(11 Chefs d’Etat présents à la cérémonie)
Les festivités marquant le cinquantenaire de la fête de l’indépendance dans notre pays ont été célébrées avant-hier dimanche 1er août 2010. C’est la place Ouando à Porto-Novo qui a abrité ces festivités. Plusieurs personnalités aussi nationales qu’internationales ont vécu la cérémonie de défilé. On pouvait noter la présence de 11 chefs d’Etat dont celui du Niger, du Nigéria, du Gabon, du Sénégal, du Ghana, le Burkina Faso, du Congo, de la Côte d’Ivoire, de la Centre Afrique, du Tchad, des délégations étrangères dont celle de la France, les membres du corps diplomatique et consulaire, les représentants des organisations internationales, tous les membres du Gouvernement, les présidents des institutions de l’Etat, les anciens présidents de la République Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou, Emile Derlin Zinsou, les députés, le maire de la ville de Porto-Novo et d’autres. La première étape de ces festivités a été le dépôt de gerbe par le chef de l’Etat à la place du monument aux morts érigé pour les enfants du Bénin morts pour la liberté. Après avoir allumé la flamme de l’indépendance, la délégation présidentielle s’ébranlera ensuite vers le lieu du défilé.
Elle y est arrivée aux environs de 11 heures 40. Pour la plupart, les invités, eux, ont fait le déplacement depuis 8 heures alors que les festivités sont prévues pour démarrer à 10 heures. Le président de la république fera la revue de troupes avant de s’installer pour le défilé. C’est la troupe française qui a ouvert la marche du défilé du cinquantenaire de l’indépendance, suivra le Burkina Faso représenté par un détachement d’infanterie, ensuite une unité du Congo qui selon les informations reçues a participé à plusieurs opérations de maintien de la paix. Etait aussi de la partie, un détachement des forces aériennes gabonaises de l’armée gabonaise, les détachements du Niger, du Sénégal, du Togo, du Ghana et du Nigéria.
Un ballet d’irrégularités !
Cette fête a été marquée par de nombreuses irrégularités qui ont déçu plusieurs personnalités invitées. En effet, le premier faux pas venait du chef de l’Etat lui-même qui selon la programmation faite, devrait se rendre à 10 heures sur les lieux du défilé où l’attendaient d’autres chefs d’Etat sous une forte chaleur. Malheureusement ce n’était pas le cas puisque le chef d’Etat béninois Boni Yayi ne fit son apparition qu’au-delà de 11 heures 30 minutes. L’impatience et la désolation se lisaient sur les regards des invités.
Le deuxième faux pas de la cérémonie du cinquantenaire est la mauvaise prestation des majorettes, dont en réalité la responsabilité ne leur incombait pas. C’est une interruption de la musique qui a désorganisé ces jeunes qui pourtant offraient une prestation majestueuse aux invités. A la suite de cette interruption, le protocole a demandé qu’ils libèrent la piste. Le troisième faux pas est la suspension du défilé civile après celui des militaires. A la fin du défilé militaire, au moment où les civils s’apprêtaient à commencer leur défilé, il leur a été dit de surseoir à tout. Raison évoquée, le temps serait très avancé. Le quatrième faux pas est le second retard observé dans l’après-midi au moment où le chef de l’Etat Boni Yayi devrait se rendre au stade Charles de Gaullle pour la finale de la coupe du cinquantenaire. C’est après 17 heures que le match a débuté et le corps arbitral était obligé de réduire le temps de match à 35 minutes fois deux, soit au total 70 minutes de jeu.
Plusieurs personnalités se sont prononcées sur le déroulement des manifestations.
