Le Palais des congrès de Cotonou abrite dès ce mardi 27 juillet un colloque international et scientifique intitulé : «50 ans d’indépendance et la problématique de la prospérité au Bénin ». Il est organisé par le Conseil économique et social du Bénin ( Ces) et réunira pendant trois jours, près de 300 participants en provenance de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs.
Ils y représenteront des organisations nationales et internationales, issues de diverses catégories socioprofessionnelles : administration publique centrale et décentralisée, secteur privé, société civile nationale et locale, syndicats, institutions de l’Etat, etc. L’objectif principal de ces assises est de définir une série d’orientations et de programmes d’actions spécifiques pour l’insufflation d’une nouvelle dynamique au rythme de développement du Bénin au cours des cinquante prochaines années. De manière spécifique, il s’agira, à en croire les organisateurs, de réfléchir sur les avancées du Bénin en matière de développement économique, social et culturel ; d’identifier les contraintes majeures qui freinent le progrès du pays vers les objectifs de développement ; d’identifier également les mesures correctives des grandes orientations liées au développement économique, social et culturel pour le prochain cinquantenaire.
« Ensemble, nous allons jeter un regard rétrospectif et critique sur les acquis et proposer des pistes pour un redécollage effectif de notre continent, qui semble être à la traîne. C’est donc une rencontre d’échanges et de partage d’expérience, qui j’espère sera d’une grande utilité pour nous tous » souligne dans un message d’avant colloque, Nicolas Adagbè, président du Ces/Bénin. Plusieurs communications seront présentées au cours des travaux et portent sur des thèmes variés tels que, « Cinquante ans d’indépendance du Dahomey au Bénin : regard sur le passé et leçons pour aujourd’hui et demain » ; « Bilan critique des politiques de développement économique et perspectives » ; « La psychologie du Béninois et le développement humain, des indépendances à nos jours : diagnostic, approches de solutions et perspectives » ; « Cinquante ans d’indépendance au Bénin : Quels bilans pour le secteur privé ? », etc.
Pour le Ces, ce colloque est d’autant plus nécessaire qu’ après 50 ans d’accession à la souveraineté nationale et internationale, le Bénin reste confronté à de nombreux défis de développement politique, économique et social. De façon globale, le Béninois, constate le Ces, comme d’ailleurs la plupart des citoyens des pays africains anciennement colonisés, se trouve aujourd’hui dans un dualisme culturel qui est certainement porteur de germes d’une civilisation de métissage. Mais, poursuit cette institution, écartelé entre le souci de conservation de son identité culturelle et la nécessité de s’intégrer dans un monde en pleines mutations techniques, sociales et politiques, il ne parvient pas encore à trouver la trajectoire d’un développement durable.
Christian Tchanou
Yvonne Adjovi déplore l’absence de femmes communicatrices (Lire son coup de gueule)
Le CES : « Nous allons identifier des mesures susceptibles de faire décoller réellement l’économie du Bénin ».
« Le colloque que nous organisons vise à insuffler une nouvelle dynamique au rythme de développement de notre pays ». Voilà quelques propos que nous avons écoutés ces derniers jours.
En effet, le Conseil économique et social, organe sensible au cœur du développement de notre pays a décidé de faire le point des 50 ans pour propulser le développement économique et social.
Pour cet important colloque, huit (08) communicateurs sont programmés pour disséquer l’histoire de notre pays à travers, les âges, les générations et les événements. Huit (08) communicateurs pressentis pour parler du Bénin d’hier à aujourd’hui et pas une seule femme. 8 communicateurs, 8 hommes, zéro (0) femme.
Il s’agit pourtant des 50 ans de notre pays, le Bénin, qui compte autant sinon plus de femmes que d’hommes.
Ainsi va la contribution des femmes à la réflexion, dans un sérail où on continue de réfléchir à moitié, où on choisit de réfléchir partiellement, on choisit délibérément de priver la population de 50% de son potentiel de développement. On entretient des sillons, des couloirs, des zones interdites, en fonction du genre.
Ainsi révélée la preuve qu’à la décision, les hommes écartent les femmes, surtout celles en mesure de contribuer à l’efficacité, et affectent gentiment le reste à des postes réservés. Si on divise le Bénin en 8 et qu’il n’y a pas une seule femme, en combien faudrait-il diviser notre cher pays pour y trouver la première femme ? Qui mieux que la mère de l’homme fait retentir la voix du bon sens, de l’inclusion ?
50 ans durant les hommes, seuls ont tenu le gouvernail pour un bilan peu reluisant sur le plan du développement. Et à cette grande messe, supposée du renouvellement, on se prive de l’apport de 50 % de la ressource humaine dans les communications à présenter. Les femmes n’ont-elles pas une conception du développement, un bilan de leur implication ?
C’est une insulte à la gent féminine. Non, c’est une honte dans un pays où les femmes ne déméritent pas ; ou bien est-ce à dire que les femmes du Bénin ne savent pas réfléchir ?
Les organisateurs affichent ainsi leur volonté de continuer à penser à moitié, de s’arrêter à mi-parcours. Est-ce à dire que le développement peut fonctionner avec 50% de son potentiel vif ?
Si on prend les même et qu’on continue, cette assemblée devient le grand rendez vous de la confirmation de l’échec des derniers 50 ans, et si nous laissons faire, c’est un mauvais signal pour les 50 années à venir.
Yvonne Adjovi
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