Rumeurs de limogeage de Georges C. Amoussou

Le procureur général victime de son excès de zèle ou bouc-émissaire ?
Sous réserve de la décision du Conseil supérieur de la magistrature, le procureur général de la république Georges Constant Amoussou serait  limogé hier pour sa légèreté dans « l’affaire Icc-service ». Comme à son habitude, le gouvernement a trouvé le bouc émissaire sur qui mettre la faute afin de se dédouaner de sa gestion chaotique et floue du dossier.

Le coupable est trouvé. Le gouvernement n’a pas réfléchi assez longtemps pour trouver celui qui doit répondre du scandale rocambolesque de la structure de placement d’argent Icc-Service. Alors qu’on croyait trouver le coupable dans le rang des ministres, c’est loin du champ des principaux acteurs au tribunal que le principal fautif est identifié. Le procureur général de la république Georges Constant Amoussou est limogé, selon certaines rumeurs, pour sa légèreté dans la gestion du dossier Icc-service. Comme la plupart des limogeages sous le changement,  celle du procureur général Amoussou n’échappe pas au scénario déjà connu : une bande défilante sur le petit écran puis le gouvernement confirme le limogeage.  Mais des sources proches du procureur Amoussou, il n’a pas encore reçu une note lui notifiant son limogeage et reste très serein. Un limogeage qui surprend à plusieurs égards. D’abord, on ne comprend pas comment le gouvernement en est arrivé à trouver comme auteur de ce scandale politico-financier un homme de l’appareil judiciaire qui n’est ni responsable, ni administrateur de la structure qui a commis le forfait, ni encore membre des nombreuses directions des ministères de l’économie et de l’intérieur qui ont en charge la gestion de la politique économique, l’anticipation sur les dossiers brûlants et la sécurisation des personnes et des biens. Si ce n’est donc que sa légèreté en tant que procureur général qui doit s’auto saisir de ce dossier ou  ester en justice les principaux auteurs de cette affaire. Au moment où on le trouve lui responsable, le ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué ainsi que son collègue des finances Idriss Daouda ne sont nullement inquiétés comme s’ils n’ont pas, eux, une part de responsabilité dans l’explosion de cette affaire. Où sont passés les services du ministère des finances qui s’occupent de la veille sur les affaires économiques ? Les services de contrôle et de supervision des institutions financières étaient où au moment où ces structures dites de placement exerçaient et prospéraient aux yeux de tous ? On s’interroge encore sur l’importance et l’emprise d’une telle responsabilité sur une affaire de mauvaise gestion. En tout cas, personne ne pourra comprendre comment le gouvernement laisse les vrais fautifs et s’en prend aux personnes dont les responsabilités se situent au second rang. On se demande  aussi comment le procureur général est accusé et limogé alors que les procureurs de la république qui paraissent les plus indiqués pour une telle affaire ne sont pas touchés. Ceci amène même à douter de la sincérité de l’argumentaire du gouvernement qui accuse le procureur général de laisser faire. En effet, le gouvernement n’a pas eu autant de difficulté à enclencher les procédures judiciaires qui ont permis de mettre sous les verrous et d’y maintenir le maire de Dangbo Clément Gnonlonfoun, le coordonnateur du Mca Simon Pierre Adovèlandé et les militants de la Rb arrêtés lors des dernières élections municipales

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La monnaie de singe

Si le limogeage de Georges Constant Amoussou arrivait à être confirmé, ce serait pour lui, la grande désillusion. Et pour cause, Georges Constant Amoussou a toujours été l’homme du pouvoir, utilisé pour rendre justice en  sa faveur. C’est lui qui a maintenu en prison, malgré le lever de bouclier de l’opposition, le maire de Dangbo Clément Gnonlonfoun. C’est encore lui qui  a travaillé dans l’ombre pour l’arrestation et le maintien en prison de Simon Pierre Adovèlandé. Idem pour l’emprisonnement de Makpénon et consorts. Il était le justicier exemplaire, qui montait fréquemment au  créneau pour justifier ces arrestations après coups. Mais à force de l’obliger à faire ce qu’il veut, le gouvernement l’a amené à oublier ce qu’il doit faire faire normalement. Et c’est justement sa défaillance sur ce plan que le gouvernement utilise contre lui pour le limoger. Il est payé en monnaie de singe par le système qu’il a défendu tout le temps. Avis donc aux cadres zélés et aux fanatiques du régime.

Marcel Zoumènou

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