RISQUE T-ON D’ÊTRE, UN JOUR, EN ETAT DE POUVOIR JUGER LES AFFAIRES ET LES GRANDS DE CE PAYS ?

Jugera t-on l’affaire ICC Services, l’Affaire CEN SAD, l’affaire SBEE, l’Affaire des
détournements à la douane port, l’affaire de la surfacturation des machines agricoles ?
C’en est déjà trop dans une république qui se respecte, mais on y a tout simplement renoncé.

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ATAOU SOUFIANO est convoqué devant la chambre sociale du tribunal de 1ère instance de Porto-Novo, ce mardi 06 juillet à 15H

Que pourrait-il se passer dans une affaire où l’on traîne un pauvre petit salarié, qui a travaillé plus de deux ans sans contrat, sans fiche de salaire, et vidé sans aucun ménagement, sans lettre de licenciement, sans aucune indemnisation pour tous ses droits ?

 

C’est la curiosité républicaine qui devrait pousser tout Béninois, épris de justice, et les journalistes indépendants à aller constater qu’on peut renvoyer éternellement une affaire qui a déjà été plaidée, en l’absence du mis en cause, afin qu’ils se fassent leur propre opinion du fonctionnement de la nouvelle république et de la justice des hommes.

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On peut craindre que l’affaire ICC Services connaisse le même sort que toutes les autres affaires, qu’elles aient été sous influence du pouvoir ou non ; les magistrats aux ordres ayant renoncé définitivement à s’exprimer dans le cadre de leur serment, à l’instar de ceux, moins nombreux hélas, qui risquent de se voir reprocher de ne faire que leur travail.

 

Les éternels effets d’annonce où rien ne se passe, comme ceux déjà intervenus solennellement en assemblée des ministres, sont là pour nous rappeler que rien ne nous garantirait que ces malheureux magistrats qui souillent en permanence leurs robes aient eux-mêmes envie de jouir de leur indépendance pour poursuivre efficacement cette nouvelle affaire dans laquelle des milliers de Béninois ont été spoliés.

 

Simon Pierre ADOVELANDE (SPA), lui, est quand même encore en prison, sans jugement ; c’est bien là tout le paradoxe.

Demain ce sera peut-être notre tour, ne le perdez pas de vue car lorsqu’on peut se servir des magistrats et en même temps des avocats pour mettre un pays en coupe réglée en vue de gagner les élections, alors il y a lieu de craindre pour nos libertés, à chaque instant.

 

Au-delà même du déferlement médiatique qu’il y avait eu autour de cette affaire où un avocat politicien, (ancien candidat aux élections présidentielles), pouvait venir soutenir qu’il ne fait que préserver les intérêts de ses clients, on s’y perdrait encore aujourd’hui en conjectures si l’énigme de l’avocat moraliste, opérateur économique, n’est pas venue nous révéler tous les conflits d’intérêts supposés qu’il y aurait en dessous.

 

Retour d’ascenseur comme cela se dit dans le jargon populaire, cela lui ressemble, car ce qui se fait du côté de la Marina, en terme de bradage du patrimoine immobilier non bâti de l’Etat, aux intérêts libano-syriens et sous forme de largesses accordées à des particuliers exerçant une profession libérale, est tout simplement saisissant.

 

Un bail emphytéotique dans cette zone, à un avocat, pourfendeur de la mauvaise gouvernance, à ses heures, au sein d’une organisation fort respectable, pour quoi faire diriez-vous ? Ceci explique déjà en partie à peu près tout.

Les distinctions ou les largesses qu’accordent parfois les gouvernants à certains citoyens correspondent divinement à des gestes de favoritisme qui impliquent, en contrepartie, de la part de ceux qui les reçoivent, un peu plus d’empressement et une plus grande générosité  lorsqu’ils sont appelés à témoigner de leur reconnaissance.

 

Conflits d’intérêts, mélanges de genres, ce sont aujourd’hui les ministères des Finances et de l’Urbanisme qui sont chargés d’achever cette mission qui avait été entamée sous la CEN-SAD et qui continue avec l’organisation résolue de la vente d’espaces vitaux du pays, de leur mise en bail dans les conditions décrites plus haut.

 

Jusqu’à preuve du contraire, les qualités de Simon Pierre ADOVELANDE survivront à cette épreuve d’un enfermement manifestement acharné et illégal.

Ainsi tous ceux qui tiennent à ce que son moral soit gravement affecté par ce maintien en détention ignorent tout simplement que "entre le voleur et l’honnête homme, l’épreuve d’une détention provisoire et d’une vraie justice est beaucoup moins supportable pour le premier que pour le second".

 

A vous de juger !

 

Si des contrôles pouvaient être déclenchés, à tout moment, dans la carrière d’un fonctionnaire, pour qu’il réponde de ses actes, tous les désordres auxquels nous assistons, comme ce bradage en série dans lequel l’avocat détenteur d’un bail emphytéotique se retrouve en litige avec deux autres acquéreurs d’une même parcelle, sur la base d’actes licites délivrés par le service des domaines du ministère des finances, devraient connaître des limites.

 

A notre avis, la coupe est vraiment pleine.

C’est vrai que rien d’autre ne pourrait nous faire croire à une rédemption des hommes qui prétendent nous apporter un salut pour ce pays.

Gloutonnerie, incompétence, absence de cœur pour la patrie, quel modèle pour les nations qui se cherchent et que faire pour que les personnes soupçonnées dans ces genres d’affaires répondent un jour devant les tribunaux ?

 

Ce 06 juillet, devant la chambre sociale du tribunal de première instance de Porto-Novo, ce sera encore la preuve que tous les proches du pouvoir qui pourraient avoir de grandes ambitions politiques, s’affranchissent toujours allègrement de leur devoir de se soumettre à la justice, au nom de laquelle ils croient mériter la confiance de ce peuple.

 

Lorsqu’on refuse l’ordre, on engage son pays dans des comportements incontrôlables et les citoyens dans la voie des expédients qui n’est que le reflux d’un environnement socio professionnel, lui-même décousu, qui devient une gangrène n’offrant plus aucune chance de salut, à moyen terme.

 

Sachez, par contre, qu’on juge quand même en France, là où les modèles nous parlent et où les comportements se ressemblent. Mais là-bas la justice fonctionne.

 

Jacques CHIRAC est déjà bien passé devant les tribunaux depuis qu’il a quitté les affaires et aura encore à le faire, alors qu’on a absout tous les crimes et délits économiques de la période KEREKOU.

 

Brice HORTEFEUX, ministre de l’Intérieur français ne pouvait que faire appel de la décision le condamnant le 4 juin dernier devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, pour injure raciale, car pour un ministre en service, se retrouver dans une telle situation et demeurer au gouvernement, cela ferait un peu désordre.

Christian Désiré HOUSSOU

 

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