Le dernier scandale en cours sous le régime du président Boni Yayi a pour nom affaire Icc Services. Depuis son éclatement, une frénésie s’est emparée du camp présidentiel comparable à la danse du diable dans le bénitier.
La gestion qui est faite du scandale Icc Services au sommet de l’Etat ne laisse personne indifférent. Jusqu’à présent, précipitation et manque de coordination caractérisent cette gestion. Mieux, il se dégage la nette impression que tout est mis en œuvre pour justifier tout acte du chef de l’Etat qui pourrait amener les Béninois à établir une certaine relation entre lui et les responsables du scandale Icc Services. Ou encore à le laver d’avance de toute éclaboussure que cette affaire pourrait jeter sur lui. Sinon comment comprendre que depuis que ce scandale a éclaté, tous ceux qui sont de l’entourage du chef de l’Etat sont en mission pour faire croire aux populations que le gouvernement n’a aucune responsabilité dans ladite affaire. Le vacarme assourdissant que les conseillers politiques du chef de l’Etat, Amos Elègbè et Alexandre Hountondji ont offert aux abonnés du groupe de presse la Gazette du Golfe est assez éloquent du vent de panique qui souffle sur le camp présidentiel. Quand on prend ces deux personnages, on se demande s’ils ont eux-mêmes l’impression d’avoir rendu service au président Boni Yayi. Car, au lieu de montrer la capacité du gouvernement à gérer le scandale et à faire preuve d’humilité pour reconnaître leur part de responsabilité, c’est à un flot de contrevérités débité dans un charabia dont auraient pu se passer les candidats en cette période d’examens. Leur prestation était tout sauf un débat intellectuel. Nul n’ignore que Amos Elègbè est un véritable vagabond politique qui, au prix de mille acrobaties, arrive à se trouver une place au soleil sous tous les régimes depuis le temps de la révolution. Le second quant à lui, a été viré du second gouvernement de Boni Yayi alors même qu’il avait montré ses limites. Pour des avocats défenseurs, le président ne pouvait en trouver mieux. Le beau-frère Marcel de Souza sur les antennes de la radio nationale, n’a pas mieux arrangé l’image du chef de l’Etat si ce n’est qu’il a amené les auditeurs à demander son propre limogeage. Le tonitruant député Rachid Gbadamassi entouré de certains collègues à lui, visiblement non convaincus de la cause qu’ils défendaient, ne s’est pas fait prier pour claironner que son nouveau champion est blanc plus que neige. Le ministre porte-parole a tenu en moins d’une semaine, deux points de presse dont la teneur n’a pas varié.
A quoi servent donc toutes ces sorties qui occasionnent gesticulations et élucubrations de la part des membres de la mouvance présidentielle qui estiment qu’il faut démontrer par tous les moyens que Boni Yayi n’est ni de près ni de loin impliqué dans le scandale Icc. Car, sur tous les plateaux et studios où ils sont passés, ils ont tous le même discours à la bouche : « le président Boni Yayi n’est pas mêlé à ce scandale ». Pourquoi tiennent-ils tend à parler du chef de l’Etat alors même que ce que les victimes veulent, c’est leur argent et tout de suite. A moins qu’eux-mêmes ne croient à la commission judicaire mise en place dans le cadre de cette affaire. Car, c’est la seule structure qui pourra dire qui est impliqué ou non.
Georges Akpo
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