Le budget alloué pour payer les primes de risque des agents des services de la santé est géré de façon hasardeuse, selon plusieurs syndicalistes évoluant dans le secteur de la santé . En effet, il suffirait d’être un médecin, un infirmier et toutes catégories des paramédicaux confondus et de façon automatique, pour percevoir cette prime.
Par risque, on entend l’inconvénient, précise un syndicaliste, le danger que court l’agent de santé dans l’hôpital au contact du malade qu’il soigne. Dans ce contexte, il faut absolument se retrouver en service dans un centre médical hospitalier avant d’avoir le contact avec le patient afin d’encourir des risques. Au Bénin, tous les médecins et paramédicaux qui dans les services administratifs des ministères, des directions départementales sa santé et tous autre service relevant du département du ministère de la santé, bref tout porteur du titre d’agent de la santé bénéficie pourtant de cette prime.
De date récente, un arrêté ministériel on se rappelle a porté la prime de risque de 6000 F à 100.000F Cfa pour le corps médecins en service dans les grands hôpitaux comme Cnhu et 50.000 FCfa pour ceux en poste dans les hôpitaux de zone . Dans les bureaux du ministère et ses annexes, soit au cabinet du ministre puis dans les autres directions, ils sont cependant plusieurs centaines de médecins répandus sur toute l’étendue du territoire nationale à percevoir les mêmes primes, chacun gratuitement à chaque fin du mois pour les risques qu’ils n’ont pas courus. Ajoutons à cela, les primes payées aux agents de la catégorie des paramédicaux servant dans les structures administratives. Selon un syndicaliste qui condamne la chose, c’est des centaines de millions du contribuable qui sont ainsi distribués mensuellement et gratuitement pour des services non rendus.
Il est normal, poursuit-il que le travailleur qui ne court aucun risque dans l’exercice de sa fonction en gagne autant. Toutes les autorités contactées sur la question expriment également leur désapprobation, mais sous l’anonymat. Pour elles, afficher leur position sur le sujet, susciterait le mépris de leurs collègues, bénéficiaires de ces primes. Car, la chose étant ainsi, le gouvernement a néanmoins accepté de les payer. Alors, il urge que le gouvernement face un toilettage sur le budget alloué aux primes de risque dans les hôpitaux.
Marius Kpoguè