La réplique de Rachidi Gbadamassi à Houngbedji

La déclaration de l’Union fait la Nation sur l’affaire ICC Services lue par Me Adrien Adrien Houngbédji vendredi dernier n’a pas laissé indifférents les barrons de la mouvance présidentielle. Outre la sortie de trois conseillers techniques de Boni Yayi sur la télévision Golfe, Rachidi Gbadamassi, l’un des ouvriers de la 25ème heure à la mouvance est monté au créneau pour répliquer à Adrien Houngbédji.

En attendant de revenir dans nos prochaines  parutions sur les incohérences contenues dans cette réplique, voici l’intégralité du texte de Rachidi Gbadamassi, qui reprend presque le même argumentaire que les conseillers de Boni Yayi intervenus sur Golfe TV hier.

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(Lire sa déclaration)

– Chers invités ;
– Hommes et Femmes des médias ;
– Mesdames et Messieurs.  

L’actualité politique béninoise est très bouillonnante aujourd’hui. L’affaire ICC et consorts défraie la chronique et apporte de la matière politique aux opposants informels en panne d’idées.
Il s’agit d’un dossier de vaste corruption estimée à environ 100 milliards de francs CFA. C’est sans doute le dossier le plus brûlant de l’ère du changement.  Ce dossier expose, sans nul doute, les failles et les limites  des institutions financières de placement d’argent. Quelle conception juridique doit-on se faire de cette affaire de haute escroquerie ?

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L’affaire ICC-Services et consorts est une infraction ordinaire prévue par le Code de Procédure Pénale. La science criminelle a démontré que pour parvenir à escroquer sa victime, l’escroc monte un scénario dans lequel il y a des tiers. Le code pénal a prévu deux formes d’escroquerie : l’escroquerie simple et l’escroquerie d’appel à l’épargne publique. Maître Adrien HOUNGBEDJI, en tant qu’avocat et ancien procureur de la République est mieux placé que quiconque pour le savoir. Nous sommes présentement dans le second cas de figure où ICC-Services et consorts ont abusé de la confiance de leurs clients ayant placé leurs fonds chez eux.

Cette infraction est une vielle infraction qui remonte à l’année 1810. Elle est prévue par le code pénal et punit à 10 ans d’emprisonnement ferme. Après une analyse profonde de la situation, on peut estimer qu’aussi bien les mouvanciers que les opposants ont été victimes d’une théorie de tiers ; dans la mesure où les escrocs se sont servis de leur image pour escroquer les paisibles populations.
En parlant de théorie de tiers, il faut comprendre que le sieur Emile TEGBENOU, militant PRD qui a remis une bâchée à la gendarmerie nationale en présence de certaines autorités dont il a voulu exploiter l’image, à priori, ne sont pas complices mais victimes de la théorie de tiers. L’escroc entraine le tiers contre son gré et de façon inconsciente à l’escroquer. Il exploite l’image des personnes en vue pour assoir son escroquerie et c’est ce qu’ont fait ICC-Services et consorts. L’expérience juridique a démontré que 90% des cas d’espèce  sont souvent innocentés.          
 
