La fréquence de RFI au Bénin brouillée: Le SYNAPROMEB proteste et dénonce

Les 1er et 2 août derniers, les auditeurs de RFI au Bénin ont été privés des programmes de cette station. A l’origine de cette situation, c’est le brouillage de la fréquence attribuée à cette station de radio au Bénin. En principe, cette action relève des prérogatives de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), instance de régulation des médias, d’après la Constitution de notre pays.

Or, la HAAC dément catégoriquement avoir brouillé ladite fréquence. Les recoupements faits par le Syndicat national des Professionnels des Médias du Bénin convergent à faire croire que c’est le ministère de la Communication qui, en toute illégalité puisque cela n’est pas de ses attributions, a brouillé la fréquence en question. Nos tentatives pour avoir la version du ministère se sont heurtées au silence des cadres contactés qui nous ont répondu que le gouvernement s’apprêtait à rendre publique une déclaration.
A la base de cette situation pour le moins rocambolesque, une émission réalisée par notre consœur correspondante à Cotonou de cette station de radio, sur le scandale ICC dans lequel le gouvernement est englué depuis un moment. Nos échanges avec notre consœur et l’écoute de l’émission par nos soins,  inclinent à croire que les règles professionnelles et déontologiques ont été respectées. Le contraire aurait d’ailleurs amené le gouvernement à se pourvoir devant l’instance de régulation des médias qu’est la HAAC, ou devant l’ODEM. Or, il n’en est absolument rien.

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Aussi, le SYNAPROMEB relève-t-il l’arbitraire de l’attitude du gouvernement et dénonce-t-il fermement cette violation flagrante et grégaire de la liberté de la presse. Un acte qui vient s’ajouter à une longue série à mettre à l’actif du gouvernement dit du Changement, et allant dans le sens de la restriction des libertés publiques en général et de la liberté de presse en particulier. Le SYNAPROMEB voudrait profiter de cette occasion pour suggérer au gouvernement de monsieur Boni Yayi, de ne plus générer ni couver des scandales s’il ne veut pas que la presse en parle. C’est un choix responsable.

En tout état de cause, le SYNAPROMEB invite la HAAC à réagir fermement pour préserver ses prérogatives et appelle les professionnels des médias à la vigilance.
Par ailleurs, le SYNAPROMEB met en garde le gouvernement et son chef contre la répétition de tels agissements et invite les professionnels des médias à se tenir prêts éventuellement pour des actions énergiques.

Fait à Cotonou, le 3 août 2010
Pour le SYNAPROMEB,
Le Secrétaire général national, 
Wilfried Léandre
HOUNGBEDJI

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