de l’intégration des femmes dans la problématique environnementale et se confirme par l’insuffisance des données statistiques désagrégées par genre en matière  de l’environnement. En conséquence, la gestion des ressources naturelles  est négligée et mal exploitée. En outre, le problème le plus important est l’ignorance par les femmes  des règles de protection de l’environnement en raison  de leur niveau assez faible d’instruction et d’alphabétisme.

Brice Dossou-Gouin

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