Mesdames et Messieurs, pour bien comprendre et cerner de quoi il s’agit dans cette affaire, il importe de chercher à connaître la genèse de ce dossier. Il y a environ quatre ans, les responsables d’ICC-Service ont été introduits au cabinet du Chef de l’Etat ;  ces derniers ont exprimé au Président de la République leur volonté manifeste de contribuer au développement de notre pays par le biais de leurs activités. Ils en avaient évoqué deux principales : activité sanitaire et activité financière (microcrédits aux femmes). Nulle part, il n’a été mentionné auprès du Chef de l’Etat l’activité relative au placement d’argent. L’ONG ICC-Services, comme toutes les organisations adjudicataires, recevait donc l’encouragement du Chef de l’Etat dans la mise en œuvre des activités à lui évoquées. Si les dirigeants d’ICC-Services et consorts avaient mis le Chef de l’Etat au courant de leur intention d’exercer une activité de placement d’argent à un taux mirobolant oscillant entre 50 et 250 % l’an, il les en aurait dissuadé comme l’aurait fait tout bon banquier de sa trempe. L’activité relative au placement d’argent constitue, en effet, la partie cachée de l’iceberg enfin apparu au grand jour.
Mesdames et messieurs, hommes et femmes des médias ! Qui d’entre nous pouvait savoir que les responsables de ICC-Service étaient juste venus s’afficher avec le chef de l’état en vue de crédibiliser la vaste escroquerie dont la préparation par eux était en cours ? Est-ce une faute constitutionnelle ou un parjure pour un Chef d’Etat d’encourager une ONG qui déclare faire du social ? Il y a-t-il de crime commis lorsque le Chef de l’Etat dont la vision est purement sociale accorde quelques minutes d’audience à une association adjudicataire ?
En effet, la science criminelle a démontré que pour arriver à escroquer sa victime, l’escroc monte un scénario. Les opposants en perte de vitesse qui prononcent unilatéralement la condamnation ferme du Chef de l’Etat sont entrain de faire de la récupération politique et ceci frise un acte apatride et égoïste. Nos pauvres populations victimes de cette affaire, estimées certainement à plusieurs milliers, n’ont guère d’oreille pour écouter les pouvoiristes fougueux et prétentieux. Ceux qui parlent  de l’éventuelle comparution du Chef de l’Etat devant la Haute Cour de Justice sont des juristes myopes. Les clients de ICC-Services et consort n’ont jamais déposé leur avoir auprès du Gouvernement  ni auprès d’aucune structure étatique et gouvernementale. La responsabilité du Gouvernement, dans ce dossier, est purement morale. Il aurait pu empêcher toutes ces structures qui exerçaient une activité financière et pécuniaire illégale ; mais il ne pouvait  en être ainsi dans la mesure où la couverture d’ONG empruntée par ces institutions était le meilleur canal pour détourner toute attention dissuasive pouvant se fixer sur l’arnaque qu’elles organisaient si bien. Leur sordide activité avait déjà connu son épilogue avant que le gouvernement se charge du dossier.
C’est à cet effet que le Ministère des Finances et l’Association des Institutions Financières et Bancaires du Bénin ont fait diffuser dans plusieurs langues nationales des communiqués invitant les clients d’ICC-Services et consorts à s’abstenir de déposer leur argent auprès de des institutions de placement d’argent. La réaction de nos populations ne s’est pas fait  attendre : le Gouvernement a été traité de tout. Les politiciens machiavéliques les ont aidées à faire la sourde oreille et à désobéir aux dirigeants du peuple.

Mesdames et Messieurs ! La volonté du Chef de l’Etat de faire la lumière sur ce dossier et de compatir à la douleur des victimes d’ICC-Services et consorts n’est plus à démontrer. Elle se manifeste par les actes suivants :
 Une séance de travail et d’échange avec les responsables d’ICC-Service à la présidence de la république ;
 La mise sur pied d’un Comité de Crise jouissant d’une parfaite autonomie ;
 Le limogeage de plusieurs hauts responsables à divers niveaux de l’Etat ;
 La mise aux arrêts de l’ancien Procureur Général de la République et de l’ancien Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique en procédure d’urgence ;
 L’audition de plusieurs responsables et autorités ;
 Le recensement de tous les clients et victimes d’ICC-Service et consorts ;
 Le gel des comptes bancaires et avoirs des responsables d’ICC-Services et consorts ;
 La mise aux arrêts des responsables d’ICC-Services notamment les sieurs Emile TEGBENOU et Denis AKPLOGAN ;
 La campagne d’explication, de sensibilisation et d’apaisement des victimes d’ICC-Service et consorts.

Je tiens également à préciser que l’enquête suit son cours et donnera certainement un meilleur résultat que celui que nous avons actuellement.  

