Le PCB s’exprime sur l’affaire ICC-services

Le gouvernement de Yayi Boni complice d’une vaste escroquerie
Comme à son habitude, le parti communiste du Bénin (PCB) vient de prendre position sur un sujet d’actualité : l’affaire ICC-Services. Situant les responsabilités, le PCB estime que l’Etat a failli a sa mission première d’éduquer le peuple et de le protéger contre toute entreprise illégale. Toutes les actions engagées depuis peu par le Gouvernement, sont jugées, de poudre jetée aux yeux du public. Lire l’extrait de ladite déclaration.

Extrait de la déclaration du PCB

L’affaire « Investment- Consultancy and Computering Services » communément connue sous le nom d’ICC-Services et plus généralement l’affaire dite des structures de placement d’argent depuis quelque temps n’a cessé de défrayer la chronique dans notre pays.  Et en ce début de mois de juillet, elle est venue au devant de l’actualité politique. Interpellations de principaux responsables d’ICC-Services dont le PDG, Guy AKPLOGAN, le DG, Ludovic DOHOU et six Chefs d’agence ; conseil extraordinaire des ministres le 1er Juillet consacré au dossier ICC-Services et passage à la télévision nationale du ministre des Finances le dimanche 04 juillet dernier.

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L’affaire est d’importance en effet, car selon les premiers éléments d’informations dont nous disposons, il y va de la vie de dizaines de milliers de nos concitoyens qui sont concernés dans cette affaire de placement d’argent. Selon le journal DJAKPATA du 30 juin 2010 : « S’il y a aujourd’hui un autre malheur qui frappe le peuple béninois après les sévices de la crise financière et alimentaire…c’est bien la crise financière d’ICC Services, une structure de placement d’argent qui, selon les estimations, plonge en ce moment plus de 150.000 Béninois dans le dénuement et la précarité de l’existence ». Et toutes les couches sociales sont concernées et en particulier les pauvres, groupements de femmes bénéficiaires de microcrédits aux plus pauvres, enseignants, petits commerçants, responsables d’associations de tous genres, tontiniers, gagne-petits de tous genres etc. Ils y ont mis leurs maigres et dernières fortunes, certains ont contracté des emprunts auprès des banques et institutions financières de la place, d’autres encore qui ont à leurs dispositions des caisses d’associations et même des fonds publics, attirés par les rémunérations mirobolantes ont pris le risque de prendre sur ces fonds pour les déposer en placement d’argent pour les intérêts qu’on sait 150% à 200% l’an. Tous ces gens et leurs familles désormais ruinés, voient avec désespoir la perte de leur argent et vivent une grande désolation. Des chiffres astronomiques sont avancés : on parle de quarante milliards de FCFA et même d’une centaine de milliards que ICC-Services et autres structures de placement d’argent ont collecté à nos pauvres populations et ce, pendant quatre ans !
Le système pratiqué par ICC Services et autres comme NTIC Services, EICC International, MICC International, connu sous le nom « d’épargne pyramidale » consiste à payer les intérêts des anciens épargnants avec l’argent des nouveaux arrivants. Ainsi pratiqué, il existe un fossé qui ne cesse de creuser entre l’argent encaissé et celui dû à l’ensemble des épargnants. Le système va durer jusqu’au moment où certains événements contribueront à sa fin. C’est le système Ponzi, repris par Bernard MADOFF aux Etats-Unis. On en a connu aussi récemment en Côte-d’Ivoire. Il s’agit là d’une « vaste escroquerie » comme le déclare le Ministre de l’Economie et des Finances. C’est la plus gigantesque arnaque privée dont le peuple béninois a été victime depuis les 50 ans d’indépendance nominale de notre pays ! Mais la question qui est posée est de savoir qui en est responsable ? Certains, tout en déplorant la chose stigmatise « le goût de gain facile » du Béninois, «la dégradation des valeurs éthiques au Bénin » et appelle à « un réarmement moral». Certes, il faut déplorer la naïveté et l’appât du gain facile qui ont conduit bon nombre de nos concitoyens à ce désastre. Mais où sont l’Etat et plus particulièrement le gouvernement dont les premières missions sont de protéger et d’éduquer la population, notamment contre des entreprises illégales?
Face au mécontentement général et à l’explosion qu’une telle situation risque de provoquer que dit le Gouvernement de YAYI Boni? Selon le Conseil des ministres sur le dossier ICC Services, 1° : « Il est noté que depuis quelque temps, des structures de collecte de l’épargne et de placement d’argent se sont installées dans notre pays sans avoir reçu l’autorisation du ministre de l’économie et des finances ». 2° : Ces structures pratiquent des« taux d’intérêts  mirobolants avoisinant ou dépassant  50% le trimestre, soit 200% l’an ». 3° : Suite aux premières alarmes des banques en août 2009, le Ministre de l’Economie et des Finances a mené un certain nombre d’actions dont  entre autre une « plainte déposée contre les dirigeants de ces structures auprès des services judiciaires ». 4° :« Malgré toutes ces mesures, ces structures ont continué d’opérer ». 5° : C’est « Face au silence et à l’inaction de la justice qui est le dernier rempart pour mettre un terme à ces activités menées illégalement, notamment celles d’ICC Services  que le gouvernement a pris les mesures ci-après». Le Ministre des finances est allé dans le détail à la télévision en faisant deux affirmations : la première : « Au début, nous avons cherché à avoir des informations mais ils (les responsables des structures de placement) nous avaient opposé un refus catégorique ». La deuxième : « Nous avons saisi en son temps la justice qui n’a pas fait son travail ».
Il suffit de prendre ces deux derniers arguments pour voir la fausseté de la position du gouvernement. Comment des responsables de structures de collecte de l’épargne et de placement de fonds qui n’ont pas reçu une autorisation du ministre des finances peuvent-ils opposer un refus catégorique à une enquête de ce ministre ? Et face à ce « refus catégorique » quelle a été la réaction du ministre des finances ? Et à propos de la justice qui serait saisi par le gouvernement et qui n’aurait pas fait son travail, cet  argument démontre encore une fois comment le gouvernement YAYI Boni use du faux. L’on sait que le Parquet (Procureurs Généraux et procureurs de la république) dépend directement du Garde des sceaux, Ministre de la Justice et est à ses ordres. Et à ce titre aucune justice ne peut se désintéresser d’une affaire  et « garder le silence » si le Ministre de la Justice et donc le gouvernement y tiennent. Et puis que la justice qui est « le dernier rempart pour mettre un terme à ces activités menées illégalement » est si passive, si « inactive », pourquoi y-a-t-on encore recours pour sanctionner les arnaqueurs ?

