Yayi joue la diplomatie pour imposer un ministre contesté (Martial Souton)

 (Le lobby religieux du palais a encore dicté sa loi)
C’est la plus longue nomination de ministre au Bénin depuis 1990. Lancé depuis le mardi 13 Juillet juste après l’arrestation du ministre Armand Zinzindohoué c’est finalement mardi 20 Juillet que le processus de nomination du nouveau ministre est terminé.

L’ultime étape a été jouée au palais de la Marina où le président Boni Yayi a invité les hauts gradés de la police pour leur demander de faire allégeance à leur nouveau patron et surtout de l’accepter. Dans un discours flatteur et très conciliateur, Yayi a réussi à faire plier les hauts gradés de la police qui dès l’annonce de cette nomination y ont opposé un refus catégorique. Raison avancée : le nouveau ministre manque de charisme et de personnalité et n’a pas, à leurs yeux, la trempe et la compétence pour gérer ce ministère très névralgique. Ce qui renforce les griefs de ces policiers c’est le passage peu reluisant du nouveau ministre dans ce même ministère  en qualité de Directeur adjoint de la programmation et de la prospective. Avant donc de partir pour la France où il devait prendre part aux festivités du 14 Juillet, le président Yayi a  demandé au collectif des pasteurs dont est issu Martial Souton de proposer un autre pasteur à sa place. D’autres cadres du département du Zou ont été aussi contactés pour la même cause. Mais  après plusieurs réunions, les pasteurs ont jugé bon de le maintenir. Dans le rang des hauts gradés de la police, la tension était toujours vive. Yayi sentant le danger venir les a invités au palais où il a été obligé de les recevoir en présence du nouveau ministre. Selon nos sources, il les a suppliés  de ne pas le bouder et de l’aider à travailler. Pour donner plus d’effet à sa diplomatie, il s’est fait seconder d’autres ministres et d’autres personnalités du pays. Et c’est ainsi qu’il a pu éviter de justesse le crash qui profilait à l’horizon. Si dans les cercles religieux du pouvoir, on se réjouit de cette nomination, c’est l’amertume et la frustration dans le rang des hauts gradés de la police dont certains convoitent ce poste depuis le limogeage du ministre Zinzindohoué.

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« Le Chef de l’Etat nous a demandés d’accepter cette nomination mais ça ne suffit pas hein, nous on attend pour voir … », nous a confié un haut gradé joint au téléphone après cette rencontre. Dans les contrées du Zou et surtout dans le rang des acteurs de la mouvance, cette nomination est toujours mal accueillie. Comme quoi, la frustration est toujours latente et peut exploser à tout moment. A moins que Yayi revoie sa copie.

Marcel Zoumènou

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