Mesdames et Messieurs, ce qui me parait étonnant dans ce dossier est que certains hommes politiques prétendent ne pas comprendre l’implication personnelle du  Chef de l’Etat dans ce dossier et que certainement ce dernier se reproche quelque chose là-dedans. Cette logique est foncièrement grave et frise de la pure ignorance. Le Chef de l’Etat est l’élu de la Nation. Il est le garant de la Constitution, de l’ordre public et de l’Unité Nationale. Il a prêté serment pour protéger le peuple béninois y compris nos compatriotes escroqués par ICC-Services et consorts.
C’est pourquoi le Chef de l’Etat a pris des mesures conservatoires et doit rendre compte au peuple qui l’a élu. Il n’est plus un secret pour personne que les procédures judiciaires sont très lentes et mettent souvent du temps à aboutir. C’est pour cette raison que le Chef de l’Etat a pris des mesures conservatoires en mettant en place une commission d’enquête.
Je tiens également à préciser que le Chef de l’Etat est le patron suprême de l’administration béninoise ; cela lui donne donc la prérogative de mettre sur pied une commission d’enquête lorsqu’il le juge d’utile. L’enquête administrative suit son cours pendant que l’enquête juridique aussi suit son cours et il n’y aura aucune interférence entre les deux ; au contraire l’enquête administrative pourra encore verser des éléments à l’enquête judiciaire pour son édification et son heureux aboutissement.
Sa démarche vise également à agir promptement pour que les preuves et pièces justificatives des faits reprochés ne soient pas dissimulées pour toujours comme il en a été question dans le cas de la BCB en son temps puisqu’il a été lui-même agent de cette banque et sait ce qui s’est passé en son temps, n’étant pas trop loin des dirigeants de ladite banque. Certaines autorités de la BCB sont encore libres tout simplement parce que toutes les preuves et les pièces à conviction ont disparu. Tenant donc compte du passé le Chef de l’Etat a pris des mesures conservatoires pour éviter la disparition des preuves et pièces à conviction dans l’affaire ICC-Services et consorts.      
Pour justifier la démarche du Chef de l’Etat, je voudrais citer en exemple le dossier Marrée Noire aux Etats Unis d’Amérique. La compagnie pétrolière British Petrolium (BP) exploitant de la plate forme aux larges de la Louisiane a, par mégarde, fait une fausse manipulation de ses installations et une grande quantité de pétrole s’est échappée causant ainsi de graves dommages sanitaires et écologiques pour le peuple américain. Le Président Barack OBAMA en a fait une préoccupation personnelle et urgente en convoquant immédiatement les responsables au plus haut niveau de British Petrolium (BP) à la Maison Blanche pour que la vie et la santé des pauvres victimes soient préservées.
Au jour d’aujourd’hui, le dossier suit son cours mais la compagnie BP a déjà versé plus de 46 millions de dollars aux victimes. De plus, BP a promis payer la totalité des dommages et intérêts après évaluation du coût total des dommages et intérêts qui atteindront certainement 100 milliards de dollars et ceci grâce à la détermination personnel du Président OBAMA qui n’a pas attendu la justice en prenant les mesures conservatoires au profit de son peuple. Le Président OBAMA s’est personnellement déplacé pour aller sur les lieux 4 fois de suite et le congrès américain a interpellé BP. Qu’attend alors l’Assemblée Nationale pour convoquer et écouter les responsables d’ICC-Services et consorts ? Au lieu de mettre la pression sur les escrocs les opposants s’attaquent au Chef de l’Etat qui s’échine présentement à dénouer la crise. Au lieu d’attraper les voleurs, les opposants s’en prennent à celui qui veut attraper le voleur ! Qui est donc complice et coupable ? Est-ce celui qui veut attraper le voleur ou bien celui qui le protège ?        
Une situation pareille s’est produite au Togo et les autorités ont pris leurs responsabilités avec la même promptitude. Je ne vois donc pas pourquoi ce serait le Bénin qui doit constituer une exception dans cette démarche de résolution qui a fait ses preuves un peu partout dans le monde.
Mesdames et Messieurs, la complicité et culpabilité du Chef de l’Etat n’est pas établie dans ce dossier. J’ai déjà évoqué les actes posés par le Chef de l’Etat et je précise qu’il a eu le courage de limoger le plus fidèle de ses ministres et de le mettre aux arrêts. Il en a fait de même à quelques uns de ses frères de la même foi religieuse et il ira plus loin si besoin en est. Son mérite dans ce dossier n’est plus à montrer, de même que sa volonté à faire manifester la vérité. Qui a fait mieux que lui depuis 1960 ?
