50 ans pour un nouveau départ !

Si nous avons osé fêter et que nous n’avons fait que cela le dimanche 1er août dernier, sous prétexte du cinquantenaire de notre indépendance, alors nous sommes royalement passés à côté de la plaque.

Si nous avons fait du nombrilisme en comptant le nombre de kilomètres de route bitumés après le retrait du colon, le nombre de salles de classe construites, au lieu de voir plutôt tout ce qui n’a pas été fait et qui reste à faire, je dis encore que sous sommes royalement passés à côté de la plaque. Car, il nous reste tellement à faire que l’on ne devrait pas s’arrêter une seule seconde sur ce qui a pu être fait. Et, même si l’on devrait s’y arrêter, ce serait non pour le contempler mais plutôt pour voir s’il a été bien fait. Et l’on devrait se préoccuper de savoir si le Béninois d’aujourd’hui vit bien, s’il se sent en paix avec lui-même et avec son pays. S’il se sent bien dans sa peau. Sur ce chantier, je crois qu’il nous reste tellement à faire que nous devons nous imposer un nouveau départ.

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Oui, le cinquantenaire peut et doit constituer un véritable tournant. Un tournant dont l’amorce nous fera prendre une toute nouvelle direction. Un tournant où nous revisiterons les valeurs fondamentales qui fondent notre République. Ceci se trouve par exemple dans l’hymne national. Notre chère « Aube nouvelle ». Or, qu’en faisons-nous aujourd’hui ? Au lieu de le vivre pour qu’il nous fouette le moral, nous vivifie, nous nous gargarisons souvent des seuls refrain et premier couplet. Et encore, faut voir si nous les chantons bien… Que nous inspire aujourd’hui la devise de notre pays ? Fraternité-Justice-Travail avons-nous dit. Mais ces valeurs sont-elles au cœur de nos actions les uns envers les autres, et envers le pays ? Au cœur des actions de notre Etat envers nous ? Quelle est notre contribution au capital collectif dont nous revendiquons souvent trop facilement les intérêts ? Pas grand-chose en réalité, sinon rien. Or, nous devons savoir que l’effort précède la récompense. Que le travail précède et est plus important que le capital car c’est lui qui génère le capital.

C’est pourquoi je rêve d’un Bénin autre. D’un Bénin où les citoyens sont justement rétribués pour leurs mérites. D’un Bénin où les responsables publics connaissent les conditions de vie du peuple et s’attèlent à les améliorer. D’un Bénin où civisme et discipline collective ne sont plus des denrées rares. Je rêve de Béninois fiers de leur pays, partout où ils passent. Après 50 ans, cela est parfaitement possible. Mais reconnaissons que c’est moins un régime politique qui nous y conduirait que des hommes de qualité. Des hommes qui nous obligent à être droits, au besoin malgré nous ; mais qui nous fassent comprendre que l’Etat est au-dessus de tout. Après 50 ans, nous devons apprendre que la facilité n’a jamais porté quelqu’un vers les sommets. Que lorsqu’un pays se porte bien et réalise des prouesses, cela fait la fierté de ses fils. Après 50 ans et si nous voulons d’un avenir autre, nous devons nous mettre à l’école du serpent qui fait sa mue, à l’école de la chenille qui doit devenir papillon.

50 ans pour un nouveau départ, c’est possible. C’est à nous de le vouloir, de le décider. C’est à nous de jouer, sans fioritures. C’est à ce prix que nous restaurerons la justice sociale. C’est à ce prix que nous sortirons notre pays des profondeurs abyssales du sous-développement et de l’incurie. C’est à ce prix que nous sortirons de la non gouvernance chronique. C’est à ce prix que nous le rebâtirons. Oui, 50 ans pour un nouveau départ.

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Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI (Source : http:/commentvalebenin.over-blog.com)

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