Le gouvernement passe à côté d’une bonne occasion de se racheter
Chaque jour d’Octobre qui passe, des milliers de béninois qui ont placé leurs économies à Icc-services, voient leur espoir s’effriter. Le gouvernement qui s’était immiscé très maladroitement dans le dossier en promettant de rembourser les épargnants, feint de l’oublier et se cache de plus en plus derrière l’affaire Dangnivo pour ne pas tenir sa promesse. Ce n’était qu’un mensonge d’Etat.
Le règlement du dossier Icc-services offrait pourtant au gouvernement une bonne occasion de se racheter auprès des béninois qui, par milliers, ont déposé leurs économies dans les structures de placement, en l’occurrence Icc- services. Jour après jour, le rêve d’entrer en possession de leur argent a laissé place au cauchemar et au désenchantement. Le gouvernement qui s’était jeté dans le dossier sans aucune précaution et qui a promis de rembourser les épargnants avant Octobre, se trouve désormais être la risée de ceux-ci. Abandonnés ainsi dans le dénuement, ils scrutent l’horizon avec mélancolie et espèrent peut être un coup de grâce pour se tirer d’affaires. Pas si sûr actuellement avec le développement de l’actualité. Depuis plusieurs semaines déjà, le gouvernement n’a la tête que pour l’affaire Dangnivo. Cette disparition d’un cadre du ministère de l’économie et des finances est devenue la patate chaude qui brûle la langue du gouvernement. Il concentre les énergies et toutes les attentions. Plusieurs conseils des ministres y ont été consacrés. L’affaire Icc-services est rangée aux calendes grecques. Personne n’en parle. Les nombreuses commissions installées sont devenues oisives. On a même comme l’impression que les enquêtes ne sont plus poursuivies.
Les nombreux biens saisis chez les responsables de ces structures de placement sont laissés au Palais des congrès à l’intempérie de la pluie et du soleil. Le gouvernement a même trouvé un autre alibi pour classer ce dossier : les institutions de Bretton Woods. Une mission a été déjà dépêchée et à la sortie d’une audience avec le Chef de l’Etat, le Chef de la mission a donné les idées pour que une telle situation dans le futur mais il n’a rien dit sur les modalités de remboursement des épargnants. Selon des indiscrétions, le gouvernement n’envisage pas rembourser avant les prochaines élections présidentielles. Au niveau de Icc-services, cela n’est pas possible puisque les nombreux biens n’ont pas été vendus et la procédure judiciaire en la matière qui n’a même pas encore démarré est trop long pour permettre de vendre quoique ce soit avant Mars 2011.Tout ceci explique le mécontentement populaire contre le gouvernement et la chute abyssale de la côte de popularité du président Boni Yayi. Beaucoup ne croient plus aux promesses du gouvernement qui a ainsi raté une bonne occasion de se racheter après les nombreuses promesses non tenues.
Marcel Zoumènou