 Je trouve par conséquent que l’acharnent de Maître Adrien HOUNGBEDJI est vain. Ce dernier ne s’est jamais préoccupé de la misère de la vielle femme d’Adjara, du menuisier de Porto-Novo, du maçon d’Avrankou, du vendeur de kpayo de djrègbé et de la vendeuse de canne à sucre de Sèmè. Depuis toujours, maître Adrien HOUNGBEDJI est resté insensible à la pauvreté du vulcanisateur de Sakété, de la vendeuse d’akassa d’Akpakpa et de la vendeuse de poisson de Calavi. Qu’est-ce qui pourrait alors justifier ce regain d’intérêt subit pour ces populations qu’il connaît si bien ? Leur misère n’a jamais interpelé sa conscience car il est assoiffé de pouvoir. Son seul souci est l’occupation du fauteuil présidentiel qu’il pense lui être destiné. On comprend maintenant pourquoi toutes les occasions pour lui sont bonnes pour faire de la politique, même s’il faut faire usage de la souffrance de nos braves populations qui ploient sous le poids de la paupérisation. Figurez-vous, tout se passait non loin de la maison de maître Adrien HOUNGBEDJI à Adjara et soigneusement organisé par un de ses militants, car Emile TEGBENOU tristement célèbre, est un militant PRD déguisé. Ce qui nous amène donc à conclure qu’il s’agit d’une vaste conspiration savamment orchestrée et mise en œuvre par le PRD bon teint déguisé et tristement devenu célèbre qu’est Emile TEGBENOU.
Après tout ce déballage et cette condamnation du Président de la République, maître Adrien HOUNGBEDJI n’a rien proposé pour que les malheureuses victimes d’ICC-Services et consorts entrent en possession de leurs fonds. C’est la preuve que le discours est aisé mais l’art est difficile. Maître Adrien HOUNGBEDJI ne parle qu’en cas de situations difficiles que traverse notre pays. Il n’a jamais évoqué des questions de développement et de stabilité sociale. On ne l’a jamais entendu se prononcer sur des sujets relatifs à la lutte contre la pauvreté, à la santé, à l’eau, à l’électricité, à l’éducation, à l’environnement et à la culture. Cela va de soi, il n’a jamais eu le temps de penser à ces grands sujets d’ordre républicain. Sa préoccupation est de se faire paraitre comme un messie en vilipendant ses adversaires politiques qui œuvrent inlassablement pour le développement de notre cher et beau pays.
Mesdames et Messieurs, c’est le lieu pour moi d’inviter tous les acteurs de la classe politique à mener un débat national franc et ouvert sur comment tout un chacun de nous a eu à gérer ce pays au moment où il a été aux affaires.
J’implore la clémence des uns et des autres à ne pas s’amuser avec la mémoire collective. Le peuple n’oubliera jamais l’affaire BCB, l’affaire TITAN, l’affaire crédit relais, l’affaire bradage de la centrale d’achat de la SONAPRA, l’affaire de la vente frauduleuse du domaine de notre ambassade aux Etats Unis puis j’en oublie volontiers. Tous ceux qui sont impliqués dans ces affaires sont encore en vie et continuent par animer la vie politique nationale.
Celui qui a parlé de la caverne d’Ali BABA et les 40 voleurs ne sait même pas de quoi il parle et ne pourra apporter aucune preuve sérieuse pour justifier ses allégations. Par contre moi je suis en mesure d’apporter toutes les preuves pour justifier que c’est lui qui est le vrai Ali BABA en se faisant passer pour le dauphin du Général Mathieu KEREKOU et à ce titre à tenter d’escroquer l’Etat koweitien à hauteur de plusieurs millions de dollars. Je demande à maître Adrien HOUNGBEDJI de dire au peuple béninois ce qui a conduit au limogeage de l’ex-patron des renseignements du Général Mathieu KEREKOU. Qu’il nous dise également ce qui oppose sa propre personne aux dirigeants koweitiens ; le peuple veut savoir.
Je demande humblement au Chef d’aller très loin dans ce dossier et de n’épargner personne, mêmes ses disciples les plus fidèles. Le peuple lui en sera gré. Je lui demande également de redoubler de vigilance au sujet de ceux qui demandent à le voir. Quant aux investisseurs et hommes d’affaires locaux ou étrangers, il lui faut redoubler de vigilance à leur égard avant de valider leurs différents projets et investissements. Le Chef de l’Etat doit faire un attention à ceux qui forcent son amitié.        

J’invite toutes les victimes de ICC-Services et consorts et les leur au calme et à la sérénité. Je leur demande de faire confiance au gouvernement du Président Boni YAYI qui a déjà pris la mesure des choses pour que cette situation trouve enfin une issue heureuse pour tout un chacun de nous. Je ne dis pas que le gouvernement prendra l’argent du contribuable pour payer les dettes d’ICC-Services et consorts mais il lui revient de trouver les voies et moyens appropriés pour que le calme et la sérénité reviennent.
C’est pourquoi je nous invite toutes et tous à rester unis et solidaires comme un seul homme derrière le Chef de l’Etat pour que la concentration et l’inspiration nécessaires lui viennent de Dieu pour le bonheur du peuple béninois.

Vive la lutte contre la corruption !
Vive la justice républicaine !
Vive le Bénin uni et prospère !

Je vous remercie

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