Ismail Kèko
Les impressions de quelques personnalités
Le maire Océni Moukaram de Porto-Novo
Vous savez, c’est un travail de près de deux ans. C’est vrai il y a eu beaucoup de craintes, de péripéties et c’est parce que on avait une vision de comment nous voulons que la fête soit organisée. Le chef de l’Etat nous a cru et a décidé de nous accompagner. Ce n’était pas facile, vous savez avec l’administration béninoise, les lenteurs, les difficultés et les entreprises aussi qui ne sont pas performantes, sans oublier aussi la difficulté financière de l’Etat ce qui m’amenait le plus souvent à des coups de gueule. J’avais peur de ne pas pouvoir offrir cette fête là aux Béninois telle que je la voulais. Dieu merci, on a eu ce que nous voulions, surtout en termes de beauté, de l’installation. Les podiums, nous l’avons fait venir du Sénégal, les gens ont fait plus de 7000 kilomètres pour venir ici parce que nous avons tenu à avoir ça et non autre chose. Nous avons voulu changer et avoir autre chose pour nos hôtes.
Martin Dohou Azonhiho
Moi je suis optimiste, à condition que nous poursuivions le travail, que nous soyons unis, qu’il n’y ait pas de désordre, que l’autorité de l’Etat soit raffermie. Si nous remplissons ces conditions là, je pense que tout ira bien
Me Marie-Elyse Gbèdo
Nous avons fini avec le cinquantenaire, bien sûr que nous ne sommes pas satisfaits, mais aujourd’hui nous pouvons dire que dans le corps de l’armée et d’autres corps, nous voyons des femmes. Ce que nous demandons encore c’est de donner l’image de la femme dans les espaces de prise de décisions, c’est ça qui corrigera les lenteurs que nous observons. Plus on aura des femmes aux commandes, plus ces femmes là vont donner leur apport pour que ça avance. Si on n’a pas des femmes à ces endroits là, des décisions vont se prendre sans elles et on continuera toujours par avoir des problèmes.
Une participante au défilé
Il y a beaucoup à revoir, on ne peut pas dire qu’on est totalement satisfait. On avait l’habitude d’appeler le Cnhu un mouroir et j’ai vu beaucoup de proches qui sont morts là bas. Donc sur le plan sanitaire, il faut qu’il y ait beaucoup d’efforts et que les gens ne cherchent pas à se remplir les poches parce que, pendant longtemps on dit que des appareils ont été ou non achetés, il faut qu’on cesse et qu’on pense à ces personnes qui meurent tous les jours. Je ne peux pas concevoir qu’on aille aujourd’hui au Cnhu et qu’on voit des gens par terre.
Honorable Egard Alia, député
Cinquante ans d’indépendance, l’organisation c’est vraiment passable. Vous savez tout le temps que nos enfants ont mis pour apprendre l’art chinois, ils n’ont pas pu produire leurs connaissances aux hôtes, c’est vraiment honteux. Malheureusement au Bénin on n’aime pas qu’on dise ces genres de choses. Vous avez tous vu, c’est nous de vous demander quelles sont vos impressions et non nous. Moi j’ai 50 ans aujourd’hui et ce que je viens de voir n’honore pas notre nation.
Un conseiller du chef de l’Etat
Pour les festivités de ce cinquantenaire, 11 chefs d’Etat sont présents, ça veut dire que c’est un pays qui compte aux yeux des autres pays. Je pense que nous devons d’abord rendre grâce à Dieu, car 50 ans dans la vie d’une nation ce n’est pas petit. Je tiens aussi à rendre hommage à tous les anciens chefs d’Etat qui ont aussi fait de leur mieux. Pour ceux qui pensent que rien n’a été fait, ils se trompent. Quand on accédait à notre indépendance, il n’y avait pas tant d’écoles, tant de classes, certaines infrastructures, mais aujourd’hui, nous avons beaucoup de routes, des centres de santé, c’est dire que beaucoup de choses ont été faites. Ce que nous devons faire, c’est de copier les pays asiatiques qui étaient au même niveau de vie que nous il y a 50 ans. Nous devons nous inspirer de leurs expériences pour amorcer le réel développement.
Kimba Séguéré, conseiller à la Haac
Pour un évènement de ce genre, c’est la première fois qu’on célèbre un cinquantenaire et nécessairement il doit y avoir des ratés. Il faut quand même rendre hommage à ceux qui l’ont organisé. Que les ratés que nous avons observés aujourd’hui servent de leçon pour d’autres évènements qui vont venir.