L’environnement familial et le contexte socio-culturel africain et béninois en particulier ne sont pas toujours favorables à l’adoption de la planification familiale au sein du couple à cause de la pression culturelle et les croyances diverses. Sa phase active est loin de faire la réalité. Elle offre beaucoup d’avantages et des effets secondaires aux couples.
L’avènement de la planification familiale dans un couple devrait être la chose la plus aisée. Plusieurs couples l’adoptent et en tirent des profits énormes. Par contre, d’autres expriment leurs désaveux pour cette pratique. Les agents de santé apprécient diversement cette méthode de planification. Elle offre, selon eux beaucoup d’avantages dont la préservation des vies. Elle permet aussi d’éviter des grossesses non désirées, offre plus choix, et donne aux couples infertiles la possibilité d’avoir des enfants. Et enfin, elle favorise le développement à la base. Elle peut avoir des effets secondaires comme : xéphalie, blocage de l’ovulation, douleurs abdominales et mamelles et enfin tout le système génital. « Aucune planification familiale ne donne d’amaigrissement. Par contre elle aide ses femmes ou jeunes filles à prendre du poids ou du volume » précise Josée Gayet, sage femme au Centre de santé Saint Pothin et agent de Profam. Plutôt, elle donne de l’obésité à la femme grâce à l’œstrogène d’une part et à la progestérone d’autre part, ce qui territ le lait pour l’allaitement de l’enfant. Pour elle, les couples doivent nécessairement se faire consulter pour éviter toute amalgame.
Quant aux maladies sexuellement transmissibles, Josée Gayet insiste surtout sur le port de préservatif aux jeunes filles et les invites par ailleurs à ne pas faire du désordre dans leur vie sexuelle. Les agents de santé ne cessent de les conseiller à être beaucoup plus fidèles à leurs partenaires. Bon nombre de filles rencontrées affirment cependant qu’elles ne sentent rien quand elles font le rapport avec le préservatif.
Les nourrices, que faire !!!
Concernant les femmes mères qui allaitent des nourrissons, la planification familiale les aide à se récupérer quand elles ont fini d’accoucher. Une manière d’amener la nourrice à retrouver son organisme assommé par de douloureuses hémorragies au cours de l’accouchement. « Certaines femmes ne suivent pas régulièrement les consultations » constate avec amertume Josée Gayet. Mais, elle aide la famille à avoir des enfants quand elle veut. « La planification familiale n’aide pas les femmes à se prostituer » ajoute-t-elle, soulignant également qu’au Nord du pays, le phénomène est autre, c’est-à-dire l’infidélité galopante.
La planification familiale ne conduit pas à la stérilité. Les couples stériles sont souvent orientés vers les médecins pour une consultation gynécologique. Ainsi, elle les aide à lutter contre l’infertilité. Le couple qui l’adopte utilise des pilules comme Nord Plan ou des injectables qui offrent une zone de sécurité allant de 2 à 3 mois. Josée Gayet souligne aussi que les femmes adoptant la planification familiale retrouveront leur état normal entre 3 mois, 6, 9 ou 1 an après.
« La méthode de planification me permet d’espacer les naissances. Je suis très à l’aise dans ma peau. Elle permet à notre couple de vivre heureux et faire d’énormes économies. Nous vivons bien » se réjouit Christine Agossa, agent permanent de l’Etat. Par contre, Elvire Adjissè n’opte pas pour cette méthode, estimant qu’elle vise à réduire la population africaine. Elle ne partage donc pas les mêmes avis que les autres.
Le faible pouvoir de décision de la femme
« Le désir d’avoir des enfants constitue une préoccupation du chef de ménage cherchant à minimiser les coûts de productions par l’utilisation de la main d’œuvre. Ce comportement constitue un frein à l’application effective des mesures contraceptives visant à réduire le taux de natalité en milieu rural », explique le docteur Makoutodé de l’hôpital de Ménontin. Une baisse de la prévalence contraceptive et la hausse des besoins non satisfaits en planification familiale, poursuit-il, trouvent essentiellement leurs cause dans le faible pouvoir de décision de la femme par rapport à la fécondité et à l’analphabétisme, la peur de l’infertilité, la faible accessibilité géographique et financière au service de reproduction et le désir d’une fécondité élevée en réponse à une mortalité encore élevée. La précocité de la fécondité, le niveau d’éducation de la mère, les problèmes d’accès aux services médicaux appropriés sont les raisons majeures expliquant ce taux de fécondité plus élevé dans les zones rurales qu’en milieu urbain. Nombreuses sont cependant les femmes qui savent qu’elles peuvent réduire le risque de contracter le virus du sida en utilisant des condoms et en limitant les rapports sexuels à un seul partenaire fidèle et qui n’est pas infecté. Aussi, faut-il remarquer que l’environnement socio-culturel des populations influence parfois négativement les tendances. Les résistances des populations face aux nouvelles méthodes et pratiques modernes de soins ne sont pas de bon goût.
Une mortalité inquiétante
Le Bénin, avec un taux d’accroissement de la population de 3,25% fait partie des trois pays africains où la population augmente plus vite. A ce rythme, elle va doubler tous les 22 ans et atteindra 13 millions d’habitants en 2028, avec une forte pression sur la demande sociale. A titre d’exemple, en 2010, le Bénin a un besoin de 10 zones sanitaires en plus des 34 qui existent déjà et ce besoin atteindra 18 zones sanitaires supplémentaires en 2015. L’analyse au niveau d’accessibilité des populations aux services de santé de la reproduction en général et ceux de la planification familiale en particulier montre qu’au Bénin, il nous faut un meilleur engagement de la part des dirigeants et un bon financement des programmes de planification familiale qui sont des éléments essentiels pour assurer un accès généralisé à de bons soins de planification familiale. Les études réalisées au Bénin dans ce sens par le ministère de la santé en 2008 et en 2009 sur l’acceptabilité de la planification familiale révèlent que les hommes constituent un véritable obstacle à la pratique de la contraception au sein du couple parce que ne comprenant pas les contours et les avantages de la planification familiale. Thoraya Ahmed Obaid, directrice exécutive de l’Unfpa affirme que la planification familiale est essentielle pour assurer l’autonomie des femmes et l’égalé des sexes. Quand une femme peut planifier sa famille, elle peut planifier le reste de sa vie. Elle est aussi, insiste-t-elle, une arme efficace dans la lutte contre la pauvreté, les parents pouvant planifier à l’avance et consacrer une plus grande partie de leurs ressources à l’éducation et à la santé de chaque enfant.
La planification familiale prend aussi en compte les interrelations entre population et développement, genre et santé de la reproduction et permet également de renforcer la prise de conscience sur les questions de population par les décideurs et les communautés à la base afin d’accélérer les progrès vers des l’atteinte des Omd relatifs à la santé.
L’environnement familial et le contexte socio-cluturel africain et béninois en particulier ne sont pas toujours favorables à l’adoption de la planification au sein du couple à cause de la pression culturelle et les croyances diverses. Par ailleurs, les hommes affirment que la meilleure façon d’avoir leur adhésion à l’adoption d’une telle méthode par leurs partenaires est de les prendre pour cible au lieu de passer par les femmes.
Brice Dossou-Gouin
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