Le gouvernement béninois continue sa campagne d’explication sur l’affaire Icc-Services. Vendredi dernier, c’est avec les journalistes que le ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki a échangé. Une séance au cours de laquelle, il a, une nouvelle fois, essayé de retracer la genèse des structures illégales de placement, leur mode opératoire ainsi que les mesures prises par l’Etat pour juguler la crise.
Comme le gouvernement s’évertue à le dire depuis quelques temps, les structures illégales de collectes d’épargne et de placement d’argent, s’étaient camouflées sous le couvert d’organisations non gouvernementales à but non lucratif. Cette affirmation, le ministre Koupaki l’a aussi répétée devant les journalistes. Pour lui, c’est de cette façon qu’ils ont pu échapper à la surveillance des structures de veille dans le domaine. Pour justifier le fait que ces structures aient opéré sans que le gouvernement n’en soit au courant, le ministre aligne un certain nombre d’arguments. Il s’agit entre autres de leur mode opératoire qui est totalement incognito, l’altération des valeurs morales, les dysfonctionnements de l’administration. Pascal Irénée Koupaki a également situé les responsabilités dans cette affaire. Il trouve que la responsabilité de l’Etat est engagé uniquement parce qu’il est garant de l’ordre public et se doit d’apporter assistance morale aux déposants victimes de cette escroquerie. Quant au fait que l’affaire n’a pas été simplement confiée la justice, l’ancien fonctionnaire de la Bceao souligne que l’enjeu est énorme et d’une urgence qui ne saurait souffrir d’un long délai de réaction. Aussi, ajoute-t-il, parce que la crise engendrée par cette affaire pourrait déstructurer le système bancaire et financier béninois, soit l’économie et qu’elle pourrait conduire à la famine vu que des paysans ont aussi placé l’argent des semences dans ces structures. Des troubles à l’ordre public peuvent aussi naître de cette crise. D’où les mesures prises par le gouvernement pour gérer la crise. Ces mesures comme on le sait déjà, ont été cependant rappelées par le ministre. Au nombre de celles-ci, la mise en place d’un comité de crise ayant pour bras opérationnel d’un comité de suivi. Ensuite, des mesures conservatoires ont été prises pour suspendre les structures illégales et geler leurs avoirs, une commission d’enquête judiciaire mise sur pied, l’identification des biens des responsables des structures illégales ainsi que leur évaluation.
Et actuellement, l’opération de recensement des déposants qui est en cours. Pour éviter de telles dérives à l’avenir, le gouvernement entend, d’après Pascal Koupaki, renforcer la structure de surveillance du secteur de la microfinance, de la déconcentrer au niveau départementale. L’état des lieux sera également fait au niveau des organisations et associations régies par la loi 1901. Bien d’autres actions sont également prévues pour que le secteur soit sous surveillance.
Benoît Mètonou