Une inauguration sur fond de réplique. Hier, le président de la république a effectué une énième visite dans la cité des kobourou. Il devait y inaugurer la Cour d’appel flambant neuve construite grâce à l’appui financier de l’Union européenne(Ue).
Mais en lieu et place d’une cérémonie officielle d’inauguration de la bâtisse, on a assisté à une journée marathon au cours de laquelle le président Boni Yayi a pris un bain de foule sur les lieux de la cérémonie et à travers la ville où des femmes, des jeunes, des conducteurs de zémidjan sont venus l’ovationner. On pouvait les entendre lancer « Oyé ! Oyé ! Dix ans ! Dix ans ! » à l’endroit du président venu visiblement pour un test de popularité que pour une sobre inauguration. Il y a quelques jours le président de la Boad Abdoulaye Bio Tchané avait pris par là et son passage a fait un grand écho dans le pays. Il fallait vite faire à la réplique à cette tournée de prise de contact très réussie de Bio Tchané. Cette attitude n’est pas nouvelle depuis le début qu’il est au pouvoir Boni Yayi a toujours fonctionné ainsi. Seulement, « l’effet Tchané » sur la ville de Parakou ne peut nullement être étouffé par ce meeting car ceux qui ont ovationné Yayi hier ne sont pas forcément les sympathisants de Tchané.
Des moyens colossaux sont injectés dans ce culte de la personnalité afin de montrer aux populations que Yayi est le seul sauveur qu’ils devront suivre. Une option qui paraît ridicule et puérile car elle présente le Chef de l’Etat comme un homme politique qui tient trop au pouvoir. Il adore les mobilisations des foules, les répliques systématiques mais aura-t-il le temps et le don d’ubiquité pour répliquer à tous les meetings de ses opposants qui seront de plus en plus fréquents à l’approche des élections ? A lui de le savoir.
Marcel Zoumènou