Les députés de la mouvance terrorisent le peuple

Lundi dernier, l’hémicycle a été le théâtre de dénonciations et de propos d’une rare violence et d’une gravité inquiétante. Aussi, des affirmations très graves mettant en cause la sûreté de l’Etat béninois ont-elles été faites par le porte-parole de la mouvance, le député Benoît Dègla, qui devrait en répondre devant les services compétents.

Dans la déclaration lue par Epiphane Quenum lundi dernier au nom des groupes parlementaires Fcbe-Sursaut patriotique, Add-paix et Progrès, Add-Nation et développement, Prd et G13, les députés appartenant à l’opposition y dénoncent l’insécurité grandissante au Bénin. Ils révèlent également la visite du ministre Akoffodji aux anciens ministres de Boni Yayi, Soulé Mana Lawani et Armand Zinzindohoué. Au cours de cette visite, le ministre de la justice aurait informé ces derniers de ce que l’opposition veut les assassiner et faire porter le chapeau au président Boni Yayi. Il poursuit qu’il a informé le président de la République qui, après vérification l’a autorisé à se porter chez l’ex-Ministre Lawani pour lui proposer une garde rapprochée et la sécurisation de sa maison.  Les députés de l’opposition dans leur déclaration veulent comprendre pourquoi le président de la République n’a pas cherché à mettre hors d’état de nuire les commanditaires d’un tel projet. Ils se demandent également l’intérêt que l’opposition a à assassiner le ministre Lawani alors que c’est le chef de l’Etat, Boni Yayi qui est éclaboussé par les déclarations de son ancien collaborateur. Ils ont également rappelé les propos de Boni Yayi rapportés par Rosine Vieyra Soglo au sujet des députés et du pays. 

Suite à cette déclaration, la mouvance à travers la voix de Benoît Dègla a donné la réplique dont la teneur tient dans ces phrases. Selon la mouvance, des assassins aux mains  imbibées de sang humain projettent d’assassiner le premier magistrat du Bénin, Boni Yayi. Elle indique que pour ce faire, l’opposition a pris contact avec des rebellions armées de certains pays de la sous-région pour le recrutement et la formation de mercenaires. Aussi, la déclaration fait-elle état de ce qu’ils veulent acquérir des armes de guerre. La mouvance présidentielle affirme également les menaces de mort ou de violence qui pèsent sur Rachidi Gbadamassi, Frédéric Béhanzin et les journalistes de Lc2.
Quand on considère les deux déclarations, on note que les dénonciations faites par l’opposition reposent sur des propos attribués à des personnalités bien connues de tous les Béninois. Ces personnalités sont restées jusque-là silencieuses et n’ont pas daigné apporter la contradiction. Ces personnalités ont nom Boni Yayi comme l’a bien indiqué Rosine Vieyra Soglo d’une part, et Grégoire Akoffodji comme l’a nommément cité Epiphane Quenum d’autre part.
Par contre, la déclaration lue par Benoît Dègla portant sur de graves accusations est restée vague. Quand bien même il cite des actes que l’opposition aurait posés, il ne donne aucune précision sur les personnalités de ce clan politique qui ont agi. On n’a aucune précision sur les rebellions armées de la sous-région contactées. Les armes de guerre acquises sont où ? Les propos de Benoît Dègla devraient préoccuper tout Béninois soucieux de la paix sans son pays. Alors, le peuple voudrait savoir d’où le député de la mouvance tient ces informations ? Quel est le degré d’avancement du projet ? Pourquoi  c’est un député qui en parle alors même qu’il existe au Bénin des services compétents pour de pareilles questions ? Si cela est vrai, pourquoi le chef de l’Etat reste impassible ? Car ce n’est pas seulement sa vie qui est en danger mais l’Institution qu’il incarne et partant la vie de millions de Béninois.

Benoît Dègla doit répondre de ses propos

Les propos de Benoît Dègla laissent planer une torpeur sur le pays depuis lundi. Surtout que la psychose était déjà à son comble avec les derniers développements de l’affaire Dangnivo. Des questions aussi sensibles devraient être traitées par des responsables commis à cette tâche. On se demande si le député a pris la mesure de ses propos avant de les tenir. Car, parler de recrutement de mercenaires, d’achat d’armes de guerre, d’assassinat du chef de l’Etat revient à dire aux Béninois que la guerre se prépare. Ils devraient donc s’attendre à cela. La déclaration de la mouvance présidentielle est suffisamment grave pour que les Béninois leur demandent des explications. Si on part de ce qu’étant de la mouvance, ils ont accès à certaines informations, on pourrait en conclure que le gouvernement est aussi au courant. S’il en est ainsi, pourquoi il ne réagit pas pour prévenir le drame ? A moins qu’on comprenne par une telle attitude qu’il préfère aussi la guerre. Ce n’est pourtant pas ce que le peuple béninois attend de ses politiciens. Il est impérieux que la lumière soit faite sur cette déclaration du député Benoît Dègla. Le haut commandement militaire qui a en charge les questions de défense ntionale doit pouvoir interpeller l’auteur de ces propos afin qu’il leur fournisse les preuves de ses affirmations. Car, les Béninois ont besoin d’être rassurés.

Le Général Kouyami n’avait pas dit autant

La gravité des propos de Benoît Dègla rappelle l’épisode Kouyami sous le régime du changement. En effet, l’ancien ministre de la jeunesse de Mathieu Kérékou a au cours d’une émission dénoncé les agissements du régime au pouvoir. Il avait aussi dit que dans d’autres circonstances, il y aurait eu renversement du gouvernement. Dès sa sortie de studio, il a commencé par être espionné. Pour finir, il a été invité par les responsables de la sécurité qui l’ont écouté et exigé qu’il fasse une déposition. Malheureusement, aujourd’hui, les sbires et autres zélateurs du gouvernement en place font des déclarations plus alarmistes et graves que ceux du général et ne sont nullement inquiétés.

Benoît Mètonou

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