Comment comprendre que des structures de collecte de l’épargne non agréées, aient pu exercer  pendant 4 ans dans le pays, collecter des milliards et pratiquer des taux d’intérêts exorbitants en violation de la législation bancaire et ce, au vu et au su de tout le monde, sans la complicité du gouvernement ?  Cette complicité au vu de tout ce qui s’est passé ne fait l’ombre d’aucun doute. En effet Boni YAYI leur a servi de caution morale dans le cadre de leur activité. En effet le Chef de l’Etat, Boni YAYI, alors que les activités de ces structures étaient manifestement illégales et potentiellement dangereuses pour la population, non seulement n’a rien fait  pour y mettre fin, bien au contraire, a  reçu les dirigeants à plusieurs reprises. Selon les sources concordantes, ces dirigeants eux-mêmes ne manquent aucune occasion pour souligner leurs activités de bienfaisance au Chef de l’Etat et notamment le financement des activités de la Première Dame.

« Ainsi au vu et au su de l’Exécutif, les structures de placement d’argent et d’épargne de fonds ont fait leur apparition dans l’illégalité la plus flagrante favorisée par une complicité sans pareil entre les promoteurs  et les dirigeants du pays. Des apparitions publiques montrant les responsables d’ICC Services dans un rôle de Père Noël offrant des cadeaux et leur assistance aux populations sous le couvert d’un parrainage gouvernemental sont légion » écrit  le journal « Le Matinal » du 05 juillet 2010. Le gouvernement de YAYI Boni n’est-il pas co-auteur de cette vaste escroquerie dont le peuple est victime ?

Cotonou le 06 Juillet 2010.
Le Parti Communiste du Bénin

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