Sommé de restituer les défalcations pour fait de grève: Le Dg-Cnhu dit non au ministre Takpara

(Pour la mémoire des malades injustement décédés, dit-on)
Le Professeur Idrissou Abdoulaye, Directeur général du Cnhu reste  toujours ferme sur sa décision de ne pas restituer  les défalcations pour fait de grève,  en opposition aux  instructions  du ministre de la santé Issifou Takpara  et du président  Boni Yayi. Entre autres raisons, il estimerait qu’en  y cédant,  il ne respecterait point la mémoire des nombreux patients décédés par manque de soins lors de  ces grèves. Auquel  cas, dit-on,  il n’hésitera plus à rendre le tablier.

C’est un  Directeur général très frustré, selon plusieurs sources internes,   qui continue de gérer    le Centre national hospitalier universitaire  Hubert K. Maga.  Le Professeur agrégé Idrissou Abdoulaye, puisque c’est de lui qu’il s’agit,   serait prêt  à rendre son tablier s’il doit  céder à certaines injonctions de sa hiérarchie  dont  il ne partage plus  le bien fondé.

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Le dossier au cœur de la polémique est la  restitution  des défalcations sur salaires pour fait de grève, dont on le contraint  depuis peu. Si   l’option d’une démission n’est pas  au rendez-vous, en bon officier de l’armée,   le Directeur général du Cnhu affirme  la main sur le cœur, qu’il ne transigerait pas, et qu’il serait prêt  à demander à l’autorité  qui l’a nommé  à ne pas baisser l’échine. Il avance notamment des raisons d’ordre moral, d’équité et de justice envers  les nombreux patients qui ont rendu l’âme au Cnhu du fait desdites grèves. 

 Reste qu’en le sommant par  de récentes correspondances de restituer  lesdits fonds,  le ministre de  la santé Issifou Takpara et  le Chef de l’Etat Boni Yayi ne semblent pas être dans la même logique, au motif que d’autres agents de la fonction  publique dont les salaires ont été également défalqués pour  de  récentes   grèves ont été remboursés, en fin de compte. Le statut du Cnhu est cependant autre. Et les textes  qui régissent son fonctionnement  ne concourent guère à cette donne, soutient-on à la direction générale. L’on cite  l’article 24 de la Loi N°2001-09 du 21 juin 2002  qui stipule  que « Toute grève entraîne  une réduction  proportionnelle du traitement ou salaire  et des accessoires.. ». Plus encore,  l’article 20 de la Convention  de coopération  entre le Cnhu et  la Faculté des sciences de la santé précisant que « …, les personnels  hospitalo-universitaires e activité perçoivent, après  service fait, une indemnisation de prestations sanitaires, due au titre  des activités exercées pour le  compte du Cnhu et payée par l’hôpital…. ».

 Les grèves ciblées  ici ont eu  lieu   les 10, 11, 16, 17 et 18 février 2010, et  d’autres  entre  le 26 novembre 2009 et février 2010. La diminution drastique des recettes de l’hôpital qu’elles avaient alors occasionnée  est loin d’être comblée, selon d’autres sources internes qui rapportent  aussi que  la restitution des défalcations, si elle  se faisait, devrait coûter environ 20 millions à  cet hôpital. D’où la résistance de la direction générale à y céder, déjà qu’elle peine  à payer les salaires mensuels qui sont nettement en dessus des recettes mensuelles  qu’enregistre depuis quelques années le Cnhu. Etant donné que cet hôpital  vit en grande partie de ses propres  recettes,  la subvention  de l’Etat ne représentant que 20%, il parait alors imprudent de revenir sur ces défalcations,  de l’avis d’une autre  source hospitalière, très inquiétée par la trésorerie critique de l’hôpital. Avec  les 30 millions de primes de rendement  que perçoivent tous les trois mois les  travailleurs, à raison de 30 à 50.000 Cfa chacun, selon les catégories,   le Cnhu croyait  faire déjà des « efforts surnaturels », en plus des  salaires et  autres charges courantes.

Lesdites primes de rendement sont actuellement en cours de payement dans la maison pour le compte du second trimestre. Un récent protocole  d’accord  convenu par la direction  générale et  les syndicats de la maison l’avait prise en compte en bonne place, même si l’un  des syndicats qui le réclament tant aujourd’hui, n’y avait pas apposé sa signature.  L’autre gros problème  auquel ferait face actuellement  le Cnhu est l’accumulation des cotisations sociales courantes depuis 1986.  Un lourd tribut que  la nouvelle équipe dirigeante essayerait  de régler progressivement depuis plusieurs mois.

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Christian Tchanou

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