La session béninoise d’Amnesty international ( Aib) a organisé hier à Cotonou une nouvelle conférence de presse pour dénoncer les violations des droits humains perpétrés au quotidien par le président Gambien Yahya Jammeh.
Torture, arrestation arbitraire, musellement de la presse et plusieurs journalistes portés disparus, sont le lot d violation des droits humains en Gambie à exécuter à l’instigation du président Gambien. La directrice de Amnesty international Bénin, Morèle Déhy dans son exposé, a tenu à détailler les faits. En 2009, rapporte-t-elle, sur l’ordre du gouvernement gambien, un groupe d’hommes envahit un village portant le manteau de détecteur de sorcières. Ces individus font boire la concoction hallucinogènes aux habitants du village. Ce qui a pour effet de faire raconter du n’importe quoi. Des déclarations qui permettraient aux détecteurs d’identifier des sorcières. Les personnes identifiées sont alors considérées comme nuisibles à la société et sur cette base, certaines ont été torturées, d’autres incarcérées et d’autres encore tuées. D’autres personnes identifiées comme sorcières après consommation de la substance hallucinogènes, souffrent désormais de calculs rénaux. Aussi , ajoute Mme Déhy, la presse est muselée en Gambie, et les journalistes qui informent sur les faits sont portés disparus, jetés en prison ou victimes d’attentats. Et cela, poursuit-elle, parce que le président n’accepte pas la contradiction et l’opposition.
Huit hommes condamnés à mort la semaine dernière sont les seules personnes à avoir été jugées sur les centaines qui ont été arrêtées en Novembre 2009, accusées de trahison ou de tentative visant à déstabiliser le gouvernement. Ainsi, depuis son accession au pouvoir en 1994 à la faveur d’un coup d’Etat, le président Yahya a réprimé la liberté d’expression, a soumis les Gambiens à diverses pratiques illégales. « La Gambie est un pays ou l’on torture et où les autorités commettent couramment des violations des droits humains en toute impunité » fustige pour sa part, Estelle Higomet, chercheur d’Amnesty international sur l’Afrique de l’Ouest.
Marius Kpoguè
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