Jeudi 04 novembre 2010 dernier, les organisations non gouvernementales membres du Front des organisations de la Société Civile pour des élections libres, transparentes et pacifiques (Fors-Elections) ont donné une conférence de presse à l’Infosec de Cotonou. Ils ont au cours de la séance, tiré la sonnette d’alarme sur l’inexistence de lois électorales de listes électorales et d’organes devant conduire les élections de 2011.
« Nous sommes à quatre mois jour pour jour du premier de l’élection présidentielle de mars 2011 et pourtant, on n’a pas de lois électorales, ni de listes électorales, ni d’organes et institutions pour gérer ces joutes électorales ». Ces propos tenus par l’un des conférenciers sont en fait la source des inquiétudes que nourrissent les structures membres de Fors-Elections.
En effet, ne comprenant pas que les préparatifs pour les élections de mars 2011 n’aient toujours pas démarrés, alors qu’il reste seulement quatre mois, Me Joseph Djogbénou et ses partenaires ont estimé que cela constitue un argument de valeur qui milite en faveur d’un scénario wahala. Pour ce faire, ils invitent les institutions qui ont pour devoir de mettre le système électoral en place à prendre leurs responsabilités. Mais ils interpellent surtout Me Adrien Houngbédji, Abdoulaye Bio Tchané et Boni Yayi afin qu’ils se parlent. Car, dira Me Djogbénou président du Front « Celui qui ne peut dialoguer avec son prochain, ne peut tendre la main à l’autre, n’est pas digne de gouverner ». Extériorisant sa conviction personnelle, il affirme que les élections à venir ne s’annoncent pas transparentes. Puisque rien n’est fait dans le temps. Et les acteurs politiques agissant comme s’ils détenaient le titre foncier du temps. Surtout que depuis neuf mois déjà, ils ont lancé le premier plaidoyer afin que les acteurs politiques perçoivent le danger qui guette le Bénin.
Le conférencier principal fera également une incursion sur le terrain de la Lépi. Ceci constitue d’ailleurs le leitmotiv du front, la Lépi. « Il nous faut rigoureusement la Lépi, il nous faut une Lépi de qualité » a-t-il martelé. « Oui, les critères techniques pour une Lépi de qualité, mais oui aussi pour les conditions politiques » relativise-t-il. Par conséquent, il faut que les avis des uns et des autres et que le consensus soit surtout trouvé autour de cet outil électoral. Me Djogbénou voudrait également que le Bénin prenne exemple sur le Niger et la Côte-d’Ivoire qui viennent de donner une leçon de démocratie à la sous-région.
A sa suite, Mme Badé Nadège en charge de la commission électorale citoyenne, a exposé les quatre objectifs de la structure. Il s’agit du plaidoyer, le lobbying pour le vote des lois électorales et l’installation de la Céna à temps -la formation, la sensibilisation et l’appui conseil au processus électoral-la prévention des conflits électoraux-la veille citoyenne et décompte parallèle des voix- sont les principaux axes sur lesquels doivent s’atteler les travaux de la commission.