Qu’est ce qui fait courir Bako ?

Le superviseur général de la Cps-Lepi  Nassirou Bako Arifari évolue dans le processus de la réalisation de la Lepi. Demain, alors que la Lepi est mise entre parenthèse à l’hémicycle,  il lance la phase de l’enregistrement biométrique. Mais bien avant, soit le 02 Août dernier, il a fait des propositions pour un dialogue inclusif qui ravivent encore les inquiétudes de maints acteurs politiques.

Encore un mauvais chauffeur à la tête de la Lepi ? Après Epiphane Quenum, l’ère « Bako » ne se passe pas pour autant bien. Le nouveau superviseur est autant critiqué que son prédécesseur dans son forcing à évoluer dans la réalisation de la Lepi en dépit des critiques et des nombreuses réserves émises par l’opposition. On se rappelle dans quelle confusion il a lancé le recensement porte à porte. Demain, il s’apprête à lancer la 3è phase, celle concernant l’enregistrement des données biométriques. Bien avant cela, le 02 Août dernier, il a produit un document dans lequel il émet des propositions pour la suite de la conduite du processus de réalisation de la Lepi et qui peut servir de base de discussion pour des journées de réflexion qu’il entend organiser dans les jours à venir avec les acteurs politiques. Cette initiative est salutaire et affiche l’esprit d’anticipation et de prévision qui doivent caractériser tout intellectuel de son étoffe. Seulement, ce document ne manque pas de susciter des interrogations et surtout  des inquiétudes qui font déjà dire à certains que Bako a des idées derrière la tête.  En lisant ledit document Bako affiche son souci pour le retour du consensus dans les organes chargés de la réalisation de la Lepi. On s’étonne néanmoins de son silence sur la défection des quatre députés de l’opposition de la Cps. Depuis plusieurs mois, les députés Tchocodo Gabriel, Thimothé Gbèdiga, Epiphane Quenum et  Léon Ahossi ont déposé leurs démissions de la Cps et il est bien curieux que les réflexions du superviseur recherchant un dialogue inclusif ne puisse pas aller dans ce sens. Un autre paradoxe transparaît dans les réflexions du superviseur. Au niveau du centre de collecte des données, il trouve la géniale idée de proposer qu’il faut des gens de toutes les sensibilités politiques pour les diriger. Par contre, les opérateurs de kit biométrique dont le travail paraît plus sensible aux yeux des politiques sont déjà recrutés par la Mirena. Sur quelle base et quel critère ? Dans la même logique, Bako propose que, pour calmer les suspicions des acteurs politiques sur les activités du Centre national du traitement(Cnt), ces partis de l’opposition désignent des ingénieurs en informatique de leur parti pour surveiller l’usage des ordinateurs, du serveur et des logiciels. Ce qui est grave, très grave et qui compromet Bako, c’est son ambition de profiter des acquis du programme des micros crédits aux plus pauvres qui a déjà une expérience de bases de données biométriques.

A ce niveau, Bako a simplement choisi d’ouvrir la boîte de pandore puisqu’il sait bien que depuis toujours, des députés de l’opposition ne cessent de dénoncer un usage flou et suspect des données biométriques des femmes bénéficiaires des micros crédits. En procédant ainsi,  Bako ravive les inquiétudes. Surtout qu’il est resté muet sur la dernière lettre du député Léon Ahossi qui dénonçait des magouilles autour du logiciel devant servir à l’enregistrement des données. « Bako fonce la tête baissée », avait ironisé un autre député de l’opposition.

Marcel Zoumènou

Laisser un commentaire