Rafles dans les kiosques de vente de journaux hier

Vers une dérive totalitaire ?
(La démocratie en danger au Bénin)
La démocratie est mise actuellement à rude  épreuve au Bénin. En témoigne les rafles qui ont été faites hier dans les kiosques à journaux ainsi que sur les carrefours hier. Il s’agissait pour les hommes du pouvoir d’empêcher les Béninois de prendre connaissance du mémorandum dans lequel Soulé Mana Lawani ancien ministre de Yayi l’accuse d’être aussi impliqué dans l’affaire Cen sad et exige  sa comparution devant la Haute Cour de justice.

Le 19 août a été une journée particulière pour la presse et les Béninois. En effet il leur été quasi impossible de s’acheter les journaux. Déjà aux environs de 9 heures et demie, les kiosques avaient refermé. Les vendeurs à la criée disparus de la circulation et des carrefours. Les journaux étaient devenus une denrée rare. Alors qu’habituellement, ils ne coulent pas. La raison de cette vente miraculeuse est toute simple. Selon les informations recueillies auprès de certains vendeurs, des hommes du palais seraient venus tout « ramassé ». Pourquoi une telle préoccupations de la part du palais ? Quel est le trésor caché dans les journaux d’hier ? D’après les recoupements, il se dégage que c’est mémorandum que l’ancien ministre des finances et de l’économie du Dr Boni Yayi a adressé aux honorables députés. Dans ledit document, il démontre par A+B, le rôle de chaque membre du gouvernement dans l’organisation et les préparatifs du 10ème sommet de la Cen Sad.  Il faut rappeler  Soulé Mana Lawani a été éjecté du gouvernement au motif qu’il a octroyé des primes à des fonctionnaires sans s’en référer au conseil des ministres et au président de la République. Il sera plus tard accusé d’avoir trempé dans les malversations qui sont nées de l’organisation de la Cen Sad. Depuis quelques jours, le président Boni Yayi a demandé sa mise en accusation devant la Haute Cour de justice. Il n’en fallait pas plus pour qu’il sorte de son silence long de huit mois. Il n’y est d’ailleurs pas allé de main morte. Il a mis sur la place publique tout le processus qui a conduit à l’organisation de la Cen-Sad  en indiquant de façon précise, les rôles joués par les uns et les autres. Il a démontré comment le président de la République Boni Yayi et tout son gouvernement doivent comparaître a aussi devant la Haute Cor de justice sans oublier le ministre de l’urbanisme, François Noudégbessi blanchi par une commission qu’il qualifie de partiale. C’est donc tout ceci que le gouvernement ne voudrait certainement pas que les Béninois découvrent.

Publicité

La démocratie en danger

Avec un tel agissement, on se demande ce que le régime Yayi réserve à la démocratie béninoise. Surtout en matière de liberté d’expression, liberté de presse et dans une certaine mesure les libertés individuelles. Nul n’ignore que la presse est le baromètre de toute démocratie. Il y a quelques jours, c’était Radio France Inter qui a été brouillée de sorte que les Béninois ne puissent suivre les émissions sur l’affaire Icc et la demande de mise en accusation du chef de l’Etat devant la Haute Cour de justice. Aujourd’hui, ce sont les Béninois qui sont privés du droit à l’information avec la prise d’assaut des kiosques à journaux. Qui sait si  des organes ne subiront aussi le même sort ? Ceci n’est pourtant qu’un coup d’épée dans l’eau. Car, l’information n’est plus véhiculée uniquement par les journaux mais aussi sur Internet. Ce qu’on croyait est pourtant déjà connu du public.  Cependant, le fait est suffisamment grave pour susciter la réaction de la Haute autorité  de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ainsi que celles des différentes associations des professionnels des médias.

Benoît Mètonou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité